Graham White
Committees
in Legislatures: A Comparative Analysis by John D. Lees and Malcolm Shaw, Duke
University Press, 1979, 449 p.
Les bons livres suscitent généralement des questions intéressantes.
Malheureusement, Committees in Legislatures ne suscite qu’une seule question:
Pourquoi a-t-on publié un livre aussi désuet?
Le livre découle de colloques tenus en 1969 et en 1971, et il semble que
le texte n'a subi que peu de révision, sinon aucune, depuis cette époque. On ne
pouvait évidemment pas s'attendre à trouver dans ce livre publié en 1979, les
modifications apportées au système des comités de Westminster, qui furent
effectuées à la suite du rapport du comité de Procédure paru en 1978. Mais on
pouvait espérer mieux qu'une analyse des comités de la Chambre des communes du
Canada dans laquelle on considère comme expérimentales les réformes de 1968, ou
encore la description des comités indiens, rédigée avant la crise" de
1975. D’une certaine façon, le chapitre sur les comités du Congrès des
Philippines, rédigé par Robert Jackson, est représentatif de l'ensemble de
l'ouvrage: le Congrès et ses comités ont été abolis en 1972 lorsque le
président Marcos décréta la loi martiale!
Ceci est fort regrettable, d'autant plus que l'idée première de ce livre
était excellente. Il s'agissait en effet de réunir une équipe de spécialistes
pour analyser le fonctionnement des comités parlementaires dans huit pays: le
Canada, les États Unis, l'Inde, le Japon, l'Allemagne de l'Ouest, l'Italie, le
Royaume-Uni et les Philippines. Ceci aurait donné au lecteur une analyse
sérieuse des différents systèmes de comités et aurait établi une base pour
d'autres études en vue de tirer des conclusions sur les comités parlementaires.
Les huit universitaires et le parlementaire qui ont rédigé les divers
chapitres, démontrent une grande maîtrise des sujets traités et, dans
l'ensemble, ils écrivent bien. Dans
plusieurs chapitres, notamment ceux sur le Royaume-Uni et sur l'Allemagne de
l'Ouest rédigés par S.A. Walkland et Nevil Johnson, on trouve une bonne analyse
des comités dans le cadre culturel et politique des pays et en relation avec
leur système parlementaire. Bien que perspicaces, ces descriptions ne
constituent qu'une faible partie de l'ouvrage qui se consacre surtout à décrire
en détail la structure et le fonctionnement des divers système~ de comités. La
plupart des renseignements sont soit périmés, soit d'un intérêt très restreint
pour un lecteur en 1980. Par exemple, le texte de Michael Rush sur le Canada se
fonde sur les résultats d'enquêtes menées par les députés fédéraux en 1968 et
1970.
Bien que les éditeurs n'aient pas imposé de règles précises aux auteurs
des différents articles, chaque chapitre expose le cadre politique dans lequel
fonctionne chaque système de comités et fournit les renseignements essentiels
quant à la composition des comités, à leur structure, leur influence, leur
personnel, etc, aux environs de 1970. Un manque d'uniformité existe du fait que
tous les chapitres ne traitent pas des mêmes sujets; par exemple, le chapitre
sur l'Italie ne fait aucune mention de comités chargés de surveiller les
dépenses du gouvernement.
La conclusion, rédigée par l'un des éditeurs, a bien du mal à dégager
des ressemblances entre les systèmes de comité des huit pays à l'étude.
Monsieur Shaw nous présente des conclusions qui n'ont rien d'évident, et à
l'occasion, se laisse induire en erreur par les apparences: "Les
parlements fortement marqués par l'influence britannique accordent une importance
toute particulière aux finances au sein de leurs comités." Il est fort
regrettable aussi que M. Shaw n'ait pas tiré profit des recherches effectuées
sur le comportement politique à l'intérieur de petits groupes pour essayer de
comprendre le fonctionnement des comités parlementaires.
En définitive, si vous êtes en quête de renseignements vieux de dix ans,
et si vous êtes prêts à débourser 19.75 dollars (U.S.), ce livre est tout
recommandé.
Graham White Greffier adjoint, de l'Assemblée législative de l'Ontario
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