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Québec
Le 25
août 1997, le premier ministre, M. Lucien Bouchard, procédait à un
remaniement ministériel qui faisait passer de 22 à 23 le nombre de titulaires
au Conseil des ministres. Le seul nouveau membre de ce cabinet est M. Jean-Pierre
Jolivet, qui occupait depuis le 29 janvier 1996 la fonction de whip en chef
du gouvernement. Il devient ministre délégué à la Réforme électorale et
parlementaire et leader du gouvernement, en remplacement de M. Pierre
Bélanger. M. André Boulerice secondera M. Jolivet à titre de leader
adjoint.
Le chef
du gouvernement a confié la tâche de whip en chef à Mme Jocelyne
Caron, anciennement leader adjointe, qui sera assistée par les deux whips
adjointes déjà en poste, Mme Solange Charest et Mme
Diane Barbeau.
Au terme
d’une campagne de 33 jours, des élections partielles ont été tenues le 6
octobre dernier dans quatre circonscriptions électorales du Québec. Dans Bourassa
et Kamouraska-Témiscouata, où l’élection avait été rendue nécessaire à la suite
de la démission des deux députés en vue de leur candidature aux dernières
élections fédérales, c’est Mme Michèle Lamquin-Ethier et M. Claude
Béchard, du Parti libéral, qui ont remporté la victoire. M. Yvon
Charbonneau, député démissionnaire de Bourassa, siège maintenant à la
Chambre des communes, à titre de député d’Anjou–Rivière-des-Prairies. Dans la
circonscription de Duplessis, c’est M. Normand Duguay, du Parti québécois,
qui occupera le poste laissé vacant par le décès du député Denis Perron. Enfin,
le candidat du Parti libéral, M. Denis Chalifoux, a été élu en
remplacement de M. Robert Thérien dont l’élection, le 12 septembre 1994,
dans la circonscription électorale de Bertrand, fut annulée récemment par un
jugement de la Cour d’appel. L’Assemblée se compose maintenant comme suit :
Parti québécois, 75; Parti libéral, 47; Action démocratique, 1; indépendants,
2; pour un total de 125 députés. Les nouveaux députés ont fait leur entrée à
l’Assemblée nationale lors de la reprise des travaux le 21 octobre.
Dans le
cadre de la Conférence parlementaire des Amériques qui s’est tenue à Québec du
18 au 22 septembre 1997, l’Assemblée nationale du Québec a accueilli quelque
800 participants, dont plus de 400 parlementaires des États unitaires, fédéraux
et fédérés représentant 28 des 35 pays du continent américain. Se sont joints à
ces délégués environ 400 observateurs provenant d’organisations
intergouvernementales, d’organisations non gouvernementales, d’instituts de
recherches, d’organisations d’affaires et d’organisations syndicales.
Cet
événement, qui fut tenu à l’initiative du président de l’Assemblée, avait
obtenu l’appui du Parlement du Canada et des grandes organisations parlementaires
des Amériques. M. Oscar Arias Sánchez, lauréat du prix Nobel de
la Paix en 1987, a prononcé la conférence d’ouverture. Les ateliers de travail
ont porté sur la démocratie, les droits de la personne, le libre-échange et
l'emploi, l'éducation et la formation, la protection sociale et les politiques
de santé, les cultures, les langues et les communications de même que le
développement durable. Ces ateliers ont permis aux participants de discuter des
enjeux et des impacts du processus d’intégration économique continentale et de
s’interroger sur la manière d’exercer leurs fonctions représentatives,
législatives et interparlementaires dans ce processus.
Au terme
de la Conférence, les parlementaires des Amériques ont adopté une déclaration
dans laquelle ils ont décidé de former un comité de suivi qui sera chargé
d’étudier les modalités de poursuite du dialogue menant à une structure
regroupant des représentants des parlements et des organisations
interparlementaires des Amériques. Ce comité sera présidé par M. Jean-Pierre
Charbonneau, président de l’Assemblée nationale du Québec, qui devra
convoquer une première réunion en 1998.
Dès la
reprise des travaux parlementaires, le 21 octobre 1997, l’Assemblée nationale a
reconduit, et ce jusqu’au 21 décembre 1997, les amendements temporaires à ses
Règles de procédure adoptés au printemps dernier.
Nous ne
reprendrons pas ici, en détail, l’ensemble de ces amendements – le lecteur
pourra se référer au texte paru dans cette même publication à l’été 1997
(volume 20 no 2). Rappelons seulement que l’horaire est uniformisé
pour tous les jours où l’Assemblée tient séance : du mardi au jeudi de 10 h à
18 h, avec suspension de 12 h à 14 h, les affaires courantes étant appelées dès
la reprise, à 14 h. Les amendements reconduits concernent aussi la période des
travaux intensifs – qui débute le mardi 25 novembre 1997 – ainsi que l’horaire
des séances et le fonctionnement des commissions parlementaires.
Les
modifications reconduites maintiennent la tenue des débats, le mercredi matin,
de 10 h à 12 h, sur les affaires inscrites par les députés de l'opposition, ce
qui a l’avantage d'établir une durée fixe pour leur tenue. Les parlementaires
ont de plus adopté une nouvelle modification, à l’article 97 – qui devient 97,
97.1 et 97.2 –; c’est ainsi que le député qui désire présenter une motion dans
le cadre de ces débats a maintenant jusqu’à trois heures avant la période des
affaires courantes du mardi pour transmettre un préavis pour inscription au
feuilleton. La copie d’un tel préavis est déposé par le président à l’étape
prévue pour les dépôts de documents de la période des affaires courantes qui
suit sa transmission et la motion est inscrite au Feuilleton du mercredi.
Auparavant, le préavis devait être transmis au plus tard en fin de journée le
lundi pour paraître, obligatoirement, dans le Feuilleton du mardi.
Le 30
octobre 1997, le président dépose un rapport spécial du Protecteur du citoyen
sur les plaintes de contribuables concernant le refus du ministre délégué au
Revenu de leur accorder les avantages fiscaux liés à des projets de recherche
scientifique et de développement expérimental (R & D). Le député de
Nelligan demande alors au président quelles initiatives ce dernier entendait prendre
pour s’assurer que l’Assemblée étudie le rapport spécial. Dans la décision
qu’il rend quelques jours plus tard, le président souligne que la loi ne confie
aucun autre rôle à la présidence que celui de déposer le rapport du Protecteur
du citoyen devant l’Assemblée.
Comme il
n’y a aucune obligation légale d’étudier ce rapport en commission
parlementaire, seul un mandat confié à une commission compétente, conformément
aux règles de procédure de l’Assemblée nationale, pourrait en permettre
l’étude. À cet égard, le président mentionne diverses avenues possibles : le
mandat pourrait être confié par l’Assemblée à une commission parlementaire, en
vertu de l’article 146 du Règlement; une commission pourrait aussi se saisir du
mandat de sa propre initiative, en vertu de l’article 149 du Règlement, si elle
estimait que le sujet traité dans le rapport relève de sa compétence. La
Commission des institutions pourrait également entendre le Protecteur du
citoyen sur son rapport spécial, en vertu de l’article 294.1 du Règlement.
Enfin, la Commission de l’administration publique pourrait se donner un mandat
en vertu de la Loi sur l’imputabilité des sous-ministres et des dirigeants
d’organismes publics.
Au moment
de la rédaction du présent rapport législatif, aucune commission parlementaire
n’a donné suite aux suggestions de la présidence.
À la
suite de la lecture de l’article de Mme Maureen Martyn, paru
dans le numéro précédent de la Revue et comparant les sites Web en matière
d’information législative, nous tenons à rappeler que, effectivement, la liste
disponible sur ledit site de l’Assemblée nationale du Québec contient le titre
de tous les projets de loi présentés pendant la présente session.
L’utilisateur a également accès au texte, identique au contenu du projet
de loi lors de sa présentation, et ce, uniquement pour les projets de loi qui
sont à l’une ou l’autre des différentes étapes législatives. Pourquoi ne pas
offrir le texte de tous les projets de loi, y compris les projets de loi
sanctionnés? C’est que, dans le cas d’un projet de loi sanctionné, il faut
tenir compte des amendements qui ont pu être adoptés pendant le cheminement
législatif. Voilà pourquoi nous renvoyons l’utilisateur aux Publications du
Québec, puisque cet organisme est celui qui a, pour l’instant, la responsabilité
de la diffusion des projets de loi sanctionnés.
Johanne
Lapointe
Secrétariat
de l'Assemblée
Activités
des commissions parlementaires
À Québec,
la période de la fin de l’été et du début de l’automne est habituellement
propice à l’exécution de nombreux mandats relevant de l’initiative des
commissions. L’année 1997 ne fait pas exception, d’autant plus que, si on se
fie aux résultats de la période 1996-1997, les commissions sont plus actives
que jamais. En effet, du 1er avril 1996 au 31 mars 1997, soit
l’année budgétaire de l’administration publique québécoise, les commissions
parlementaires ont fracassé tous les records d’activités depuis 1985.
La
benjamine des commissions parlementaires, la Commission de l’administration
publique, n’a pas été en reste, comme si elle était résolue à donner l’exemple
à ses aînées. Rappelons que cette commission a été instituée à titre
expérimental en avril 1997. Les dispositions du Règlement qui la gouvernent ont
d’ailleurs été reconduites jusqu’à la fin de décembre. C’est ainsi que
l’Assemblée nationale, après avoir fragmenté le contrôle financier du
gouvernement en le confiant à l’ensemble des commissions, a renoué avec la
tradition du Comité des comptes publics en créant la Commission de
l’administration publique.
Depuis
son instauration, cette commission a couvert l’ensemble des chapitres du
Rapport annuel du Vérificateur général du Québec, par le biais de la reddition
de comptes des administrateurs publics. En septembre et octobre, la Commission
a entendu sept sous-ministres ou dirigeants d’organismes publics dont les
sous-ministres de la Justice, de l’Industrie du Commerce de la Science et de la
Technologie, de la Sécurité publique, ainsi que le président de la Régie des
alcools, des courses et des jeux, et les responsables des Services aériens et
postaux. La Commission de l’administration publique est à préparer un rapport
qui présentera ses conclusions et recommandations à la suite de cet exercice.
Le rapport doit être déposé à la fin de novembre. La Commission a également
tenu deux séances de vérification des engagements financiers du gouvernement.
Tout
aussi affairée, la Commission de la culture a poursuivi son mandat sur les
cartes d’identité et la protection de la vie privée. Parmi les sujets à
l’ordre du jour, il y a celui de la carte d’identité unique et la protection de
la vie privée. En tout, la Commission a tenu 18 séances dont 8 consacrées à des
auditions publiques où elle a entendu 45 organismes et particuliers.
La
Commission de la culture a innové en organisant une séance publique avec la
participation simultanée des présidents de la Commission d’accès à
l’information et de la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse, du Protecteur du citoyen et du Vérificateur général. Cette séance
s’est déroulée davantage à la manière d’une table ronde, voire d’un colloque,
et a permis une discussion libre et des échanges directs entre tous les
participants. Toujours à l’occasion de ce mandat, la Commission s’est également
intéressée à la technologie d’avant-garde mise au point par la Régie de
l’assurance-maladie du Québec pour les cartes de santé avec microprocesseur. Le
rapport final est en voie de rédaction et sera déposé sous peu.
La
Commission de la culture a également tenu une consultation générale sur les
politiques d’immigration sur la base d’un document publié par le gouvernement
et intitulé L’immigration au Québec de 1998 à 2000 : prévoir et planifier.
La Commission a, de plus, examiné le plan triennal d’activités de Télé-Québec.
La Commission
de l’éducation a consacré le mois de septembre (9 séances) à une vaste
consultation générale sur l’avant-projet de loi modifiant la Loi sur
l’instruction publique, deuxième phase de la réforme scolaire entreprise au
Québec. La Commission a reçu 62 mémoires et les témoignages de 55 groupes ou
particuliers. La ministre de l’Éducation s’est engagée à présenter le projet de
loi au cours de la présente session.
La
Commission de l’économie et du travail a entrepris l’étude de deux projets de
loi, dont l’un portait sur la réforme du Régime de rentes du Québec. La
Commission des transports et de l’environnement a examiné les orientations, la
gestion et les activités de la Société de l’assurance automobile du Québec.
Elle se prépare à un exercice de même nature à l’égard de la Société québécoise
de récupération et de recyclage. La Commission des affaires sociales a fait de
même à l’endroit de la Corporation urgences-santé de la région de Montréal.
Cette commission a également étudié les rapports annuels de trois régies
régionales de la santé. À cette occasion, elle a tenu une séance publique à
Rimouski. Il est inusité qu’une commission parlementaire québécoise siège hors
du Parlement. Enfin, cette même commission a examiné la problématique de la
gestion du système de collecte et de distribution du sang au Québec.
La
Commission des finances publiques a exécuté un mandat de surveillance
d’organisme public visant la Caisse de dépôt et placement du Québec. Créée à
l’origine pour recueillir les fonds des rentes du Québec, la Caisse gère
aujourd’hui les fonds de 18 caisses de retraite et régimes d’assurances
publics, pour un actif dépassant 57 milliards de dollars. C’était la toute
première fois en 32 ans d’existence que cet organisme était appelé à répondre
de ses orientations, de ses activités et de sa gestion devant une commission
parlementaire. Les députés ont particulièrement abordé la mission, les
objectifs stratégiques, la ventilation du portefeuille, les rendements et les
filiales de la Caisse ainsi que la vérification de celle-ci par le Vérificateur
général. La Commission s’interroge sur l’opportunité de présenter des
recommandations consécutivement à ce mandat.
Christian
A. Comeau
Secrétaire
de la Commission des institutions
Territoires
du Nord-Ouest
Quand l’Assemblée
législative s’est réunie de nouveau en octobre, pour les derniers jours de la
quatrième session de la treizième législature, la discussion a porté surtout
sur la création des deux nouveaux territoires et sur les amendements aux
projets de loi sur le droit de la famille.
Dans les
premiers jours de la séance, le président du Comité de planification de la
division, John Todd, a déposé un plan d’action pour la création des deux
nouveaux territoires, lequel plan présente un certain nombre de questions
prioritaires qu’il faut régler pour que la transition se fasse de façon
ordonnée lors de la création du nouveau territoire du Nunavut et du Territoire
de l’Ouest.
Selon le
plan, environ 136 millions de dollars en fonds supplémentaires seront
nécessaires pour couvrir les frais transitoires et additionnels liés à la
création des deux nouveaux territoires en 1999.
Selon M.
Todd, le plan jouera divers rôles, selon les intervenants. Notamment, il
renferme des conseils à l’intention de Jack Anawak, commissaire par
intérim du Nunavut et de la Nunavut Tunngavik Incorporated (l’organisation
inuit de revendication territoriale), guidera l’intervention du gouvernement
des Territoires du Nord-Ouest et renseigne le gouvernement fédéral sur
l’ensemble des coûts.
En
prévision également du processus de transition, le premier ministre Don
Morin a annoncé la nomination de Goo Arlooktoo comme ministre
responsable de la Planification de la transition au Nunavut et de Charles
Dent comme ministre responsable de la Planification de la transition dans
l’Ouest. Les deux ministres assisteront M. Todd, principal ministre responsable
du Processus de la division.
Peu après
sa nomination, M. Dent a déposé à l’Assemblée législative, au nom du caucus de
l’Ouest, un document intitulé An Action Plan for Transition to a New Western
Territory. Le plan décrit un certain nombre de projets à court, à moyen et
à long terme qui devront être réalisés pour assurer une transition sans heurt
dans le nouveau Territoire de l’Ouest.
Les députés
ont aussi recommandé que la première Assemblée législative du Nunavut compte 17
députés, concrétisant ainsi une recommandation semblable de la Commission de
délimitation des circonscriptions électorales du Nunavut. La recommandation a
été soumise à Jane Stewart, ministre des Affaires indiennes et du Nord
canadien.
Les
députés ont également amendé trois projets de loi concernant le droit de la
famille – la Loi sur le droit de la famille, la Loi sur le droit de
l’enfance et la Loi sur les services à l’enfance et à la famille –,
qui ont reçu la sanction royale. Les trois projets de loi actualisent la
législation des Territoires du Nord-Ouest dans ce domaine, éliminant du même
coup les incohérences. Un quatrième projet de loi, la Loi sur l’adoption,
est mort au Feuilleton et une nouvelle version devrait être déposée quand la
cinquième session reprendra en janvier.
La
commissaire des Territoires du Nord-Ouest, Helen Maksagak, a
officiellement ouvert la cinquième session de la 13e législature le
21 octobre 1997. Au cours de la session abrégée, les députés ont consacré deux
jours, dont une séance marathon de 17 heures le dernier jour, à l’examen des
progrès marqués par le gouvernement et du rendement du premier ministre et des
ministres au cours des deux premières années de leur mandat.
Un
certain nombre de projets de loi, y compris la Loi sur la Power Corporation
et la Loi modifiant la Loi sur les services publics, ont également été
déposés et soumis aux comités permanents en vue de leur examen. Ces deux
projets de loi visent à modifier les dispositions législatives actuelles afin
que la Power Corporation des Territoires du Nord-Ouest puisse être la propriété
conjointe des gouvernements du Nunavut et du Territoire de l’Ouest à partir du
1er avril 1999.
L’Assemblée
a suspendu ses travaux jusqu’au 2 décembre, date où devrait avoir lieu une
séance spéciale pour discuter de l’unité nationale.
Législation
De
nombreux autres projets de loi ont également été promulgués au cours des
derniers jours de la quatrième session. Outre les trois projets de loi touchant
le droit de la famille, les mesures législatives suivantes furent
adoptées :
La Loi
modifiant la Loi sur les accidents du travail augmente la rémunération
annuelle maximale assurable versée aux travailleurs blessés, laquelle passe de
49 000 $ à 52 000 $.
La Loi
modifiant la Loi électorale apporte un certain nombre de modifications à la
Loi en vue de la création du nouveau territoire du Nunavut et du nouveau
Territoire de l’Ouest. Les changements autorisent le vote dans le bureau du
directeur de scrutin ou par courrier, ils éclaircissent les circonstances dans
lesquelles les votes par procuration peuvent être utilisés et ils apportent
d’autres modifications techniques. Ils font suite aux problèmes soulignés par
le Directeur général des élections du Canada dans le rapport qu’il a présenté à
l’Assemblée après les élections générales de 1995.
La Loi
de 1997-1998 portant affectation supplémentaire de crédits, no 2,
permet au gouvernement d’affecter des crédits supplémentaires de plus de 16
millions de dollars pour l’exercice se terminant le 31 mars 1998.
Comités
Pendant
l’automne, les comités ont examiné les plans d’activités des ministères pour
1998-1999. Des porte-parole ministériels ont également présenté aux comités des
rapports d’étape en milieu d’exercice.
En
septembre, les membres du Comité des programmes sociaux ont mis la touche
finale à leur rapport à l’Assemblée sur les projets de loi touchant le droit de
la famille. Le rapport est l’aboutissement d’une vaste ronde d’audiences
publiques tenues dans les collectivités septentrionales au printemps et à
l’été.
Ronna
Bremer
Agente
des relations publiques
Ontario
L’Assemblée
législative de l’Ontario n’a pas chômé pendant la session printemps-été. Entre la
fin de la séance prolongée sur la création de la mégapole de Toronto en avril
et la session d’automne au début d’octobre, la Chambre a siégé 83 jours.
Pendant
cette période, l’Assemblée a tenu des débats de fond sur d’importants éléments
du programme législatif du gouvernement de Mike Harris. Elle s’est
penchée entre autres sur des mesures législatives visant :
- à créer un régime de
travail pour les assistés sociaux
- à rehausser la sécurité
routière en frappant d’amendes les camions en mauvais état
- à créer l’Office de la
qualité et de la responsabilité en éducation et l’Ordre des enseignantes
et des enseignants de l’Ontario
- à réduire le nombre de
conseils scolaires en Ontario
- à réformer le système
d’indemnisation des accidents du travail
- à revoir le partage des
responsabilités entre la province et les municipalités à créer la
Commission des services financiers de l’Ontario
- à réglementer la
transition lors de restructurations et de fusions municipales à intégrer
et uniformiser les directives provinciales et fédérales sur les pensions
alimentaires pour enfants
- à restructurer le
système d’enseignement de la province.
Outre
cette charge de travail ambitieuse, l’Assemblée s’est aussi penchée sur
plusieurs autres questions d’intérêt.
En prévision
d’un congé qui permettrait à divers comités de procéder à des consultations
publiques en juillet, l’Assemblée a adopté une motion d’ajournement pour la
période du 26 juin à la mi-août. La veille de l’ajournement, le
commissaire à l’intégrité de l’Ontario, Gregory Evans, a toutefois
remis au président son rapport en réponse à une question du député libéral Gerard Kennedy,
qui cherchait à déterminer si le ministre des Affaires municipales, l’honorable
Al Leach, avait enfreint la Loi sur l’intégrité des députés
en communiquant avec la Commission de restructuration des services de santé au
sujet d’un hôpital de sa circonscription. Tout en étant d’avis que
M. Leach n’aurait pas dû, en tant que ministre de la Couronne, communiquer
avec cette commission indépendante et qu’il avait, ce faisant, enfreint la Loi,
le juge Evans a recommandé, compte tenu de la situation tout à fait
particulière (le désir qu’avait M. Leach d’intervenir en tant que simple
député dans un dossier important pour sa circonscription), de n’imposer aucune
peine ni sanction.
Un examen
de la Loi sur l’intégrité des députés a toutefois révélé que l’Assemblée
doit, lorsque le commissaire à l’intégrité dépose un tel rapport, l’examiner et
y répondre dans les 30 jours. Comme l’Assemblée se disposait à ajourner
pour plus de 30 jours, diverses façons de se conformer au texte législatif
ont été envisagées. Le 26 juin, la Chambre a néanmoins terminé ses travaux
et ajourné jusqu’à la mi-août comme prévu, sans avoir réglé la question.
Une
mesure législative visant à frapper d’amendes les camions en mauvais état avait
aussi été déposée juste avant l’ajournement. Un nombre inhabituel d’accidents
s’était produit sur les routes de l’Ontario à la suite d’incidents où des
camions perdaient des roues. Plusieurs pertes de vie, sans compter de
nombreuses blessures, en avaient résulté, et la fréquence de ces incidents
alarmait à la fois les législateurs et le grand public. À l’approche des
vacances d’été, les partis représentés à l’Assemblée se sont entendus sur une
formule selon laquelle la Chambre serait rappelée pour une journée afin de
s’occuper tant de cette mesure que du rapport du commissaire à l’intégrité.
Sur
proposition du gouvernement, le président, l’honorable Chris Stockwell,
a convoqué l’Assemblée de nouveau le 3 juillet pour adopter, après la
troisième lecture, le projet de loi sur la sécurité des camions et une motion
renvoyant le rapport du commissaire à l’intégrité au Comité permanent de
l’Assemblée législative, en l’autorisant à siéger pendant deux jours pour
examiner le rapport et répondre directement au commissaire.
Trois
députés ont également démissionné pendant l’été. Elinor Caplan
(LIB. - Oriole) a décidé de se présenter, avec succès, à l’élection fédérale. Robert Chiarelli
(LIB. - Ottawa-Ouest) s’est présenté à la présidence de la Municipalité
régionale d’Ottawa-Carleton, et Dave Cooke (NPD -
Windsor-Riverside) a accepté le poste de coprésident du nouvel Office de la
qualité et de la responsabilité en éducation. Aux élections partielles, les
libéraux ont conservé leurs deux sièges, en faisant élire le fils de Mme Caplan,
David Caplan, et Alex Cullen. Dans Windsor-Riverside,
le NPD a aussi conservé son siège en faisant élire l’ancien député provincial Wayne Lessard.
L’adoption
de diverses modifications au Règlement a peut-être été, sur le plan de la
procédure, le fait saillant de la session printemps-été.
Voici les
principaux changements apportés après débat :
- l’ajout d’une
disposition d’intention qui affirme les divers droits des députés
- une disposition
permettant à l’Assemblée, moyennant l’adoption d’une motion du parti
ministériel, de siéger dans la soirée de n’importe quel jour de séance et
de considérer cette séance nocturne comme une journée de séance distincte
- une disposition
permettant à l’Assemblée de faire abstraction d’un député qui refuse de se
retirer après avoir été désigné par son nom par le Président, et de
poursuivre ses travaux
- une disposition
établissant le droit d’abstention
- la stipulation que les
«affaires courantes» doivent chaque jour prendre fin au plus tard à
16 heures afin de passer à l’ordre du jour
- la reconnaissance des
députés indépendants en leur donnant le droit de prendre la parole dans
certaines situations, et de faire partie à part entière d’un comité
permanent
- l'éclaircissement de la
chronologie du débat sur le budget, de la présentation des prévisions
budgétaires et du débat sur les motions d’adoption
- une disposition
permettant aux présidents de comités de grouper les votes sur les projets
d’amendement réunis en lots appropriés, de passer outre à la lecture des
projets d’amendement, de choisir parmi les projets d’amendement qui font
double emploi aux fins du vote et de fixer des dates limites de dépôt des
projets d’amendement en comité
- la réduction de la
composition des comités de 14 à 9 membres
- de limiter à dix le
nombre de questions qu’un député peut inscrire en même temps au Feuilleton
et Avis.
Lorsque
le leader parlementaire du gouvernement, David Johnson, a proposé
ces modifications au Règlement en juin, le gouvernement a déposé une motion
d’attribution d’une période de temps que l’Assemblée a adoptée après trois
jours de débat. Les changements ont ensuite été adoptés en fixant leur entrée
en vigueur à minuit le 21 août 1997.
Le Comité
spécial des affaires nucléaires d’Ontario Hydro est devenu, en septembre, le
premier comité spécial de la 36e législature. Divers problèmes
d’exploitation des centrales nucléaires de l’Ontario et les questions
auxquelles leur gestion a donné lieu dans plusieurs rapports ont fait naître
des inquiétudes au cours de l’été et de l’automne quant à la sécurité et à la
viabilité du programme nucléaire de la province. Le Comité doit présenter au
plus tard le 1er décembre 1997, dans son rapport final,
ses observations et recommandations sur le programme nucléaire.
Todd Decker
Greffier
au Bureau et
greffier principal de comité
Chambre
des communes
La
première session de la 36e législature a débuté le 22 septembre 1997.
L’élection du président, suivant les dispositions du Règlement, était la seule
affaire à l’ordre du jour. Après quatre tours de scrutin Gilbert Parent a été
élu président de la Chambre des communes pour un deuxième mandat consécutif. Le
lendemain, les 301 députés se sont rendus au Sénat pour assister au discours du
trône prononcé par le Gouverneur général, Roméo Leblanc.
Le 23
septembre, le Président annonçait la composition du Bureau de la régie interne.
Il s’agissait de MM. Don Boudria et Alfonso Gagliano, membres du Conseil privé
de la Reine; M. Bob Kilger et Mme Marlene Catterall, représentants du groupe
ministériel; MM. Chuck Strahl et Randy White, représentants du caucus
réformiste et M. Stéphane Bergeron, représentant du Bloc québécois.
Pour ce
qui est des autres occupants du Fauteuil, sur motions de M. Jean Chrétien, M.
Peter Milliken a été nommé Vice-président de la Chambre et président des
Comités pléniers de la Chambre; M. Ian McClelland a été nommé vice-président
des Comités pléniers de la Chambre et Mme Yolande Thibeault a été nommée
vice-présidente adjointe des Comités pléniers de la Chambre. Fait à noter, M.
McClelland, élu sous la bannière du Parti Réformiste, devient le premier
vice-président des Comités pléniers de la Chambre à provenir des rangs de
l’opposition en situation de gouvernement majoritaire.
Procédure
Dès le
premier jour de la nouvelle législature, un Feuilleton spécial, publié quelques
jours plus tôt, permettait à la Chambre d’apporter des modifications au
Règlement en ce qui a trait à la composition et aux noms des comités de la
Chambre; de nommer les membres du Comité permanent de la procédure et des
affaires de la Chambre; de porter à sept le nombre de jours désignés pour la
période des subsides se terminant le 10 décembre et de faire en sorte que
toutes les motions relatives aux journées de l’opposition puissent faire
l’objet d’un vote. Le dernier jour désigné a eu lieu le 25 novembre. Ce même
jour, la Chambre adoptait le Budget des dépenses principal et le Budget des
dépenses supplémentaires (A).
Il est à
noter que la Chambre a adopté au cours des premiers mois de cette session
quelques mesures visant à adapter certaines façons de faire qui, aux dires de
plusieurs, ne répondaient pas aux besoins d’une Chambre où cinq partis reconnus
se disputent le droit de parole. Aux termes de discussions entre les partis
reconnus, une entente a été conclue pour limiter le temps des questions et des
réponses à 35 secondes par intervention. Le Président s’assure que ces
paramètres sont respectés, interrompant, au besoin, le député posant la
question ou le ministre y répondant. Le 26 septembre, du consentement unanime,
la Chambre adoptait ainsi une motion stipulant les termes du temps de parole
lors des journées de l’opposition. Cet ordre de la Chambre, en vigueur jusqu’au
10 décembre 1997, permet à « un représentant de chaque parti reconnu autre
que celui du motionnaire » de prendre la parole lors du débat. Les
modifications au Règlement du 23 septembre et du 1er octobre ont eu
comme conséquence de permettre à plus de députés de participer au travail des
comités. Finalement, le 29 octobre, la Chambre adoptait le projet de loi C-13,
Loi modifiant la Loi sur le Parlement du Canada, à toutes les étapes. Ce projet
de loi visait à modifier la composition actuelle du Bureau de la régie interne
de façon à ce que tous les partis reconnus puissent y siéger. Le 28 novembre,
soit un jour après qu’ait eu lieu la Sanction Royale de ce projet de loi, le
Président informait la Chambre que MM. Blaikie (NPD) et MacKay (PC) avaient été
nommés à titre de membres du Bureau de régie interne.
Affaires
émanant des députés
Le
rapport du Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre
portant sur les affaires qui font l’objet d’un vote a été adopté le 22 octobre.
Les affaires émanant des députés ont ainsi débuté le 23 octobre. Par ailleurs,
deux affaires qui n’apparaissaient pas à l’ordre de priorité ont tout de même
été adoptées grâce à l’appui unanime de la Chambre. Il s’agit du projet de loi
C-220 de M. Tom Wappel, Loi modifiant le Code criminel et la Loi sur le droit d'auteur
(fruits d'une œuvre liée à la perpétration d'un acte criminel), réputé avoir
franchi toutes les étapes le 1er octobre. L’avis de motion M-222, inscrit au
nom de M. Keith Martin et portant sur la transplantation d’organes, a, quant à
lui, été adopté le 9 octobre.
Privilège
Le 7
octobre 1997, M. Gallaway a soulevé une question de privilège au sujet de la
prestation des services de conseillers législatifs à tous les députés. Les
conseillers législatifs sont appelés à rédiger des projets de loi émanant des
députés et des amendements aux projets de loi du gouvernement à l’étape du
comité et du rapport. Or selon M. Gallaway, le nombre de conseillers
législatifs présentement employés par la Chambre ne suffit pas à répondre aux
besoins des députés. Il s’agit là, toujours selon le député, d’une réelle
« obstruction à l’exercice de (ses) fonctions. »
Le
Président a rendu sa décision le 23 octobre. D’emblée, il a déclaré, comme
l’avait fait avant lui le Président Sauvé en 1982, qu’il ne s’agissait pas
d’une question de privilège car en vertu de l’article 52.3 de la Loi sur le
Parlement, le Bureau de régie interne peut examiner toute question ayant trait
aux services et au personnel de la Chambre. Le Président a toutefois voulu
rassurer les députés en ajoutant que « le sujet sera examiné par le Bureau
de régie interne. »
Le 21
octobre, s’était au tour de M. Breitkreuz (Yorkton--Melville) de soulever une
question de privilège au sujet du Bureau du conseiller législatif. M.
Breitkreuz en avait contre un nouveau règlement administratif permettant à des
greffiers à la procédure de la Chambre de rédiger les amendements législatifs
des simples députés. Selon M. Breitkreuz, de tels « changements ont été
apportés sans que les députés en aient été pleinement informés, sans qu'ils en
aient parfaitement compris les conséquences et sans que les modifications aient
fait l'objet d'un débat et qu'elles aient été approuvées par l'ensemble de la
Chambre. »
Le 18
novembre, M. Gallaway allait soulever une deuxième question de privilège
portant sur le Bureau du conseiller législatif. Cette fois, M. Gallaway
informait la Présidence que le travail de rédaction concernant un de ses
projets de loi avait été confié à l’Université d’Ottawa. De plus, M. Gallaway
avait appris que le professeur de l’Université d’Ottawa qui avait pris son
dossier en charge était également avocat pour le ministère de la Justice. M.
Gallaway faisait ainsi valoir que cette situation, en plus de remettre en cause
la question de la confidentialité, conduisait, à la limite, à une « ingérence
de l’État » dans le travail des députés.
Le
Président a rendu sa décision le 27 novembre 1997. Tout en rappelant aux
députés que « les questions soulevées par le député de Yorkton-Melville et par
le député de Sarnia-Lambton portent...sur des sujets purement administratifs, »
et ne peuvent à ce titre « être évoquées sur le parquet de la Chambre sous
forme de rappel au Règlement ou de question de privilège, » le président a
informé la Chambre que ces deux pratiques (la rédaction des amendements par des
greffiers à la procédure et la rédaction des projets de loi d'initiative
parlementaire à l'Université d'Ottawa) seraient suspendues jusqu’à ce que le
Bureau de la régie interne se soit penché sur la question.
Législation
Au moment
de mettre sous presse, huit projets de loi avaient franchi toutes les étapes du
processus législatif de la Chambre.
- C-2, Loi constituant
l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada et modifiant le
Régime de pensions du Canada, la Loi sur la sécurité de la vieillesse et
d'autres lois en conséquence;
- C-7, Loi portant
création du parc marin du Saguenay--Saint-Laurent et modifiant une loi en
conséquence;
- C-10, Loi de 1997 pour
la mise en oeuvre de conventions fiscales;
- C-11, Tarif des douanes;
- C-13, Loi modifiant la
Loi sur le Parlement du Canada;
- C-16, Loi modifiant le
Code criminel et la Loi d'interprétation (arrestation et entrée dans les
habitations);
- C-22, Loi de mise en
oeuvre de la Convention sur les mines antipersonne;
- C-23, Loi de crédits no
2 pour 1997-1998; et
- C-24, Loi prévoyant la
reprise et le maintien des services postaux.
Outre
celle pour le projet de loi c-13, mentionné plus tôt, deux sanctions royales
ont eu lieu, une pour le projet de loi c-22 et une autre pour le projet de loi
c-24.
Divers
Le 1er
octobre, à peine quelques semaines après l’ouverture de la nouvelle
législature, le président annonçait qu'une vacance était survenue dans la
députation à la Chambre des communes pour la circonscription électorale de Port
Moody--Coquitlam, en Colombie-Britannique, par suite de la démission de Mme
Sharon Hayes.
Patrice
Martin
Greffier à la Procédure
Manitoba
À la
suite de la rencontre des premiers ministres à Calgary en septembre, le premier
ministre Gary Filmon a annoncé le 1er octobre la
création du Groupe de travail du Manitoba sur l'unité canadienne. Présidé par
le professeur Wally Fox-Decent, qui a dirigé le Groupe de
travail du Manitoba sur l'Accord du lac Meech en 1989, le Groupe de travail
comprend six députés de l'Assemblée législative : Neil Gaudry, Oscar
Lathlin, Shirley Render, Eric Robinson, Merv Tweed et Vic
Toews.
Après sa
réunion initiale du 28 octobre le Groupe de travail a annoncé son intention de
recueillir l'opinion des Manitobains par divers moyens, dont :
- des envois postaux directs
à tous les ménages du Manitoba pour les inviter à se faire entendre
- l'ouverture d'une ligne
téléphonique sans frais pour recevoir les commentaires
- l'envoi de présentations
et d'information par l'Internet
- une stratégie proactive
dans les écoles de la province
- l'examen de nouvelles
techniques de vidéoconférence et d'audioconférence
- la tenue d'audiences
publiques partout au Manitoba, y compris dans plusieurs collectivités
autochtones.
L'examen
des éléments sur lesquels neuf premiers ministres provinciaux et deux leaders
des territoires se sont entendus à Calgary le 14 septembre est le point de mire
de cette initiative.
Députés
Lors
d'une élection partielle tenue le 30 septembre, le candidat conservateur, David
Faurschou a été élu dans la circonscription de Portage la Prairie.
Actuellement vice-président et directeur général de Faurschou Farms Ltd.,
entreprise familiale installée à proximité de Portage la Prairie, M. Faurschou
a été désigné jeune agriculteur exceptionnel du Canada, conseiller scolaire ainsi
que membre du conseil d'administration de la Portage Chamber of Commerce et de
la Portage Women's Shelter.
La
démission de Brian Pallister le 28 avril, pour se porter
candidat à l'élection générale fédérale, avait libéré ce siège. l'élection
partielle de Portage la Prairie a été l'occasion, pour le Parti réformiste, de
présenter pour la première fois un candidat, même s'il était inscrit comme
indépendant, dans une élection provinciale au Manitoba. Jim Ernst a
démissionné le 28 octobre de son poste de député de Charleswood. Élu pour la
première fois en 1986, puis réélu en 1988, 1990 et 1995, il a accepté le poste
de vice-président aux relations gouvernementales chez OpTxCorp. Pendant les
années passées à l'Assemblée législative, M. Ernst a été tour à tour, ministre
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, ministre responsable des Sports,
ministre de la Consommation et des Corporations, ministre responsable de la
Corporation manitobaine des loteries, et leader parlementaire du gouvernement.
Patricia
Chaychuk
Greffière
adjointe
Sénat
Comme de
coutumne, c'est au Sénat que se sont déroulée le 23 septembre 1997, les
cérémonies d'inauguration de la 36e législature, y compris le
discours du Trône. Contrairement à la coutume, cependant, le gouverneur
général, le très hon. Roméo LeBlanc, a lu le programme
législatif du gouvernement debout `un lutrin placé devant le Trône.
Autre
différence cette année, le Sénat est entré en activité dès les premiers jour de
la session. En règle générale, en tant que chambre de «mûre réflexion», il ne
s'active qu'à mesure qu'il reçoit les projets de loi adoptés par la Chambre des
communes. Dans la session en cours, le gouvernement a déposé au Sénat cinq projets
de loi non financiers avant qu'ils ne soient étudiés par les Communes. En
outre, le Sénat a été saisi de douze projets de loi de Communes dan les trois
premiers mois de la session. Comme ils n'étaient guère controversés, les cinq
projets de loi déposé au Sénat ont été adoptés sans amendement avant décembre
1997 et envoyés à la Chambre des communes. Sur les douze projets de loi des
Communes, neuf ont été adoptés par le Sénat sans amendement et promulgués.
Parmi les
projets de loi étudiés dans les premiers mois de la nouvelle législature, seuls
trois semblaient attirer vraiment l'attention du public. Il s'agit du C-24, qui
a mis à la grève des postes, du C-16, qui concerne les mandats judiciaires, et
du C-2 qui modifie le Régime de pensions du Canada et tablit un organisme
indépendant, l'Office d'investissement du Régime de pensions du Canada, chargé
de placer les cotisations en vue d'obtenir un taux de rendement maximal san
risque excessif.
Le projet
de loi qui a fait cesser la grève des postes témoigne de la rapidité relative
avec laquelle le Parlement peut réagir à une situation réputée mettre en cause
les intérêts nationaux. Adopté par la Chambre des communes après deux jours de
délibération, il a été adopté par le Sénat le 3 décembre après le même nombre
de jours de discussion. Pour accélérer le processus, le Sénat l'a étudié en
Comité plénier après la deuxième lecture. Le Comité a siégé pendant six heures
afin d'entendre le ministre du Travail et le ministre des Travaux publics ainsi
que des représenants de la Société canadienne des postes et du Syndicat des
travailleurs et travaileuses des postes.
Le projet
de loi C-16 modifie le Code criminel en obligeant la police à obtenir
un mandat judiciaire lorsqu'elle veut entrer dan une maison d'habitation pour procéder
à une arrestation. Le gouvernement l'a déposé après que la Cour suprême eut
décidé au printemps dernier que, dans certains cas, l'entrée des
policiers sans mandat risquait de violer la Charte des droits et libertés.
Après avoir été adopté assez facilement par la Chambre des communes, le projet
de loi a soulevé une certaine controverse au Sénat. Comme certains sénateurs,
notamment la sénatrice Anne Cools, objectaient que le projet
de loi était étudié sous le coup d'un délai prescrit par la Cour, la sénatrice
a fait un rappel au Reglement. Le président, le sénateur Gildas Molgat,
a rejeté le rappel au Règlement. La sénatrice Cools a ensuite proposé un
amendement motivé pendant le débat en deuxième lecture. Bien que les
amendements de ce genre soient rares au Sénat, le président l'a déclaré
recevable. Après la deuxième lecture, le projet de loi a été
renvoyé au Comité permanent des affaires juridiques et
constitutionnelles, qui en a fait rapport sans amendement. C'est ainsi qu'il a
finalement été adopté sans amendement juste un jour avant le délai du 19
décembre 1997.
Le projet
de loi C-2 est peut-être le projet de loi le plus important à avoir été étudié
pendant les premiers mois de la nouvelle législature. Il s'agit d'un volet d'un
train de réformes du Régime de pensions du Canada qui a pour but d'augmenter
sensiblement les cotisations tout en réduisant certains prestations en vue
d'assurer la solvabilité à long terme du régime. L'opposition dirigée par le
sénateur John-Lynch Staunton, semblait préparée au début à
lutter contre le projet de loi à toutes les étapes. L'une des tactiques
employées pour retarder les délibérations du Sénat consistait à proposer
la tenue de débats d'urgence aux termes de l'article 60 du Règlement.
Cependant, des négociations entre le gouvernement et l'opposition ont conduit
àun compromis. Le 17 décembre 1997, le ministre des Finances a comparu devant
le Comité plénier du Sénat dans le cadre d'une rare séance télévisée pour
expliquer la politique du gouvernement. Des représentants de la Fédération
canadienne des contribuables et du Conseil national du Bien-être ont également
comparu devant le Comité plénier. Après que le Sénat eut obtenu du
ministre l'assurance que les dispositions et les lignes directrices concernant l'Office
d'investissement seraient examinées par le Sénat avant leur mise en oeuvre, le
projet de loi a été lu pour la troisième fois et adopté le lendemain 18
décembre 1997, jour où le Sénat s'est ajourné pour le congé de Noël. Comme la
première augmentation des cotisations était prévue pour le 1er janvier 1998, il
importait que le projet de loi fût adopté.
Le Sénat
a, par ailleurs, été saisi de deux projets de modification constitutionnelle
relatifs à la réforme structurelle du système scolaire du Québec et de Terre-Neuve.
Leur étude a été confiée à deux comités mixtes spéciaux.
Le comité
chargé d'étudier le projet de modification du Québec était coprésidé par la
sénatrice Lucie Pépin. Comme manifestation de la flexibilité
du système fédéral, le gouvernement appuyait la résolution visant à suspendre
les garanties de l'article 93 de la Loi constitutionnelle de 1867 relatives aux
écoles confessionnelles au Québec de manière à permettre la mise en plae de
conseils scolaires linguistiques. La résolution jouissait de larges appuis, mai
les sénatrice Dalia Wood et Thérèse Lavoie-Roux,
entre autre, s'y sont opposées jusqu'au bout. La résolution a été adoptée le 15
décembre 1997 à 51 voix contre 17 avec deux abstentions.
Le projet
de modifications de Terre-Neuve visait à changer la clause 17 des Conditions de
l'union de Terre-Neuve au Canada. Semblable à certain égards au projet de
modification du Québec, il avait pour but de modifier un système scolaire géré
exclusivement par des conseils scolaires confessionnels. En dépit de l'appui
unanime de l'Assemblée législative de Terre-Neuve et des résultats
favorables d'un référendum, la résolution a été contestée et combatue pendant
les débats dont elle a fait l'objet au Sénat. La sénatrice Joyce
Fairbairn, coprésidente du comité mixte spécial chargé d'étudier le
projet de modification, plaidé vigoureusement en faveur de la résolution.
Le sénateur William Doody, qui s'était prononcé contre une
première résolution semblable qui avait été déposée en 1996, a maintenu son
opposition. Le Sénat a finalement adopté la résolution à 45 voix contre 2 avec
une abstention.
Deux
autres comités spéciaux ont été établis, se sont réunis et ont fait rapport
pendat les premiers mois de la session. Il poursuivaient tous les deux des
travaux amorcés pendant la législature précédente. Présidé par le sénateur John
Bryden, le Comité spécial sur la Société de développement du
Cap-Breton a déposé son rapport le 15 décembre 1997 et le débat est censé avoir
lieu à la reprise des travaux du Sénat en février. Le Comité spécial de
l'enseignement postsecondaire a déposé son rapport le lendemain 16 décembre
1997. Dans son discours final au Sénat, le président du Comité, le sénateur
Lorne Bonnell, a fait ressortir les trois thèmes du rapport : l'augmentation
rapide de l'endettement estudiantin, l'internationalisation croissante de
l'éducation et la nécessité d'améliorer l'appui à la recherche et au
développement dans les établissement d'enseignement postsecondaire.
Une autre
affaire a attiré l'attention soutenue du public sur le Sénat pendant les
premiers mois de la session. Le manque d'assiduité du sénateur Andrew
Thompson au fil des ans a terni la réputation du Sénat tout entier.
Afin de contrer les critiques, le Comité de la régie interne, des budgets et de
l'administration, présidé par le sénateur William Rompkey, a
déposé un rapport proposant de suspendre le budget du bureau du sénateur, ses
services de soutien et la plupart de ses indemnités de déplacement. En outre,
le sénateur Colin Kenny a proposé une motion ordonnant au
sénateur Thompson de se présenter au Sénat à la reprise des travaux en février
sous peine de sanctions pour outrage. Le Sénat a adopté aussi bien le rapport
que la motion.
En se
prononçant en faveur du rapport du Comité, le sénateur Lowell Murray
a fait remarquer que la mesure s'imposait depuis longtemps. À propos de
l'assiduité et de l'absentéisme en général, il a proposé plusieurs réformes
qu'il aimerait que le Sénat étudie à la reprise des travaux en février. l'une
des propositions qu'il a mise de l'avant vise à réduire sensiblement le nombre
des jours où un sénateur peut être absent sans motif valable au cours de
l'année civile plutôt que la session. Le sénateur Murray a également proposé de
limiter le nombre des absences «pour affaires publiques» et d'alourdir la
sanction pécuniaire infligée aux sénateurs qui s'absentent fréquemment. Il a
également déclaré souhaiter qu'on limite strictement l'habitude de considérer
l'assistance aux comités comme équivalente à l'assistance au Sénat. Quant à la
question délicate des absences pour cause de maladie, le sénateur Murray estime
nécessaire d'examiner s'il y a des dispositions adéquates en cas d'invalidité à
long terme. En répondant aux questions de plusieurs de ses collègues, le
sénateur Murray a déclaré croire fermement que c'était un privilège indubitable
d'être parlementaire parce que les sénateurs ne sont pas élus et que, une fois
nommés, ils restent en poste jusqu'à 75 ans.
Entre le
déclenchement des élections en avril 1997 et l'inauguaration de la nouvelle
législature en septembre 1997, deux sénateurs sont décédés. Le sénateur John
M. Macdonald, de la Nouvelle-Écosse, dernier sénateur à vie, est mort
en juin à l'âge de 91 ans et le sénateur Pietro Rizzuto, du
Québec, est mort subitement au début d'août. Un autre sénateur, le sénateur Walter
Twinn, de l'Alberta, est mort subitement lui aussi en octobre
apparemment d'une crise cardiaque. Ces trois vacances ainsi que les trois
vacances par suite de départ en retraite au Nouveau-Brunswick, au Québec et à
l'Île-du-Prince-Édouard ont été comblées par le gouvernement pendant la session
d'automne.
Lorsque
le Sénat s'est réuni pour la première fois, le gouvernement a nommé les quatre
sénateurs suivants : Fernand Robichaud, Catherine Callbeck, Marisa
Ferretti Barth et soeur Mary Alice (Peggy) Butts. Au
début de décembre, il a nommé à la Chambre rouge Serge Joyal,
et Thelma Chalifoux.
Au début
de 1998, plusieurs sénateurs vont se retirer du fait d'avoir atteint l'âge de
75 ans, à savoir les sénateurs Findlay Macdonald, de la Nouvelle-Écosse, Lorne
Bonnell, de l'Île-du-Prince-Édouard et William Petten, de Terre-Neuve.
En comblant ces vacances, entre autres, le gouvernement est censé augmenter sa
majorité au Sénat.
Charles
Robert
Greffier
principal adjoint
Le Sénat
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