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Chambre des communes
Le 13 mai 1999,
durant les Ordres émanant du gouvernement, Gilles Perron (Rivière-des-Mille-Îles,
BQ) annonce qu’il désire prendre une minute de son temps de parole pour
observer une minute de silence. Le député désire protester contre le
gouvernement, qui a imposé une motion d’attribution de temps à un projet de
loi. Le vice-président, Peter Milliken, déclare que la procédure
habituelle prévoit que la présidence reconnaisse une minute de silence
uniquement afin de souligner le décès de quelqu’un. Le vice-président accepte
de demander le consentement unanime pour que le député puisse observer une minute
de silence dans le cadre de son discours. Le consentement est refusé. Plus
tard, Denis Coderre (Bourassa, Lib.) invoque le Règlement et dénonce le
député de Saint-Jean (André Bachand, BQ) qui tente de faire la même
chose que son collègue en prenant une minute pour placer les pages de son
discours. Le président suppléant (Ian McClelland) déclare qu’il faut
laisser le député présenter ses réflexions comme il le juge bon.
Mesures
législatives
Le 25 mai,
durant le débat en troisième lecture du projet de loi C-78 (Loi sur l’Office
d’investissement des régimes de pensions du secteur public), John
Williams (St. Albert, Réf.) invoque le Règlement au sujet de la
recevabilité du projet de loi parce que celui-ci n’est pas précédé d’une motion
de voies et moyens. Le député soutient que, parce que le projet de loi permet
au gouvernement de verser au Trésor les surplus des fonds de pension provenant
des cotisations ou des investissements, il pourrait toucher chaque Canadien à
titre d’employé potentiel de l’État et que, par conséquent, il devait être
considéré comme une charge sur la population canadienne. Après débat, le
président, Gilbert Parent, déclare dans sa décision, que le projet de
loi ne touche pas la population canadienne en général mais un groupe limité et
défini de personnes et que, en conséquence, une motion de voies et moyens n’est
pas nécessaire et que le projet de loi est recevable.
Le 9 juin, au
début des Ordres émanant du gouvernement et du débat sur les amendements du
Sénat au projet de loi C-55 (Loi concernant les services publicitaires
fournis par des éditeurs étrangers de périodiques), Mark Muise
(Ouest Nova, PC) invoque le Règlement concernant la recevabilité des
amendements du Sénat, arguant que ceux-ci dépassent la portée du projet de loi.
Le vice-président, se basant sur des décisions rendues auparavant, affirme que
la présidence ne peut déclarer irrecevable des amendements émanant du Sénat,
mais que seule la Chambre peut prendre une telle décision.
Questions de
privilège
On soulève
d’autres questions de privilège concernant la divulgation prématurée, par les
médias, du contenu de renseignements de rapports de comités. Le 7 juin, le
président revient sur la question de privilège soulevée par Wayne Easter
(Malpeque, Lib.), au sujet de la divulgation par Gary Lunn (Saanich—Gulf
Island, Réf.) dans le Globe and Mail, d’information provenant d’une
séance à huis clos du Comité permanent des pêches et des océans. M. Lunn
déclare accepter la responsabilité d’avoir communiqué des éléments qui ont pu
être perçus comme une partie du rapport et présente ses excuses à la Chambre et
aux membres du Comité. Le président accepte les excuses du député et clôt
l’affaire.
Le 8 juin, le
président revient sur la question de privilège soulevée par Monte Solberg
(Medicine Hat, Réf.) et Serge Cardin (Sherbrooke, BQ) concernant un
article du Toronto Star dans lequel le député de Vaudreuil–Soulanges (Nick
Discepola, Lib.) a fait des commentaires sur le rapport d’un sous-comité avant
que celui-ci ne soit présenté au Comité permanent des finances et à la Chambre.
Le député déclare qu’il a accordé une interview au Toronto Star, mais
estime qu’il n’a émis qu’une opinion personnelle et que jamais il n’a divulgué
le contenu du rapport. Randy White (Langley– Abbotsford, Réf.) constate
que la Chambre tout entière semble incapable de venir à bout de ce problème et
demande donc au président d’intervenir personnellement et de prendre des
mesures. Le président déclare qu’il est inhabituel que la présidence donne des
instructions à la Chambre et qu’il appartient à la Chambre de décider si elle
veut un vrai débat sur la question. La Présidence pourrait ainsi donner suite à
la décision de la Chambre.
Subsides
Le 27 mai, au
début de la séance, Peter MacKay (Pictou—Antigonish—Guysborough, PC)
invoque le Règlement au sujet d’un avis de motion (M-629) portant que l’étude
du Budget des dépenses du ministère du Développement des ressources humaines
par le Comité permanent du développement des ressources humaines et de la
condition des personnes handicapées soit prolongée au-delà du 31 mai 1999. Le
député déclare qu’habituellement, conformément à l’article 81(4) du Règlement,
c’est le chef de l’Opposition officielle qui aurait dû donner un tel avis et que
celui-ci, dans le cas présent, ne s’est pas prévalu de son pouvoir. En
s’appuyant sur le commentaire 924 de la sixième édition de Beauchesne
qui laisse entendre qu’en cas de conflit entre les chefs de l’opposition
concernant un jour désigné, la présidence doit intervenir pour trancher la
question. Ainsi, le député demande que le président transfère le pouvoir
réservé au chef de l’Opposition officielle en vertu de l’article 81(4) du
Règlement à un autre parti de l’opposition. Le président déclare qu’il veut
examiner plus à fond le commentaire de Beauchesne et que, pour le moment, il
réserve sa décision.
Le lendemain,
le président suppléant déclare que l’article 81(4) ne permet à personne d’autre
que le chef de l’Opposition officielle de proposer une prolongation et que, de
plus, l’article ne l’exige pas mais rend seulement la mesure facultative. Il
ajoute que le Règlement ne lui laisse aucune manœuvre en ce qui concerne la
prolongation et que, de ce fait, il ne peut accéder à la demande du député. M.
MacKay invoque alors le Règlement et demande le consentement unanime afin de
proposer la motion en vertu de l’article 81(4). Le consentement est refusé.
Le 8 juin,
durant les travaux des subsides et le débat sur la motion d’Eric Lowther
(Calgary-Centre, Réf.) sur le mariage, Gurmand Grewal (Surrey-Centre,
Réf.) propose un amendement. Aussitôt après, le député invoque le Règlement
afin de retirer son amendement et le remplacer par un autre. Svend Robinson
(Burnaby—Douglas, NPD) invoque le Règlement afin de questionner la recevabilité
d’un amendement proposé sur un rappel au Règlement. Le président suppléant (M.
McClelland) déclare que la procédure ne permet pas de proposer un amendement
sur un rappel au Règlement, ce qui rend le second amendement irrecevable. Quant
au premier amendement, le président suppléant dit que le député a présenté un
amendement verbalement et que la procédure normale veut qu’un amendement soit
signé et présenté à la présidence, de sorte que celle-ci propose l’amendement à
la Chambre. Dans le cas actuel, comme la présidence n’a pas reçu un tel
amendement, l’amendement n’est pas devant la Chambre. Plus tard, Anne
McLellan (ministre de la Justice et procureure générale du Canada, Lib.)
propose un amendement. M. Lowther invoque le Règlement afin de signaler que le
député qui appuie l’amendement n’est pas à son siège. Il demande donc que
l’amendement soit déclaré irrecevable. Le président suppléant déclare qu’un
député qui appuie un amendement n’est pas requis d’être à son siège, mais il
doit tout simplement être présent à la Chambre. L’amendement est donc jugé
recevable.
Au courant de
ce dernier jour désigné, la Chambre doit aussi considérer une ou plusieurs
motions d’adoption du Budget principal des dépenses. Malgré que 184 crédits
faisant l’objet d’opposition paraissent au Feuilleton des Avis, la Chambre ne
se penche que sur huit motions, les autres ayant été retirées immédiatement
avant la mise aux voix de celles-ci à 22 h.
Aussi durant
les travaux des subsides, M. Williams (St. Albert, Réf.) invoque le Règlement
au sujet de la recevabilité du projet de loi C-86 (Loi portant octroi à Sa
Majesté de crédits pour l’administration publique fédérale pendant les
exercices se terminant le 31 mars 2000 et le 31 mars 2001). Selon le
député, le projet de loi tente de faire approuver des dépenses pour plus d’un
exercice financier, alors que le principe veut que le budget des dépenses et
les lois portant affectation de crédits ne visent qu’un exercice à la fois. Il
demande donc que le projet de loi soit déclaré irrecevable et soit rayé du
Feuilleton. Plus tard, le président déclare que le projet de loi repose
effectivement sur le Budget principal de l’exercice prenant fin le 31 mars
2000. L’autorisation des crédits prévue à l’Annexe 2 est fondée sur une mesure
législative adoptée en 1998 qui autorise un organisme de reporter à la fin de
l’exercice 2000-2001 le solde non dépensé de son budget en 1999-2000, et que ce
renseignement n’existe qu’à titre d’information. Il déclare donc le projet de
loi recevable. Par contre, le président émet des réserves au sujet du titre qui
fait allusion à deux exercices financiers. Il souhaite qu’à l’avenir, le
gouvernement voie à ce que les titres des projets de loi de crédits se
rapportent au seul exercice visé par le budget des dépenses.
Divers
Le 1er
juin, le président informe la Chambre qu’une vacance est survenue à la Chambre
à la suite de la démission de Chris Axworthy (NPD), député de la
circonscription électorale de Saskatoon—Rosetown—Biggar. Sa démission est
officielle à partir du 31 mai. Le 9 juin, avant le début de la période des
questions orales, le président dépose, dans les deux langues officielles, le Recueil
de décisions du président John Fraser. Le 17 juin, à la suite de la
sanction royale de plusieurs projets de loi accordée par Son Excellence le
Gourverneur général Roméo LeBlanc, la Chambre est ajournée jusqu’au 20
septembre.
Bibiane
Ouellette
Greffière à la procédure
Direction des Journaux
Nouveau Brunswick
La quatrième
session de la 53e législature s’est ajournée le 12 mars, après 40
jours de séance. Soixante et onze projets de loi ont été déposés, dont
soixante-six ont reçu la sanction royale.
Une nouvelle Loi
sur les conflits d’intérêts des députés et des membres du Conseil exécutif
a été déposée et adoptée au cours de la session. Une disposition majeure de la
nouvelle loi est la nomination d’un commissaire aux conflits d’intérêts, ce qui
retire aux tribunaux l’administration de la mesure législative sur les conflits
d’intérêts. Un des rôles importants du commissaire est d’aider les députés à
mieux comprendre leurs obligations en vertu de la loi au moyen de discussions
personnelles et, en particulier, à l’occasion de consultations sur les états de
divulgation. En application de la loi, le commissaire doit préparer un état
de divulgation publique selon les renseignements fournis par le député,
état de divulgation qui sera accessible au public pour examen par
l’intermédiaire du greffier de l’Assemblée législative. La loi prévoit aussi
des restrictions applicables aux anciens ministres de la Couronne.
La nouvelle
mesure législative découle des recommandations du Comité d’administration de
l’Assemblée législative, qui avait entrepris un examen exhaustif de la mesure
législative sur les conflits d’intérêts.
Le Comité des
comptes publics a été actif après l’ajournement de la Chambre. Il a tenu 10
jours d’audiences en mars et en avril afin d’examiner les rapports annuels et
les dépenses de divers ministères.
La 53e
législature du Nouveau-Brunswick a été dissoute le 8 mai, et des élections
générales ont été fixées au lundi 7 juin. À la dissolution, le Parti libéral au
pouvoir, dirigé par le premier ministre Camille Thériault, détenait 45
sièges. Le Parti conservateur, l’opposition officielle, détenait 9 sièges, et
le NPD, dirigé par Elizabeth Weir, en détenait 1.
Le 7 juin, les
progressistes-conservateurs dirigés par Bernard Lord (PC - Moncton-Est)
ont obtenu le droit de former un gouvernement majoritaire en remportant 44 des
55 sièges de l’Assemblée législative. Le Parti libéral a conservé 10 sièges et
le NPD, 1.
M. Lord, âgé de
34 ans, est associé fondateur du cabinet d’avocats LeBlanc Boudreau Desjardins
Lord, de Moncton. Il a été élu chef du Parti progressiste-conservateur du
Nouveau-Brunswick le 18 octobre 1997. Il a été élu pour la première fois à
l’Assemblée législative en tant que député de Moncton-Est le 19 octobre 1998 et
est devenu le chef de l’opposition officielle. Il a été réélu député de
Moncton-Est le 7 juin 1999.
Le 21 juin, Bernard
Lord a été assermenté en tant que 30e premier ministre du
Nouveau-Brunswick lors d’une cérémonie haute en couleur qui s’est déroulée sur
les marches avant de l’édifice de l’Assemblée législative, à Fredericton. La
cérémonie était sous la présidence de la lieutenante-gouverneure, Marilyn
Trenholme Counsell.
En plus du
premier ministre, les membres du Conseil exécutif ont également prêté serment.
Le nouveau Cabinet est composé de 15 membres, dont les 8 députés
progressistes-conservateurs qui s’étaient présentés de nouveau aux élections
ainsi que 7 nouveaux députés. Dale Graham (PC - Carleton) a été nommé
vice-premier ministre.
Le 6 juillet
1999, les députés de la 54e législature ont été assermentés par la
lieutenante-gouverneure lors d’une cérémonie qui a eu lieu dans la Chambre
historique de l’Assemblée législative. Les députés ont élu Bev Harrison,
député de Hampton-Belleisle, président de l’Assemblée législative. Le président
Harrison, directeur d’école à la retraite, a représenté Saint John-Fundy de
1978 à 1987. Il est demeuré actif dans le système d’éducation, ayant été
président et vice-président de conseils scolaires locaux.
À la suite de
l’élection du président, la première session de la 54e législature a
été officiellement ouverte par un bref discours du trône prononcé par la
lieutenante-gouverneure. Son Honneur a annoncé que l’objectif principal de la
session hâtive était d’obtenir l’approbation de la Chambre en vue de créer
trois nouveaux comités de l’Assemblée législative.
Le Comité
spécial de l’éducation a été formé pour se pencher sur les nombreuses questions
et préoccupations liées à l’éducation de la population du Nouveau-Brunswick. Le
comité a reçu le mandat d’aller chercher des opinions et des connaissances dans
les domaines de l’éducation et de conseiller le ministre de l’Éducation et
l’Assemblée quant à des mesures de rechange pour la prestation de l’éducation à
la population néo-brunswickoise.
Le Comité
spécial des soins de santé a été formé pour examiner les questions liées à la prestation
des soins de santé dans la province et pour étudier d’autres questions et
documents que le ministre de la Santé et des Services communautaires pourrait
lui renvoyer.
Un comité
spécial a été formé pour examiner les nominations de la lieutenante-gouverneure
en conseil. Le comité sera chargé d’examiner les nominations à des postes clés
de certains organismes, conseils et commissions de la province. Le comité fera
des recommandations à la lieutenante-gouverneure en conseil en ce qui a trait à
la capacité des personnes nommées que le gouvernement lui aura proposées.
La Chambre a
nommé Keith Ashfield (PC - New Maryland) et Joël Bernard (PC -
Nepisiguit) à la vice-présidence de la Chambre. En plus de leurs tâches, les vices-présidents
sont aussi présidents du Comité plénier.
La première
session de la Chambre a été prorogée par S.H. la lieutenante-gouverneure au
cours de l’après-midi du 6 juillet. Les divers comités devraient être actifs
pendant l’été et au début de l’automne.
Don
Forestell
Greffier adjoint
Québec
La première
période de travaux intensifs de la 36e législature a débuté, à
l’Assemblée nationale, le 25 mai pour se terminer le 18 juin. Elle aura permis
l’adoption de 33 projets de loi du gouvernement (dont 3 dans le cadre de
motions de suspension des règles) et de 15 projets de loi d’intérêt privé. À
noter que les projets de loi dont il était fait mention dans notre article
précédent (voir le volume 22, n° 2) ont été adoptés, à l’exception du projet de
loi n° 34, Loi modifiant le Code civil en matière de nom et de registre de
l’état civil.
Parmi les
autres projets de loi adoptés pendant la période intensive, soulignons :
- en matière de
santé : la Loi sur les sages-femmes, qui constitue un ordre
professionnel d’exercice exclusif et permet l’intégration des sages-femmes
au réseau de la santé et des services sociaux et la Loi modifiant la
Loi sur l’assurance-médicaments, qui élargit la clientèle exempte du
paiement de toute contribution;
- en matière
d’environnement : la Loi sur la Société de la faune et des parcs du
Québec, qui, dans une perspective de développement durable, crée une
société qui assure la conservation et la mise en valeur de la faune ainsi
que le développement et la gestion des parcs, et la Loi sur
l’évaluation environnementale du projet de parachèvement du développement
hydroélectrique de la rivière Churchill, qui permet, par la voie d’une
entente la mise en œuvre d’un processus unifié d’évaluation, les matières
sur lesquelles peut porter l’entente, l’effet de ses dispositions sur
l’application de la Loi sur la qualité de l’environnement et ses
modalités de financement;
- en matière de
finances : la Loi sur la réforme de la comptabilité gouvernementale
et la Loi sur la Corporation d’hébergement du Québec, qui donnent
suite à la réforme de la comptabilité gouvernementale annoncée lors de la
présentation du budget en mars 1998, de même que la Loi concernant
certains contrats du ministère du Revenu, qui soumet lesdits contrats
à certaines exigences en matière de protection des renseignements
confidentiels;
- en matière
d’éducation : la Loi modifiant la Loi sur le Conseil supérieur de
l’éducation, afin d’instituer le comité consultatif sur
l’accessibilité financière aux études et la Loi concernant certaines
dispositions dérogatoires dans les lois relatives à l’éducation, qui
renouvelle jusqu’au 1er juillet 2001 les déclarations de
dérogation à l’alinéa 2a) et à l’article 15 de la Loi
constitutionnelle de 1982;
- en matière
d’affaires sociales : la Loi modifiant certaines dispositions
législatives concernant le curateur public, qui impute les dépenses de
ce dernier sur les crédits accordés annuellement par le Parlement et qui
verse ses revenus au fonds consolidé du revenu, de même que la Loi
modifiant la Loi sur l’assurance automobile et d’autres dispositions
législatives, qui révise à la hausse les indemnités maximales
accordées aux victimes;
- en matière
d’affaires municipales : la Loi modifiant la Loi sur les élections et
les référendums dans les municipalités et d’autres dispositions
législatives, qui permet, entre autres, d’harmoniser certaines de ses
dispositions relatives au processus électoral avec celles de la Loi
électorale. Ainsi, sont modifiées les règles relatives à la façon de
marquer un bulletin de vote, une nouvelle section sur l’affichage
électoral est introduite et la durée de domicile au Québec est fixée à six
mois pour un électeur municipal.
Une séance
extraordinaire a été tenue le vendredi 2 juillet, à la demande du premier
ministre, M. Lucien Bouchard. Cette séance a permis l’adoption d’une loi
spéciale, la Loi concernant la prestation des services de soins infirmiers
et des services pharmaceutiques, alors que les infirmières et infirmiers du
Québec étaient en grève illégale et que les pharmaciens, œuvrant au sein des
établissements de santé, menaçaient d’en faire autant.
Divers
Mme Carole
Brodeur, directrice de l’Informatique et des Services auxiliaires à
l’Assemblée nationale, quitte ses fonctions pour relever un autre grand défi au
sein de la fonction publique québécoise : elle fera partie de l’équipe GIRES
(vocable désignant la gestion intégrée des ressources), et ce, à compter du 23
août.
Le plan de
redressement adopté et mis en place il y a trois ans au restaurant Le
Parlementaire de l’Hôtel du Parlement donne d’ores et déjà des résultats
remarquables. Le service aux parlementaires demeure une priorité, mais la
promotion auprès des touristes, l’ouverture estivale du restaurant, la mise en
valeur tant des produits que des producteurs régionaux, de même que le passage
de grands chefs québécois venus, tout au long de l’année, présenter leurs
suggestions de cuisine régionale sont des éléments clés dans l’atteinte des
objectifs en voie de réalisation.
Johanne
Lapointe
Secrétariat de l’Assemblée
Travaux des
commissions
Depuis le mois
de mars dernier, les commissions de l’Assemblée nationale ont abordé trois
thèmes ayant une certaine résonance à l’extérieur du Québec.
Premièrement,
la Commission de la culture s’est donné le mandat d’étudier le bogue de l’an
2000. Plus précisément, elle entend élucider le rôle que les parlementaires
pourraient jouer pour bien informer les électeurs sur les enjeux de ce problème
et répondre à leurs préoccupations. Une consultation générale déjà entamée sur
ce thème se poursuivra l’automne prochain.
Deuxièmement,
la Commission des institutions a été appelée à étudier un projet de loi (n° 32)
visant à étendre l’ensemble des droits reconnus aux conjoints de fait à toute
union de fait, sans égard au sexe des personnes. Le Québec devient ainsi la
première province canadienne à accorder une telle reconnaissance aux conjoints
de fait du même sexe.
Enfin, la
Commission de l’économie et du travail s’est penchée sur un projet de loi (n°
42) destiné à assurer rétroactivement la légalité de certaines infrastructures
construites après la tempête de verglas du mois de janvier 1998. Ce projet de
loi faisait suite à un jugement de la Cour supérieure du Québec qui, le 23
février 1999, avait constaté l’illégalité des décrets pris par le gouvernement
pour autoriser ces travaux. Fortement contesté par l’opposition, le projet de
loi a fait l’objet d’une motion de suspension de règles à l’Assemblée qui a mis
fin aux travaux de la CET avant que celle-ci ne puisse en terminer l’étude.
D’autres
matières importantes, quoique d’une portée plus locale, ont également mérité
l’attention de nos commissions.
La Commission
des institutions a étudié en détail un projet de loi (n° 1) qui oblige tout
électeur à s’identifier afin de pouvoir voter lors d’une élection tenue au
Québec. Cette commission a également étudié un projet de loi (n° 28) visant à
intégrer les sages-femmes au réseau québécois de la santé et des services
sociaux.
La Commission
des finances publiques, quant à elle, a entrepris un examen approfondi des
activités de lobbying au Québec. À cette fin, la Commission a mis sur pied un
comité composé de non-parlementaires qui a été mandaté pour formuler des
recommandations à l’intention de la Commission. Celles-ci sont attendues pour
le mois de septembre 1999.
Par ailleurs,
la politique d’aide financière aux artistes et aux entreprises culturelles est
actuellement à l’étude par la Commission de la culture. Celle-ci s’est donné le
mandat d’examiner cette question dans son ensemble, surtout en ce qui concerne
les activités de la Société de développement des entreprises culturelles et du
Conseil des arts et des lettres du Québec.
Enfin, c’est à
la Commission de l’administration publique, dont l’existence remonte seulement
au mois d’avril 1997, que nous devons une primeur, à savoir l’audition du
vérificateur général sur son propre rapport d’activités. Ainsi, les
parlementaires ont, en quelque sorte inversé, les rôles habituels en obligeant
le vérificateur à défendre devant eux son propre budget ainsi que
l’administration de ses activités.
Dans un autre
ordre d’idées, dans le cadre d’un séminaire d’échanges avec l’Assemblée
nationale du Bénin, le directeur du Secrétariat des commissions, M. Doris
Arsenault, a donné une séance de formation à l’intention du personnel
rattaché aux commissions parlementaires béninoises. M. Arsenault accompagnait
une délégation dont faisait partie, entre autres, le député de Champlain, M. Yves
Beaumier, et la députée de La Pinière, Mme Fatima Houda-Pepin.
Un des thèmes abordés avec les députés de l’Assemblée du Bénin avait trait à
l’organisation et au fonctionnement des commissions parlementaires. Cette
mission parlementaire a eu lieu à Porto-Novo, capitale du Bénin, du 3 au 10 juillet.
Charles A.
Bogue
Secrétariat des commissions
Manitoba
Malgré les
rumeurs de déclenchement d’élections, l’Assemblée législative du Manitoba a
continué de siéger ce printemps et cet été. Le ministre des Finances, Harold
Gilleshammer, a présenté son exposé budgétaire le 29 avril. Le budget,
cinquième budget équilibré d’affilée pour le Manitoba, prévoyait, entre autres,
l’augmentation des dépenses au chapitre des soins de santé et de l’éducation
ainsi que des réductions d’impôt. En effet, l’impôt sur le revenu des
particuliers sera réduit de 3 p. 100, tandis que le taux d’imposition sur le
revenu des petites entreprises passera de 9 p. 100 à 5 p. 100 d’ici trois ans.
Les prévisions des dépenses et des recettes de la province s’élèvent respectivement
à 5,9 milliards de dollars et à 6,013 milliards de dollars.
Rompant avec la
tradition, le chef de l’opposition officielle, Gary Doer, n’a pas
présenté de motion de censure à la fin de ses commentaires sur le budget. Il a
quand même trouvé à redire au budget, le qualifiant de budget préélectoral et
exprimant des doutes quant aux chances que le gouvernement tienne les promesses
qu’il a faites à la population. Un amendement de censure a cependant été
présenté plus tard dans le débat par Kevin Lamoureux (Inkster). Cet
amendement a été défait, le 10 mai, par 50 votes contre 1, l’opposition
officielle s’étant rangée du côté du gouvernement. La motion portant
approbation de la politique budgétaire fut adoptée le même jour, par 51 votes
contre 1, l’opposition officielle s’étant une fois de plus rangée du côté du
gouvernement afin d’adopter la motion.
Le débat sur le
budget terminé, le gros de la session a été consacré à l’examen du budget des
dépenses des divers ministères. Le Règlement prévoit jusqu’à 240 heures pour
l’examen du budget des dépenses ministériel, dans trois sections du Comité des
subsides siégeant simultanément. Cet examen a duré neuf semaines environ. Le
Règlement prévoit également que, au terme des 240 heures prévues, le président
de chacune des sections du Comité met immédiatement toutes les motions qui
restent aux voix sans permettre de débat, d’amendement ni d’ajournement. En
règle générale, toutes les motions qui restent sont lues et adoptées à tour de
rôle par vote oral, mais, pour la première fois, la tenue d’un vote par appel
nominal a été réclamée. Par conséquent, la sonnerie d’appel a retenti à
plusieurs reprises, ce qui a eu pour effet de prolonger de deux jours le
processus d’adoption.
Devant la crise
à laquelle devaient faire face les agriculteurs du sud-ouest du Manitoba à
cause des inondations du printemps, Jim Downey (Arthur-Virden) et Rosanne
Wowchuk (Swan River) ont tenté de présenter, le 24 juin, une motion
d’initiative parlementaire ayant pour but de tenir des discussions dans un
esprit de coopération non sectaire. La motion n’a cependant pas pu être
débattue, car Gary Kowalski (The Maples) n’a pas accordé son
consentement, obéissant, à ce qu’il disait, aux ordres du chef du Parti libéral
du Manitoba, Jon Gerrard, qui n’a pas de siège à l’Assemblée
législative. Ce refus a semé la consternation dans l’assemblée.
À la fin de la
session, 45 projets de loi d’initiative gouvernementale avaient reçu la
sanction royale. Voici quelques-uns des plus mémorables :
- Projet de loi
40 – Loi modifiant la Loi sur l’aide à l’emploi et au revenu, qui
prévoit que les assistés sociaux aptes au travail soient tenus de faire du
travail communautaire et de chercher activement un emploi. Elle prévoit en
outre des programmes de traitement de la toxicomanie et des cours sur le
rôle parental à l’intention des bénéficiaires qui ont besoin d’aide
supplémentaire dans ces domaines.
- Projet de loi
33 – Loi sur le paiement spécial destiné à certains conjoints à charge
de travailleurs décédés, qui prévoit le versement d’une certaine somme
aux veufs et veuves qui n’ont plus droit à des prestations parce qu’ils se
sont remariés avant l’entrée en vigueur de la Charte des droits et
libertés.
- Projet de loi
29 – Loi modifiant la Loi sur les droits des victimes, qui porte
que les sommes qui deviennent payables à un détenu par le gouvernement ou
par toute autre personne pendant la période de détention soient
réaffectées et qu’elles servent d’abord à faire en sorte que les personnes
qui ont été victimes des crimes de ce détenu ont été pleinement
indemnisées.
- Projet de loi
42 – Loi sur la protection des collectivités et modifiant la Loi sur la
réglementation des alcools, qui autorise les collectivités à avoir
recours aux tribunaux pour faire cesser (par des avis de cessation, des
ordonnances de protection de la collectivité et des demandes de
condamnation immédiate d’immeubles qui présentent un danger du point de
vue de la sûreté et de la sécurité des occupants et des voisins) des
activités spécifiques qui portent préjudice à la paix et à la sécurité de
certains quartiers. Au nombre des activités spécifiques citées dans le
projet de loi figurent la consommation régulière ou la vente de produits
alcoolisés, de produits pour inhalation et de drogues illicites, la prostitution
et la vente d’alcool sans permis.
La 5e
session de la 36e législature s’est terminée le 14 juillet, juste à
temps pour permettre aux députés d’assister aux 13e Jeux
panaméricains, qui se sont déroulés à Winnipeg et dans plusieurs centres
ruraux. Peu après, l'Assemblée a été dissoute lorsque le premier ministre Gary
Filmon a déclenché des élections provinciales pour le 21 septembre.
Patricia
Chaychuk
Greffière adjointe
Nunavut
Helen
Maksagak,
commissaire du Nunavut, a inauguré le 12 mai la deuxième session de l’Assemblée
législative du nouveau territoire dans la salle paroissiale anglicane
d’Iqualuit. C’était la dernière session avant l’emménagement, cet automne, de
l’Assemblée dans son nouvel édifice situé en plein cœur d’Iqualuit.
Dans son discours
inaugural, la commissaire a exposé les priorités gouvernementales, dont voici
les principales :
- l’établissement
d’un fuseau horaire unique pour le Nunavut;
- l’adoption de
l’inuktitut comme langue de travail du Cabinet;
- l’élimination
graduelle des conseils de santé et d’éducations régionaux;
- l’établissement
d’une commission d’examen du droit.
Kelvin Ng, ministre des Finances
et de l’Administration, a prononcé l’exposé budgétaire le vendredi 14 mai.
Chaussé d’une nouvelle paire de kamiks (bottes) de caribou, il a déposé un
budget équilibré qui prévoit, pour 1999-2000, des dépenses de 610 107 000 $, y
compris la réserve pour éventualités.
Comme il
s’agissait essentiellement d’une session budgétaire, les députés ont passé une
bonne partie de leur temps (y compris une séance du samedi) à examiner le
budget principal en Comité plénier. Il a souvent été question de
décentralisation gouvernementale pendant la session.
Mesures
législatives
Depuis la
création du Nunavut le 1er avril, quatre projets de loi ont été
adoptés et sanctionnés. Le 1er avril, la Loi sur le drapeau du
Nunavut a été adoptée. Pendant la deuxième session, trois projets de loi
ont été étudiés :
- Loi de
crédits pour 1999-2000;
- Loi sur la
dissolution des conseils d’administration;
- Loi sur la
dissolution des conseils scolaires de division.
Statistiques
sur la session
La deuxième
session a été inaugurée le 12 mai et prorogée le 3 juin. Voici quelques
statistiques à son sujet :
- 17 jours de
séance (71,5 heures de séance);
- 33 déclarations
ministérielles;
- 103
déclarations de députés;
- 202 questions
orales;
- 3 questions
écrites;
- 11 dépôts de
pétitions;
- 18 dépôts de
documents;
- 2 arrêts de
la présidence;
- 4 rapports de
comités.
Comités
L’Assemblée a
mis sur pied cinq comités permanents le 1er avril :
- Comité
permanent des opérations et des services gouvernementaux;
- Comité
permanent de la culture, de l’éducation et de la santé;
- Comité
permanent de l’autonomisation des collectivités et du développement
durable;
- Comité
permanent Ajauqtiit;
- Comité
permanent du Règlement, des procédures et des privilèges.
Sur les 19
députés du Nunavut, dix sont des députés réguliers. Chaque comité permanent se
compose de cinq députés réguliers. Les quatre comités permanents chargés de
superviser des ministères ont examiné le projet du budget des dépenses
1999-2000 du gouvernement et les plans d’activités des ministères. Ils ont fait
rapport à l’Assemblée des résultats de leur examen au cours de la session.
Autres
activités et activités à venir
Peu après la
prorogation, les 19 députés se sont réunis à Baker Lake pour discuter des
priorités et des objectifs globaux du nouveau gouvernement. Le gouvernement est
censé faire une déclaration de mandat pendant la session d’automne, qui débute
le 20 octobre.
Alex Baldwin
Directeur, Services de recherche et de bibliothèque
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