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Chambre
des communes
La
deuxième session de la 35e législature a pris fin le 27 avril 1997
lorsque le Gouverneur général, à la demande du premier ministre, a annoncé la
dissolution du Parlement.
La
dernière semaine de travaux parlementaires avant la dissolution s’est avérée
particulièrement fébrile du point de vue législatif. Six projets de loi furent
adoptés en troisième lecture et, le 25 avril, le Gouverneur général suppléant a
donné la sanction royale à vingt projets de loi émanant du gouvernement; au
projet de loi émanant des députés C-300 de Jack Fraser (création d’une
médaille canadienne du maintien de la paix) et au projet de loi d’intérêt privé
S-15, Loi modifiant la loi constituant en personne morale l’évêque des
régions arctiques pour l’Église anglicane au Canada. Le projet de loi
C-216, visant à interdire l’abonnement par défaut, quant à lui, est mort au
Feuilleton au terme d’une semaine de débats houleux et de tactiques de
procédure de toutes sortes où ni le parrain du projet, Roger Gallaway,
ni l’Opposition officielle n’ont ménagé leurs efforts.
Il n’y a
pas eu de journées des subsides pour la période se terminant le 23 juin 1997 et
la dernière journée de l’opposition a eu lieu le 12 mars 1997. Ce même jour, la
Chambre a adopté le Budget des dépenses supplémentaire (B) pour l’exercice
financier se terminant le 31 mars 1997 ainsi que les crédits provisoires pour
la période se terminant le 31 mars 1998. Il est à noter que les crédits
provisoires adoptés couvrent les neuf douzièmes du Budget des dépenses
principal et non pas les quatre douzièmes habituels.
Le 9
avril, la Chambre a adopté la motion M-267, inscrite au Feuilleton sous la
rubrique Affaires émanant des députés. La motion, au nom de Daphne Jennings
et modifiée à la suite d’un amendement de Suzanne Tremblay, fait en
sorte que le nouvel article 97.1 du Règlement enjoint dorénavant tout comité
saisi d’un projet de loi d’intérêt public émanant d’un député de faire rapport
à la Chambre dans les six mois suivant le renvoi dudit projet de loi au comité.
Le comité est donc tenu de faire rapport à la Chambre en toute circonstance et
peut même recommander que la Chambre ne poursuive pas l’étude d’un projet de
loi.
À la
dissolution, l’Adresse en réponse au discours du Trône était toujours inscrite
au Feuilleton. Habituellement, une fois la motion adoptée par les deux
chambres, les présidents respectifs se rendent à Rideau Hall et remettent au
Gouverneur général l’Adresse grossoyée.
Le 22
avril, Stéphane Dion, président du Conseil privé de la Reine pour le
Canada et ministre des Affaires intergouvernementales, a informé la Chambre,
lors d’une déclaration de ministre, de son intention de faire inscrire au
Feuilleton des avis un projet de résolution de modification constitutionnelle.
Cette résolution constitutionnelle vise à modifier l’article 93 de la Loi
constitutionnelle de 1867 de façon à permettre au gouvernement du Québec de
mettre en place des commissions scolaires linguistiques francophones et
anglophones.
Privilège
À la
suite du dépôt du budget le 18 février, John Nunziata a soulevé une
question de privilège au sujet de la pratique du secret entourant le budget. M.
Nunziata affirmait que, en permettant aux journalistes de dévoiler le contenu
du budget 15 minutes avant de commencer son discours, le ministre des Finances
contrevenait à la pratique selon laquelle les documents budgétaires ne sont pas
distribués avant la fermeture des marchés. De plus, M. Nunziata était d’avis
que la divulgation de cette information constituait une atteinte au privilège
des députés. Le président a rendu sa décision le 6 mars. Citant des décisions
des présidents Sauvé et Fraser, il a rappelé à la Chambre « que le manquement
au secret du budget n’a rien à voir avec le privilège parlementaire. »
Le 11
mars, John Bryden a soulevé une question de privilège au sujet des
travaux du Comité permanent de la justice et des questions juridiques. Selon M.
Bryden, le Comité a fait une mauvaise lecture de l’article 108(2) du Règlement
lorsqu’il a décidé d’étudier le sujet du projet de loi C-46, et ce même si
ledit projet de loi apparaissait à l’Ordre projeté des travaux. En termes
concrets, il était impossible pour M. Bryden, ou pour tout autre député voulant
participer à toutes les délibérations entourant ce projet de loi, d’être à la
fois à la Chambre pour en débattre en deuxième lecture et en comité pour poser
des questions aux témoins. Le 20 mars, le président a rappelé à la Chambre que
« les comités sont libres d’établir leurs priorités, le programme et le
calendrier de leurs travaux » et que la Chambre n’aborde pas nécessairement
toutes les affaires inscrites à l’Ordre projeté des travaux. Sans juger qu’il y
avait là matière à privilège, le président s’est dit d’avis que, dans l’esprit
de la réforme McGrath, les comités devraient prendre en considération les
travaux de la Chambre lorsqu’ils planifient leurs travaux.
Le 4
mars, Gilles Duceppe soulève une question de privilège au sujet d’une
publicité de Santé Canada. La publicité en question, déposée à la Chambre du
consentement unanime, fait allusion à la « Loi » antitabac alors que la Chambre
n’a pas encore adopté le «projet de loi» C-71, Loi sur le tabac. Selon
M. Duceppe, il s’agit là d’une publicité mensongère. Le président a rendu sa
décision le 13 mars. Bien qu’il ait dit souhaiter qu’à l’avenir « ceux qui ont
la responsabilité d’approuver les communications pour leur ministre » fassent
en sorte qu’il n’y ait pas « d’ambiguïté dans le choix des termes », il a
déclaré que cette affaire ne minait en rien l’autorité de la Chambre.
Patrice
Martin
Greffier
à la Procédure
Saskatchewan
La
deuxième session de la 23e législature a été inaugurée le
6mars1997par la lecture du discours du Trône. Le gouvernement a établi six
priorités pour la nouvelle session:
investir
dans les emplois et l’économie;
accroître
la qualité de l’éducation et de la formation;
consacrer
des ressources au mieux-être des enfants et réduire la pauvreté chez les
enfants, deux objectifs à poursuivre dans le cadre d’une réforme graduelle et
exhaustive de l’aide sociale;
garantir
la sûreté et la stabilité du système de santé;
moderniser
le système de transport et les routes de la province;
préserver
la responsabilité financière.
Les deux
partis d’opposition ont déclaré que la création d’emplois était une priorité
pour la nouvelle session. Les Progressistes-Conservateurs ont fait valoir que
la création d’emplois reposait essentiellement sur des allégements fiscaux,
rappelant qu’ils avaient préconisé, au cours de la campagne de 1995, que la
taxe de vente provinciale soit ramenée de 9à 7p.100. Les Libéraux ont déclaré
qu’ils exprimeraient les préoccupations du public au sujet des soins de santé,
de l’éducation et de l’état des routes, et qu’ils veilleraient à ce que le
gouvernement tienne les promesses qu’il a faites dans ces secteurs.
Budget
Le 20
mars, la ministre des Finances, Janice MacKinnon, a déposé le quatrième
budget équilibré consécutif de la Saskatchewan. Ce budget exposait les trois
composantes du plan financier du gouvernement: établir un équilibre entre la
réduction des impôts et les nouveaux investissements stratégiques au titre des
ressources humaines, de la santé et de l’éducation, et réduire la dette à long
terme de la province.
L’opposition
libérale a souligné que, malgré la réduction des impôts, les habitants de la
Saskatchewan paient encore plus d’impôt que lorsque le Nouveau Parti
démocratique a été élu et que l’augmentation des dépenses au titre de la santé
et de l’éducation ne couvrirait pas les coûts relatifs à l’inflation et au
personnel. Il faut aussi mentionner la réduction de 2p. 100 de la taxe de vente
provinciale, qui est passée de 9à 7p.100. Il s’agissait là d’un point important
du programme électoral du Parti progressiste-conservateur et c’est la raison
pour laquelle trois membres de ce parti, sous la direction du chef Bill Boyd,
ont voté en faveur du discours du budget.
Comités
Le Comité
permanent des sociétés d’État célèbre le 50e anniversaire de sa
première série de séances, qui avait eu lieu en 1947. L’adoption, en 1945, de
la loi intitulée The Crown Corporations Act a entraîné une augmentation
considérable du nombre d’entités appartenant au gouvernement. Le Comité
permanent des sociétés d’État a été créé pour procéder à un examen après coup
semblable à celui qui était effectué à l’époque par le Comité permanent des
comptes publics. Ce n’est qu’en 1947 que le comité a commencé son programme
régulier d’examen, bon nombre de sociétés n’ayant pas terminé auparavant leur
première année d’exercice. Le comité a consacré l’année 1946 au parachèvement
de son mandat et à l’examen des registres financiers qui existaient alors.
Le
6janvier1997, le Comité permanent des comptes publics élisait un nouveau
président, Gerard Aldridge, qui remplaçait le président démissionnaire, RodGantefoer.
qui a décidé de ne plus siéger au sein du comité.
Rénovations
de l’édifice de l’assemblée législative
L’édifice
abritant l’assemblée législative se ressent des outrages du temps et des
conditions atmosphériques difficiles des Prairies. Les murs de l’édifice sont
lézardés et des fragments de pierre s’en détachent à l’extérieur. Les
fondations sous les ailes nord, sud et est ne sont plus aussi stables, ce qui
exerce des pressions supplémentaires sur la fondation du dôme. Par conséquent,
la Saskatchewan Property Management Corporation a annoncé que des
travaux de rénovation seront entrepris au cours de l’année pour régler ces
importants problèmes de structure.
La
construction de cet édifice s’est étalée de 1908 à 1912 et a coûté, au total,
environ 1,8million de dollars. Outre des rénovations au rez-de-chaussée dans
les années 60 et 70 et la consolidation de la fondation de l’aile ouest en
1983, aucune rénovation importante n’a été apportée à la structure. Ce projet
devrait durer quatre ans et cinq millions de dollars ont été réservés pour la
phase de 1997 seulement. On en profitera pour adapter l’édifice aux nouvelles
normes de prévention des incendies et le rendre plus accessible aux personnes
handicapées. Au cours des travaux, certains bureaux seront déménagés et l’accès
à certaines voies sera limité, mais les législateurs et le public continueront
d’avoir accès à l’édifice comme à l’accoutumée.
Nouveau
député - Nouveaux postes
En ce
début de session, Jack Hillson a été présenté à l’assemblée à titre de
nouveau député de NorthBattleford. M.Hillson avait remporté une élection
partielle en novembre dernier. Également en novembre, JimMalenchuk a été
élu nouveau chef du Parti libéral de la Saskatchewan, assumant les fonctions
que Ron Osika (Melville) avait occupées par intérim. Étant donné que
M.Melenchuk n’a pas de siège à l’assemblée législative, KenKrawetz agit
comme chef de l’Opposition tandis que Rod Gantefoer est le leader
parlementaire de l’Opposition.
Le
25avril, invoquant des raisons de santé, AndyRenaud a annoncé qu’il
démissionnerait de son poste de ministre des Routes et des Transports le
28avril1997. ClaySerby, ministre responsable de la Saskatchewan
Property Management Corporation et de la Liquor and Gaming Authority,
a ajouté temporairement à ses fonctions le portefeuille des routes et des
transports.
Site
Internet
Le 24
février, l’assemblée législative a inauguré son site Internet à l’adresse www.legassembly.sk.ca.
Ce site renferme de nombreux renseignements, notamment le matériel pédagogique
mis à la disposition des élèves, les visites de l’assemblée, les services
offerts par la bibliothèque de l’assemblée législative, les adresses des
députés et les liens à la page Web de leur parti. On y trouve un aperçu de
l’administration de l’assemblée, les rapports du vérificateur provincial, de
l’ombusdman et du défenseur des droits des enfants ainsi que de l’information
sur leurs bureaux.
Au cours
de la session, des mises à jour quotidiennes du Feuilleton, des
Procès-verbaux, du hansard, des projets de loi en première lecture,
de l’avancement des projets de loi et de l’examen des prévisions budgétaires
paraîtront sur le site Web. Les procès-verbaux, les rapports et les comptes
rendus exhaustifs des réunions des comités ainsi que les publications
législatives des sessions précédentes seront également disponibles. Le site est
écrit en format HTML pour qu’il puisse être consulté en profondeur à l’aide de
notre outil de recherche.
Margaret
Wood
Greffière
adjointe
Colombie-Britannique
L’Assemblée
législative de la Colombie-Britannique a ouvert la deuxième session de la 36e
législature le 24 mars par un discours du Trône. Par la voix du lieutenant-gouverneur
Garde Gardom, le gouvernement a fait connaître ses priorités. Dans sa
lutte contre le chômage, il promet de créer 21000 emplois dans le secteur
forestier d’ici l’an 2001 et 12000 emplois pour les jeunes. Il indique
également son intention de mettre au point des stratégies régionales de
création d’emploi et d’examiner l’opportunité de raccourcir la semaine de
travail pour combattre le problème du surmenage de certains employés pendant
une période de chômage élevé.
Le
lendemain du discours du Trône, le ministre des Finances Andrew Petter a
déposé le budget 1997-1998. Il prévoit des dépenses gouvernementales de 20,5
milliards de dollars et un déficit de 185 millions. Les services de santé sont
le seul secteur où les dépenses augmentent sensiblement, soit de quelque 300
millions de dollars. Le ministre a également annoncé une modeste réduction de
2p.100 du taux de l’impôt sur le revenu provincial et le maintien du gel des
frais de scolarité ainsi que des tarifs d’assurance-automobile et d’électricité.
Cependant, les amendes provinciales augmenteront ainsi que le coût des services
d’ambulance et des inspections de sécurité.
Accord
sur la pêche
Le 17
avril, le premier ministre Glen Clark a annoncé qu’un accord était
intervenu entre les gouvernements fédéral et provincial concernant la gestion
conjointe des pêcheries de la côte ouest. Aux termes de l’accord, il est créé
un Conseil Canada-Colombie-Britannique des ministres des Pêches chargé de
surveiller la gestion et la conservation de la ressource. En outre, un nouveau
Conseil de la conservation des ressources des pêcheries du Pacifique sera
chargé de fournir aux deux gouvernements des analyses, des avis et des conseils
indépendants sur les mesures de conservation et de protection de l’habitat.
Législation
Déposé le
30 avril, la Fisheries Renewal Act vise à compléter l’accord sur la
pêche en instituant un organisme d’État chargé de promouvoir la conservation,
la protection et l’amélioration des ressources halieutiques. Doté d’un conseil
d’administration composé de représentants des pêcheurs, des premières nations
et d’autres parties prenantes, il aura pour mandat de faire des investissements
dans la diversification et le développement de la pêche, de former les
travailleurs de l’industrie et d’aider à la planification économique à long
terme de l’industrie.
Le
gouvernement a également déposé un projet de loi visant à encourager les
restaurants à donner de la nourriture aux banques d’alimentation. Le projet de
loi impose des limites à la responsabilité des éventuels donateurs.
Comités
Trois
comités permanents sont actifs pendant cette session. Le Comité permanent des
affaires autochtones poursuit ses délibérations sur l’accord de principe
intervenu avec les Nisga’a et sur les questions connexes. Présidé par Ian
Waddell, le Comité a terminé ses consultations au début de mars après avoir
tenu 31 audiences publiques et reçu 560 mémoires. Il est censé déposer son
rapport à l’Assemblée législative fin mai ou début juin.
Le Comité
spécial sur la réponse au rapport Gove continue de recevoir des mémoires sur
les changements administratifs apportés par le gouvernement au système
provincial de protection de l’enfance. Dans le cadre d’une grande réforme du
système, un ministère de l’Enfance et de la Famille a été créé l’automne
dernier pour regrouper les ressources et les responsabilités jadis réparties
entre plusieurs ministères. Présidé par Evelyn Gillespie, le comité
omnipartite reçoit, sur les changements, des mémoires rédigés par les
fonctionnaires du Ministère et la commissaire à l’enfance Cynthia Morton,
l’ombudsman Dulcie McCallum et la défenseure de l’enfance, de la
jeunesse et de la famille Joyce Preston.
Quant au
Comité des comptes publics, il examine les comptes publics provinciaux de l’an
passé ainsi qu’un certain nombre de rapports du vérificateur général.
Démissions
Le 28
février, Jack Weisgerber, a annoncé sa démission comme chef du Parti
réformiste de la Colombie-Britannique. Il a cependant indiqué son intention de
conserver son siège de député jusqu’à la fin de la 36e législature.
Élu pour la première fois en 1986 sous la bannière du Parti du Crédit social,
M. Weisgerber a été ministre des Affaires autochtones de 1988 à 1991, période
pendant laquelle le gouvernement provincial a amorcé les négociations visant à
régler les revendications des premières nations. Il a également occupé
brièvement le poste de ministre de l’Énergie, des Mines et des Ressources
pétrolières. Après la défaite du Crédit social en 1991, il est devenu chef du
Parti réformiste de la Colombie-Britannique.
Le 28
avril, le Libéral Wilf Hurd, a annoncé qu’il démissionnait comme député
afin de se présenter aux élections fédérales sous la bannière du Parti libéral
du Canada. Élu pour la première fois en 1991 lorsque les Libéraux formaient
l’Opposition officielle, M. Hurd a été whip et porte-parole de son parti pour
les pêches.
Neil
Reimer
Greffier
de comités
Nouveau-Brunswick
La
deuxième session de la 53e législature s’est ouverte le 26 novembre
1996, ajournée le 19 décembre pour un congé de Noël de deux semaines et réunie
à nouveau le 7 janvier. Elle s’est ajournée le 17 janvier pour permettre la
tenue d’audiences publiques au sujet du Livre blanc sur le renouvellement de la
Loi sur l’éducation. Elle a repris ses travaux le 4 février et s’est
prorogée le 28 février 1997, ce qui donne 40 jours de séance. Pendant la
session, le gouvernement a proposé un menu législatif chargé, déposant 91
projets de loi qui ont tous reçu la sanction royale. En voici quelques-uns:
Déposé
par Ann Breault, ministre des Municipalités, de la Culture et du
Logement, le projet de loi 23, Loi modifiant la Loi sur l’aide aux
municipalités, vise à encadrer la mise en œuvre d’une nouvelle formule de
calcul des subventions inconditionnelles aux municipalités. Il a fait l’objet
d’un examen approfondi en Chambre et donné lieu à de l’obstruction systématique
de la part de l’opposition et à deux décisions de la présidence. Le
gouvernement soutenait que la nouvelle formule permettrait de répartir plus
équitablement les fonds entre les diverses municipalités et d’en verser
davantage à celles qui en ont le plus besoin. Certaines municipalités devront
cependant s’accommoder d’une réduction de leurs crédits gouvernementaux. Le
projet de loi prévoyait l’incorporation de la formule dans un règlement.
Cependant, après un débat intensif, le gouvernement a déposé un amendement
incorporant la formule dans le corps de la loi.
Déposé
par le ministre des Finances Edmond Blanchard le 4 février, le projet de
loi 44, Loi sur la taxe de vente harmonisée, vise à mettre en œuvre la
nouvelle taxe de vente harmonisée de 15p.100. Les partis d’opposition en ont
retardé l’adoption pendant près de deux semaines en en débattant en long et en
large et en en étudiant certaines parties article par article en comité
plénier. En réponse à un amendement proposé par le chef de l’Opposition Bernard
Valcourt, le projet de loi a été modifié de manière que toute modification
proposée du taux ou de l’assiette de la taxe oblige le ministre à déposer une
résolution en ce sens à l’Assemblée législative. La nouvelle taxe de 15p.100
est entrée en vigueur le 1er avril au Nouveau-Brunswick, en
Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve en remplacement à la fois de la taxe sur les
produits et services et de la taxe de vente provinciale.
Le projet
de loi 71, Loi sur l’assainissement de l’air, impose de nouveaux
contrôles en matière de pollution atmosphérique et confère aux inspecteurs des
pouvoirs accrus pour faire face aux problèmes de pollution. La Loi appuie et
favorise la protection, la restauration, l’amélioration et la bonne utilisation
de l’environnement.
Déposé
par le ministre de l’Éducation James Lockyer 18 février, le projet de
loi 77, Loi sur l’éducation, remplace les conseils scolaires élus par des
conseils de parents dans chaque école et des conseils de l’éducation
provinciaux. Il a été déposé après les cinq jours d’audiences publiques que le
Comité permanent de modification des lois a organisées en janvier au sujet du
Livre blanc du gouvernement, Proposition pour la nouvelle Loi sur
l’éducation du Nouveau-Brunswick, cadre dans lequel s’inscrit le nouveau
texte législatif. Plus de 100 groupes et particuliers ont témoigné devant le
comité ou présenté un mémoire.
Six
projets de loi d’intérêt privé ont été déposés pendant la session, dont cinq
ont reçu la sanction royale. Mentionnons, entre autres, le projet de loi 59, Loi
modifiant la Loi sur la Société médicale du Nouveau-Brunswick et le Collège des
médecins et chirurgiens du Nouveau-Brunswick, qui établit un code de
déontologie visant à prémunir les médecins contre l’exploitation sexuelle des
patients.
Le chef
néo-démocrate Elizabeth Weir a déposé quatre projets de loi d’initiative
parlementaire, dont un projet de Charte des droits et des responsabilités en
matière d’environnement qui garantit le droit à la pureté de l’air et de
l’eau. Un projet de loi intitulé Loi sur la participation du public
garantirait aux citoyens le libre exercice de leurs libertés démocratiques
d’expression, d’association et de manifestation et interdirait d’intenter des
poursuites de harcèlement contre les groupes et les particuliers qui défendent
l’environnement. Aucun des quatre projets de loi déposés par le chef
néo-démocrate n’a franchi l’étape de la deuxième lecture.
Dans son
premier rapport déposé le 27 novembre 1996, le Comité permanent de la procédure
recommande de modifier les heures de séance de l’Assemblée. À quelques petites
modifications près, l’horaire actuel est en usage depuis 1988, l’Assemblée
siégeant fréquemment jusqu’à 23 heures et reprenant ses travaux à 8 h 30 le
lendemain. L’Assemblée continue de siéger du mardi au vendredi, mais ne siégera
qu’une soirée par semaine, le jeudi. Suivant le nouvel horaire, l’Assemblée se réunit
à 13 heures le mardi, mais continuera de commencer ses travaux à 8 h 30 du
mercredi au vendredi.
L’Assemblée
a également approuvé une recommandation de l’opposition portant que le
gouvernement envisage d’organiser pour l’Opposition officielle et son personnel,
comme il le fait déjà pour la presse, un huis-clos sur le budget le jour de son
dépôt.
Comités
Le Comité
spécial de la démographie examine et évalue dans son rapport les incidences des
changements et des tendances démographiques sur les politiques gouvernementales
du Nouveau-Brunswick au seuil du XXIe siècle. Il formule des
recommandations concernant la baisse de la natalité, le vieillissement de la
population, le faible niveau d’immigration et la répartition géographique de la
population.
Dans son
rapport final, le Comité spécial de la réforme électorale formule 63
recommandations visant à améliorer et à moderniser le processus électoral au
Nouveau-Brunswick en simplifiant et en standardisant les procédures d’élection,
en facilitant aux citoyens l’exercice de leur droit de vote, en conférant au
directeur général des élections plus de latitude pour déterminer les procédures
de vote et en ouvrant la porte à l’utilisation de nouvelles technologies. L’une
des principales recommandations concerne l’établissement d’un registre
permanent des électeurs qui servirait à toutes les élections et éliminerait le
besoin d’un recensement obligatoire. Néanmoins, le Comité recommande de
conserver le recensement comme solution de rechange dans des circonstances jugées
exceptionnelles par le directeur général des élections.
Le Comité
spécial sur les prix de l’essence a déposé son rapport final le 26 mars. Mis
sur pied en réponse au mécontentement général concernant les prix de l’essence
et à l’impression qu’ils ne reflétaient pas le taux relativement bas de la taxe
provinciale sur les carburants, le Comité a procédé à un examen approfondi des
facteurs qui interviennent dans la fixation du prix de l’essence, y compris
l’ensemble des éléments du prix et des taux de taxation qui relèvent d’autres
gouvernements. Dans son rapport, il formule des recommandations visant à faire
en sorte que le marché provincial de l’essence puisse fonctionner pour le plus
grand bien des consommateurs.
Le Comité
permanent de modification des lois a tenu des audiences publiques sur un
certain nombre de projets de loi et de documents de discussion. Le Comité a
fait rapport sur diverses questions comme la reddition de comptes des sociétés
hospitalières, le projet de loi de protection de la vie privée, la réforme du
système d’éducation et une nouvelle Loi sur l’assainissement de l’air.
Elvy
Robichaud a démissionné de la présidence du Comité permanent des comptes publics
pour devenir leader parlementaire de l’Opposition. Dale Graham a été élu
à sa place.
Remaniements
ministériels
Le 5
février, Albert Doucet a démissionné comme ministre d’État aux Mines et
à l’Énergie. En mars, M. Doucet a été suspendu du caucus du gouvernement par
suite de propos qu’il a tenus en public au sujet de son portefeuille.
Le 20
mars, le ministre de la Justice et procureur général Paul Duffie a
annoncé qu’il démissionnait du Cabinet pour pouvoir passer plus de temps avec
sa famille. Élu pour la première fois aux élections générales de 1987, M.
Duffie a été ministre de l’Éducation et ministre des Municipalités, de la
Culture et du Logement. Il continuera de représenter la circonscription de
Grand Falls Region. Il est remplacé à titre intérimaire par Bernard Richard,
ministre des Affaires intergouvernementales et autochtones.
Donald
Forestell
Greffier
adjoint
Territoires
du Nord-Ouest
Après
avoir repris ses travaux fin janvier, la 4e session de l’Assemblée
législative a consacré le plus clair de son temps à débattre les budgets
d’immobilisation et de fonctionnement et d’entretien de 1997-1998. L’examen
détaillé des prévisions de dépenses du gouvernement a obligé les députés à
prolonger les heures de séance et à siéger parfois le samedi.
Mais le
budget n’a pas été la seule question à l’ordre du jour de l’Assemblée pendant
les six semaines de la session. Les députés ont élu Elaine Keenan Bengts,
qui habite depuis longtemps les Territoires, au tout nouveau poste de
commissaire à l’information et à la protection de la vie privée. Mme Keenan
Bengts tient sa propre étude d’avocats à Yellowknife depuis 10 ans.
La
Commission de délimitation des circonscriptions électorales du Nunavut a été
nommée en mars. Composée de trois membres, elle est présidée par M. J.E.
Richard, qui a fait partie des 10e et 11e
législatures et siège actuellement à la Cour suprême des Territoires du
Nord-Ouest. La Commission formulera des recommandations sur les limites, le nom
et la représentation des circonscriptions électorales du Nunavut. Elle est
censée déposer un rapport à l’Assemblée d’ici au 30 juin 1997.
Après
l’ajournement de la 4e session début mars, la plupart des députés
sont retournés dans leur circonscription à l’exception du premier ministre Don
Morin et du député de Nunakput Vince Steen. Ils faisaient partie
d’une petite délégation des Territoires du Nord-Ouest qui, en avril, a passé
deux semaines dans trois villes asiatiques (Hong Kong, Séoul et Taipei) pour
promouvoir le fonds Aurora, qui a pour but d’encourager les immigrants
investisseurs à lancer des entreprises dans les Territoires du Nord-Ouest.
La
Chambre a repris ses travaux le 27 mai pour une brève session avant le congé
estival.
Comités
Les
comités n’ont guère été actifs en mars et en avril à l’exception du Comité
permanent des programmes sociaux, qui a tenu dans divers centres régionaux des
audiences publiques sur des projets de loi axés sur la famille (Loi sur le
droit de la famille, Loi sur le droit de l’enfance, Loi sur les services
à l’enfance et à la famille et Loi sur l’adoption) déposés en
novembre dernier. Le Comité est censé faire rapport de ces projets de loi à la
Chambre cet automne.
Activités
liées à la division
En vue de
la division des Territoires du Nord-Ouest en 1999, les ministères sont en train
de dresser des plans et diverses autres initiatives sont amorcées.
Le Groupe
de travail constitutionnel sillonne l’Arctique de l’Ouest pour consulter les
gens sur la trousse Partners in a New Beginning rendue publique en
octobre dernier.
Les
députés de l’Arctique de l’Ouest se sont joints à des représentants du monde des
affaires et des organismes autochtones pour former la Western Leaders’
Coalition. Ce groupe est chargé de protéger les intérêts de l’Ouest dans le
processus de division en ce qui concerne notamment les arrangements financiers
fédéraux après 1999.
Dans le
territoire du Nunavut, la planification va également bon train. La nomination
de Jack Anawak, ancien député de Nunatsiaq, au poste de commissaire
provisoire du Nunavut est considérée comme un grand pas en avant dans la
création du nouveau territoire.
Les
habitants du Nunavut iront aux urnes le 26 mai dans le cadre d’un vote sur
l’égalité de représentation des hommes et des femmes à l’Assemblée législative
du Nunavut. Il s’agit de déterminer si chacune des circonscriptions élira un
homme et une femme à l’Assemblée.
Ronna
Brenner
Agent des
relations publiques
Québec
Dès la
reprise des travaux parlementaires, le 11 mars 1997, l’Assemblée nationale a
adopté une motion proposant des amendements temporaires à ses Règles de
procédure.
Ces
modifications visent d’abord à modifier l’horaire des séances, afin qu’en
période de travaux ordinaires l’Assemblée et les commissions parlementaires ne
se réunissent plus en soirée. Ainsi, l’Assemblée se réunit maintenant du mardi
au jeudi de 10 h à 18 h, avec suspension de 12 h à 14 h. Contrairement à la
situation qui prévalait en vertu des règles antérieures, l’horaire est
uniformisé pour tous les jours où l’Assemblée tient séance. De plus, sur motion
du leader du gouvernement, la possibilité de siéger le lundi, de 14 h à 18h, de
même que celle de prolonger une séance à compter de 20 h pour permettre le
prononcé du discours sur le budget ou celui d’une déclaration complémentaire
sur le budget sont également prévues.
Les
commissions parlementaires, quant à elles, peuvent se réunir, en période de
travaux ordinaires, le lundi de 14 h à 18 h, les mardi, mercredi et jeudi de 9
h à 18 h, avec suspension de 12 h à 14 h, et le vendredi de 9 h à midi.
Le
réaménagement d’horaire encadre aussi la période de travaux intensifs de
l’Assemblée qui, désormais, s’échelonnera sur quatre semaines plutôt que trois,
commençant le 25 mai pour se terminer le 23 juin. Cependant, même durant cette
période, les séances ne pourraient se prolonger après minuit. En principe,
l’Assemblée se réunirait quatre jours par semaine, soit du mardi au vendredi, à
partir de 10 h, et il y aurait deux suspensions au cours de la séance : une
première de 13 h à 15 h et une seconde de 18 h à 20 h. L’Assemblée pourrait
également, sur motion du leader du gouvernement présentée à l’étape des
affaires courantes prévue pour les motions sans préavis, décider de se réunir
le lundi selon le même horaire.
Comme
suite à l’établissement de ce nouvel horaire, en période de travaux ordinaires,
l’Assemblée entamera toujours les affaires courantes à 14 heures et, en période
de travaux intensifs, elle continuera d’y procéder à 10 h.
Les
débats sur les affaires inscrites par les députés de l’opposition sont
également déplacés du mercredi après-midi, après les affaires courantes, au
mercredi matin, de 10 h à midi, ce qui permet d’établir une durée fixe pour
leur tenue qui, auparavant, était incertaine, étant donné la variabilité de la
durée des affaires courantes.
Toujours
dans le cadre de la réforme parlementaire, l’Assemblée a aussi adopté, le 10
avril dernier, des modifications aux Règles de fonctionnement des commissions
parlementaires.
Ces
modifications visent, en premier lieu, à créer une nouvelle commission
parlementaire permanente, soit la Commission de l’administration publique.
Présidée par un député de l’Opposition officielle, cette commission est
composée de membres permanents, c’est-à-dire nommés par la Commission de
l’Assemblée nationale, ainsi que de membres temporaires désignés par le whip de
leur groupe parlementaire pour la durée d’une séance ou pour la durée de
l’examen d’une affaire, ce qui constitue une nouvelle pratique dans le
fonctionnement des commissions.
En effet,
bien que les dispositions actuelles prévoient déjà le remplacement temporaire
d’un membre dans les cas précités, huit membres temporaires sont nommés de
façon permanente à cette commission, qui exercera désormais certaines fonctions
anciennement dévolues à chacune des autres commissions permanentes pour ce qui
a trait à l’examen des engagements financiers des différents ministères. Elle
devra aussi entendre chaque année le Vérificateur général sur son rapport
annuel, de même que les personnes visées par la Loi sur l’imputabilité des
sous-ministres et des dirigeants d’organismes publics afin de discuter de
leur gestion administrative et, le cas échéant, de toute autre matière de
nature administrative relevant de ces ministères ou organismes et signalée dans
un rapport du Vérificateur général ou du Protecteur du citoyen.
La
création de cette nouvelle commission entraîne désormais un changement dans la
dénomination de la Commission du budget et de l’administration, qui devient la
Commission des finances publiques.
De plus,
les modifications prévoient la constitution de deux nouvelles commissions, soit
la Commission de l’aménagement du territoire et la Commission des transports et
de l’environnement, en remplacement de la Commission de l’aménagement et des
équipements. L’Assemblée compte donc onze commissions, soit deux de plus
qu’antérieurement.
Les
compétences de certaines commissions sont également réaménagées et la
Commission des institutions se voit attribuer le mandat d’entendre annuellement
le Directeur général des élections et le Protecteur du citoyen, qui relèvent
directement de l’Assemblée nationale.
Les amendements
comportent aussi une révision de la composition des commissions, dont le nombre
de membres permanents est limité à dix, tandis qu’il était d’un minimum de dix
selon les règles antérieures. Cependant, si un député indépendant désire
devenir membre d’une commission, le nombre de membres de cette commission est
porté à douze.
Ces
modifications tant au Règlement de l’Assemblée qu’aux Règles de fonctionnement
relatives aux commissions parlementaires sont en vigueur jusqu’au 22 octobre
1997.
Parmi les
points saillants des travaux parlementaires en cours, mentionnons le
traditionnel débat de 25 heures sur le discours sur le budget, qui fut prononcé
par le ministre des Finances, M. Bernard Landry, le 25 mars dernier,
soit à peine une semaine après le dépôt des crédits pour l’année financière
1997-1998.
Les
projections financières alors annoncées par le ministre font état d’un budget
de dépenses totalisant 39,7 milliards de dollars, dont le service de la dette
s’accaparera 5,9 milliards. Le gouvernement prévoit ainsi atteindre son
objectif de réduction du déficit, qui baisserait de un milliard par rapport à
cette année, pour s’établir à 2,2 milliards à la fin de l’exercice financier
1997-1998, conformément aux intentions fixées par la Loi sur l’élimination du
déficit et l’équilibre budgétaire adoptée l’an dernier.
Tous les
secteurs de l’activité gouvernementale seront mis à contribution dans cet
effort de réduction des dépenses de l’État. Parmi les mesures envisagées figure
une réduction des coûts de la main-d’œuvre de 831 millions de dollars, qui
devrait être atteinte grâce à la mise en place d’un programme de départs
volontaires qui permettrait à 15 000 syndiqués du secteur public de partir à la
retraite.
Afin
d’assurer la réalisation de cette volonté, le leader du gouvernement a donc
présenté, à l’occasion d’une séance extraordinaire tenue le vendredi 21 mars
1997, une motion de suspension de certaines règles de procédure en vue de
permettre l’adoption d’un projet de loi sur la diminution des coûts de la main-d’œuvre
dans le secteur public et donnant suite aux ententes intervenues entre le
gouvernement et les syndicats.
Au cours
du débat qui s’ensuivit, le leader de l’Opposition officielle a d’abord soulevé
le fait que, contrairement aux dispositions de l’article 184 du Règlement, le
projet de loi en question n’avait pas été distribué au moment de la
présentation de la motion de suspension des règles et que cette distribution
devait inclure toutes les ententes auxquelles se référait le projet de loi, de
même que les conventions collectives ainsi modifiées.
Dans sa
décision, le président a statué que le projet de loi devait effectivement être
distribué au moment de la présentation de la motion de suspension de certaines
règles, tout en précisant, cependant, que l’article 184 du Règlement n’exigeait
la distribution que du seul projet de loi et que rien n’obligeait la
distribution de documents dont il était fait mention dans le texte ou dans les
intitulés dudit projet de loi. Ainsi, en application de cette décision, la
motion de suspension de certaines règles de procédure a dû être présentée à
nouveau.
Le leader
de l’Opposition officielle a par la suite fait un deuxième rappel au Règlement
pour signaler que les notes explicatives accompagnant ledit projet de loi comportaient
de l’argumentation et un exposé de motif, ce qui est contraire aux dispositions
de l’article 233 du Règlement.
Le
président a déclaré dans sa décision que, en effet, une partie des notes
explicatives constituaient un exposé de motif et devaient, conséquemment, être
supprimées. Il ajouta que des notes explicatives conformes à sa décision
devraient être distribuées dans les plus brefs délais et, en tout état de
cause, avant la présentation du projet de loi.
D’autre part,
l’Assemblée nationale a adopté, le 15 avril 1997, à l’unanimité des membres
présents, une motion demandant au Parlement fédéral de modifier la Constitution
afin de favoriser l’établissement de commissions scolaires linguistiques en
remplacement des commissions scolaires confessionnelles. Le préambule de cette
motion avait fait l’objet d’un amendement, présenté par l’Opposition
officielle, visant à réaffirmer les droits scolaires de la communauté
québécoise d’expression anglaise, de même que ceux de gérer et contrôler des
établissements d’enseignement de langue anglaise financés par les fonds
publics. La modification demandée à la Loi constitutionnelle de 1867
ferait en sorte que les paragraphes 1 à 4 de l’article 93 ne s’appliquent pas
au Québec, ce qui le libérerait de l’obligation de maintenir des structures
scolaires catholiques et protestantes en plus des commissions scolaires
linguistiques.
Sur le
plan des événements politiques, le siège laissé vacant par le décès, en
décembre 1996, du député de Beauce-Sud a été comblé par l’élection récente de
Mme Diane Leblanc, candidate du Parti libéral lors des élections
complémentaires tenues le 28 avril dernier. Dans la circonscription électorale
de Prévost, Mme Lucie Papineau a été élue sous la bannière du Parti
Québécois.
Peu de
temps avant que ces nouvelles députées fassent leur entrée à l’Assemblée
nationale, les membres du gouvernement apprenaient, le 23 avril, le décès subit
de leur collègue de Duplessis, M. Denis Perron. Élu député en 1976 et
réélu sans interruption depuis, M. Perron représentait un comté du Nord
québécois dont la vaste étendue exige une disponibilité peu commune.
D’autre
part, à la suite de l’annulation de l’élection tenue le 12 septembre 1994 dans
la circonscription électorale de Bertrand, ce siège anciennement occupé par un
député libéral, M. Robert Thérien, est désormais vacant. Deux autres
membres de la députation libérale, Mme France Dionne et M. Yvon
Charbonneau, des comtés de Kamouraska-Témiscouata et de Bourassa, ont
également quitté leurs fonctions pour briguer les suffrages aux élections
fédérales du 2 juin 1997.
Les
partis politiques sont donc représentés de la façon suivante à l’Assemblée :
74députés du Parti Québécois; 44 députés du Parti libéral du Québec; 3 députés
indépendants (dont 1 député du parti Action démocratique du Québec) et 4 sièges
vacants.
Nancy
Ford
Secrétariat
de l’Assemblée
Manitoba
Le 3 mars
1997, le lieutenant-gouverneur du Manitoba Yvon Dumont a ouvert la 3e
session de la 36e législature de façon traditionnelle par la lecture
du discours du Trône. Après le départ de Son Honneur, cependant, il s’est passé
quelque chose d’exceptionnel. Après la prière, le chef de l’Opposition
officielle Gary Doer a soulevé la question de privilège en proposant la
motion suivante: « Que la Présidente soit démise de ses fonctions et que
l’adoption de la présente motion entraîne sa démission immédiate. » La
présidente Louise Dacquay a statué que l’objet de la motion était d’une
telle importance que la Chambre devait en débattre sans délai.
Au lieu,
comme le veut la tradition, de s’ajourner le jour de l’ouverture de la session
aussitôt après avoir adopté diverses motions d’affaires courantes, l’Assemblée
législative a siégé jusqu’à 22 h pour étudier la motion, ce qui a empêché les
députés d’assister à la traditionnelle haie d’honneur et à plusieurs
réceptions.
La
question de privilège est restée en tête de l’ordre du jour à la séance
suivante. Pendant l’étude de la motion, Gary Kowalski a proposé un amendement
exigeant l’élection du président par scrutin secret comme le prévoient les
dispositions du Règlement de l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique
en la matière. La motion de privilège ainsi que l’amendement ont été rejetés
par vote inscrit le 4 mars, la Chambre passant ensuite à l’étude de l’Adresse
en réponse au discours du Trône.
Le
ministre des Finances Eric Stefanson a déposé le budget provincial le 14
mars 1997. Il s’agit du troisième budget en trois ans à prévoir un surplus
budgétaire, en l’occurrence 26,8 millions de dollars. Le ministre des Finances
a annoncé que, pour la première fois depuis les années 1950, le gouvernement
allait commencer à rembourser la dette provinciale accumulée en mettant de côté
à cet effet 75 millions de dollars. Il a également fait observer qu’il n’y
avait pas eu de hausses de taxes ou d’impôts majeurs depuis dix ans, que le
taux de chômage était le deuxième plus bas au pays et qu’il y avait 20800
emplois de plus qu’une année auparavant.
Lorsqu’il
a pris la parole au sujet de la motion budgétaire, M. Doer, chef de
l’Opposition officielle, a proposé un amendement de non-confiance en soutenant
que le budget négligeait d’engager les investissements nécessaires dans les
domaines de la santé, de l’éducation, des enfants et des autochtones alors
qu’il augmentait les allégements fiscaux et les subventions aux entreprises. M.
Doer a soutenu en outre que le gouvernement se servait de la vente de biens
publics pour servir ses intérêts politiques. Kevin Lamoureux a proposé
un sous-amendement déplorant les compressions budgétaires en matière de santé,
d’éducation et d’enseignement postsecondaire. Le sous-amendement et
l’amendement de non-confiance ont été rejetés le 25 mars et la motion
budgétaire a été adoptée le même jour.
Après
l’adoption du budget, l’Assemblée législative a passé deux jours à étudier le
projet de loi no 10, Loi de 1997 portant affectation anticipée de
crédits. Le projet de loi débloque 1,69 milliard de dollars, soit la somme
d’argent dont les ministères ont besoin pour continuer à fonctionner jusqu’à ce
que leurs prévisions de dépenses soient approuvées. Le projet de loi a reçu la
sanction royale le 27 mars 1997, après quoi l’Assemblée s’est ajournée jusqu’au
7 avril suivant.
Lorsque
l’Assemblée a repris ses travaux, elle a amorcé le processus d’approbation des
prévisions de dépenses. Au Manitoba, le Règlement alloue 240 heures à l’examen
du budget des dépenses des divers ministères, le Comité des subsides se
scindant en deux pour les besoins de la cause. L’étude des prévisions
budgétaires des ministères est restée le point de mire de la session jusqu’ici.
Les
inondations ont eu des répercussions sur l’Assemblée législative du Manitoba.
La Chambre a annulé ses séances du lundi soir et du vendredi matin afin de
permettre aux députés d’être dans leur circonscription pendant la crue des
eaux. En outre, les affaires d’initiative parlementaire ont été suspendues de
même que les dispositions relatives au quorum et au nombre de députés
nécessaire pour demander un vote inscrit, les votes inscrits étant reportés à
une date convenue entre les leaders parlementaires. Ces dispositions sont
reconduites de semaine en semaine jusqu’à ce que la situation s’améliore.
Le
gouvernement a déposé jusqu’ici 33 projets de loi. Comme le Règlement
provisoire a expiré le 30 novembre 1996, le Manitoba est revenu à l’ancien
Règlement, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de calendrier sessionnel et que le
gouvernement n’est plus tenu de déposer ses projets de loi dans un délai
prescrit. En outre, le temps de parole est revenu à 40 minutes au lieu de 30
dans le cadre des débats et la Chambre siège à nouveau le lundi soir et le
vendredi matin. Il n’y a plus de déclarations de députés et les décisions de la
Présidence sur les débats d’urgence peuvent à nouveau être contestées.
Brian
Pallister a démissionné le 28 avril 1997 afin de se présenter sous la bannière
des Progressistes-Conservateurs aux élections fédérales. M. Pallister a été élu
pour la première fois à l’Assemblée législative du Manitoba dans le cadre d’une
élection partielle en septembre 1992 et élu aux élections générales de 1995. Du
9 mai 1995 à janvier 1997, il a été ministre des Services gouvernementaux.
Patricia
Chaychuk
Greffier
adjoint
Alberta
Il s’est
passé bien des choses à l’Assemblée législative de l’Alberta ces derniers mois:
deux budgets, dissolution, réélection du gouvernement progressiste-
conservateur, résurgence du Nouveau Parti démocratique comme troisième parti,
élection d’un président et dépôt de plusieurs projets de loi.
5e
session de la 23e législature
D’une
durée de deux jours, la 5e session de la 23e législature
a commencé le 10 février par la lecture du discours du Trône par le
lieutenant-gouverneur, H.A. (Bud) Olsen. Le lendemain, Jim Dinning,
Trésorier provincial, a déposé un budget prévoyant un surplus d’au moins 144
millions de dollars en 1997-1998 et une réduction de la dette qui pourrait
atteindre plus de 800 millions de dollars suivant le prix de l’énergie et la
productivité de l’impôt sur le revenu des sociétés. En vertu de la Balanced
Budget and Debt Retirement Act de 1995, tout surplus de fin d’année doit
être employé à réduire la dette nette de la province, qui était estimée à 3,5
milliards de dollars à la fin de l’exercice. Le budget prévoit des augmentations
de dépenses de 128 millions au ministère de la Santé, de 91 millions au
ministère de l’Éducation et de 68 millions au ministère de l’Enseignement
supérieur et du Perfectionnement professionnel. Après le discours budgétaire,
le premier ministre Klein a annoncé qu’il avait demandé au
lieutenant-gouverneur de dissoudre l’Assemblée et que des élections
provinciales auraient lieu le 11 mars. Le gouvernement a par la suite déclaré
que, s’il était reporté au pouvoir, il redéposerait à peu près le même budget.
Élections
générales
À la
dissolution, les Progressistes- Conservateurs avaient 54 des 83 sièges de
l’Assemblée législative et l’opposition libérale de Grant Mitchell, 29.
(Pour les résultats électoraux, voir le no 1 du volume 20 de la Revue
parlementaire canadienne.) Les Progressistes- Conservateurs ont remporté 63
sièges, soit 9 de plus qu’avant la dissolution, les Libéraux en ont perdu 11,
ce qui leur en laisse 18, et les Néo- Démocrates, qui n’étaient pas représentés
à l’Assemblée depuis les élections générales de 1993, en ont remporté deux.
C’est ainsi qu’est revenue à l’Assemblée Pam Barrett, députée
d’Edmonton-Highlands entre 1986 et 1993, et chef de son parti depuis septembre
1996.
Les
Progressistes-Conservateurs ont axé leur campagne sur le bilan du gouvernement
et, en particulier, sur l’élimination du déficit. Ils ont insisté sur le fait
qu’ils avaient tenu leurs promesses. Les Libéraux et les Néo-Démocrates ont mis
l’accent sur la qualité du système de santé. Les appareils de loterie vidéo sont
devenus un enjeu électoral au début de la campagne. Certaines municipalités
tenaient ou envisageaient de tenir un référendum à ce sujet. Aux termes de la Municipal
Government Act, les habitants d’une localité peuvent demander par pétition
à leur conseil municipal de tenir un référendum. Les Libéraux favorisaient une
interdiction complète des machines. Les Progressistes-Conservateurs
s’opposaient à la tenue d’un référendum provincial, mais ont indiqué qu’ils
respecteraient le vote des municipalités.
Chose remarquable,
les partis d’opposition ont remporté presque toutes les circonscriptions
d’Edmonton. Sur un total de 19, les Libéraux en ont pris 15, les Néo-Démocrates
deux et les Progressistes-Conservateurs deux. En revanche, les Libéraux n’ont
remporté que trois sièges dans le reste de la province, un dans la région
d’Edmonton, un à Calgary et un à Lethbridge. À remarquer également que le
nombre des femmes a augmenté à l’Assemblée. Avec leurs 22 sièges, elles
comptent aujourd’hui pour 26p.100 de la députation contre 20,5 avant les
élections.
1re
session de la 24e législature
Le 14
avril, la 24e législature a débuté par l’élection de Ken Kowalski
au poste de président. M. Kowalski est le 11e président ded l’Assemblée
législative de l’Alberta et le deuxième à être élu au scrutin secret. Deux
autres présidents de séance ont été élus de la même manière : Don Tannas, au
poste de vice-président et président des comités, et Judy Gordon, à
celui de vice-président des comités. Élue pour la première fois à l’Assemblée
en 1993, elle représente la circonscription de Lacombe-Stettler.
Budget
post-électoral
Le 21
avril, le nouveau Trésorier provincial, Stockwell Day, a déposé le
budget post-électoral du gouvernement. Le budget prévoit un surplus de 154
millions de dollars, lequel pourrait atteindre 750 millions suivant le prix de
l’énergie et la productivité de l’impôt sur les sociétés. Le prix estimatif du
pétrole passe de 19 à 18,50$ US le baril. Il est prévu que la dette nette
s’élèvera à 3,5 milliards à la fin de 1997-1998 et à 2,58 milliards de dollars
à la fin de 1999-2000. Le gouvernement se donne pour objectif d’éliminer la
dette nette d’ici 2005-2006, année du centenaire de la province. Le budget
accorde la priorité à l’éducation et à la santé, ces deux postes comptant pour
63p.100 des dépenses provinciales. Il affecte aux soins de santé une somme
supplémentaire de 20 millions en plus de l’augmentation déjà annoncée dans le
budget de février.
Nouveau
cabinet
Le 26
mars, le premier ministre Klein a dévoilé le nom des 19 membres de son Cabinet.
M. Day, anciennement ministre des Services à la famille et des Services
sociaux et leader parlementaire du gouvernement, est Trésorier provincial. Patricia
Black, anciennement ministre de l’Énergie, est ministre du Développement
économique et du Tourisme. Steve West, anciennement ministre du
Développement économique et du Tourisme, est ministre de l’Énergie. Walter
Paszkowski, anciennement ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et du
Développement rural, est ministre des Transports et des Services publics.
Les
députés réélus qui conservent leur portefeuille sont Shirley McClellan,
ministre du Développement communautaire; Halvar Jonson, ministre de la
Santé; Ty Lund, ministre de la Protection de l’Environnement; Gary
Mar, ministre de l’Éducation; Murray Smith, ministre du Travail; Stan
Woloshyn, ministre des Travaux publics, des Approvisionnements et des
Services; et Pearl Calahasen, ministre sans portefeuille responsable des
Services à l’enfance.
Accèdent
au Cabinet les députés réélus suivants: John Havelock, ministre de la
Justice et Procureur général et leader parlementaire du gouvernement; Ed
Stelmach, ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et du Développement
rural; Clint Dunford, ministre de l’Enseignement supérieur et du
Perfectionnement professionnel; le Dr Lyle Oberg, ministre
des Services à la famille et des Services sociaux; et Lorne Taylor,
ministre des Sciences, de la Recherche et de l’Information et de la
Technologie. Deux nouveaux députés de la région d’Edmonton ont été nommés au
Cabinet, à savoir Iris Evans, ministre des Affaires municipales, et David
Hancock, ministre des Affaires fédérales et intergouvernementales.
Comités
Lorsqu’il
a présenté son nouveau Cabinet, le premier ministre a annoncé la formation de
deux comités d’orientation permanents. Le Comité d’orientation permanent sur
l’emploi et l’économie a pour mandat de faire des recommandations sur les
politiques, les programmes et les lois et de recevoir du public des
présentations sur l’économie, les ressources naturelles et énergétiques et la
recherche et la technologie. Le Comité d’orientation permanent sur l’éducation
et la formation a pour mandat de faire des recommandations sur les politiques,
les programmes et les lois et de recevoir du public des présentations sur
l’éducation, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle. Chargés
par le gouvernement d’examiner certains dossiers dans le but de l’aider à fixer
la politique, les comités d’orientation permanents ne sont pas des comités de
l’Assemblée. Ils sont désormais au nombre de sept.
Projets
de loi
Parmi les
projets de loi déposés au moment de la rédaction, mentionnons la Freedom of
Information and Protection of Privacy Amendment Act, qui étend les
dispositions de la loi à tous les établissements d’enseignement publics, aux
autorités de la santé et aux municipalités et abroge les dispositions
applicables aux collèges privés.
La Meat
Inspection Amendment Act restreint les pouvoirs des inspecteurs des viandes
provinciaux qui peuvent, à l’heure actuelle, pénétrer sans mandat dans des
locaux ou des bâtiments pour inspecter les animaux ou les viandes qui s’y
trouvent. Le projet de loi prévoit qu’un inspecteur devra désormais obtenir un
mandat lorsqu’il veut pénétrer dans un logement privé où il y a lieu de croire
qu’on traite ou entrepose de la viande.
La Election
Amendment Act abroge l’interdiction faite aux partis, aux candidats et à
toute autre personne de faire de la publicité dans les médias la veille ou le
jour des élections. Ce projet de loi rend la législation de l’Alberta conforme
à une décision de la Cour d’appel de l’Alberta qui, en 1996, a déclaré nulle et
non avenue la disposition de la Loi électorale fédérale qui interdit la
publicité politique dans les jours précédant une élection.
Robert
Reynolds
Conseiller
parlementaire
Le
Sénat
La
cadence de l’activité législative s’est accélérée au Sénat au cours du mois de
mars, ce qui a alimenté les spéculations selon lesquelles le gouvernement se
préparait à des élections hâtives, mais, en avril, elle a pris des allures de
sprint. Au cours des dix jours de séance séparant le retour du congé de Pâques,
le 8 avril, et le dernier jour de séance de la législature, le 25 avril, dix-sept
projets de loi de la Chambre des communes ont été présentés au Sénat. Tous sauf
deux ont été étudiés et adoptés rapidement. La plupart n’étaient pas
controversés; ils ont été brièvement débattus en deuxième lecture, et les
comités en ont fait rapport rapidement sans amendement. Certaines des mesures
législatives qui ont été adoptées au cours de ces dernières semaines portaient
sur la faillite, modifiaient le Code criminel, notamment à l’égard des
organisations criminelles, et visaient les institutions financières. Le 25
avril, qui devait être le dernier jour de séance de la 35e
législature, vingt-deux projets de loi ont reçu la sanction royale.
Le projet
de loi C-71, réglementant la promotion et la vente des produits du tabac, est
peut-être la mesure la plus digne de mention que le Sénat ait étudiée ce
printemps. Si personne ne contestait la nécessité de réglementer la vente des
cigarettes, surtout aux mineurs, on s’interrogeait sur les contraintes imposées
en matière de commandite d’événements culturels et sportifs par des fabricants
de produits du tabac. Après deux jours de débat à l’étape de la deuxième
lecture, le projet de loi a été déféré au Comité permanent des affaires
juridiques et constitutionnelles pour l’examen article par article.
Une bonne
partie des délibérations du Comité ont été télévisées sur la Chaîne d’affaires
publiques par cable (CPAC), ce qui pourrait bien devenir une pratique courante
en ce qui concerne les travaux des comités sénatoriaux au cours de la prochaine
législature. En fait, au cours de la première semaine d’audiences, les séances
ont été diffusées en direct. En tout, le Comité a entendu plus de soixante
témoins, dont divers porte-parole de l’industrie du tabac et des représentants
de la profession médicale et de groupes de lutte au tabagisme. L’un des aspects
intéressants des audiences est la diversité des opinions exprimées au sujet de
la constitutionnalité des dispositions du projet de loi limitant la publicité
sur les produits du tabac.
Le débat
de troisième lecture sur le projet de loi a commencé le jour où le Comité en a
fait rapport au Sénat sans amendement, soit le 15 avril. Avec le consentement
du Sénat, le débat de troisième lecture a commencé le même jour, lorsque de
nombreux amendements ont été proposés, dont un présenté par le sénateur Colin
Kenny avec l’appui du sénateur Finlay MacDonald et dont l’objet
était d’établir un fonds qui permettrait de financer des programmes de
sensibilisation visant à dissuader les jeunes de fumer, et de fournir pendant
une certaine période de transition, un appui financier limité aux événements
culturels et sportifs commandités par des fabricants de produits du tabac. Cet
amendement et ceux des sénateurs John Lynch-Staunton, chef de
l’opposition, Pierre-Claude Nolin et Stanley Haidasz ont tous été
défaits lors du vote par appel nominal du 16 avril. Le projet de loi a ensuite
été adopté sans amendement en troisième lecture par 75 voix contre une, avec
deux abstentions.
Le projet
de loi C-29 est une autre mesure litigieuse qui a été débattue au cours de la
même période. Il visait à interdire l’ajout d’additifs à base de manganèse à
l’essence et avait été déféré au Comité permanent de l’énergie, de
l’environnement et des ressources naturelles à la fin de 1996, quelques jours
après avoir été envoyé au Sénat par les Communes. Le Comité en a fait rapport
sans amendement quatre mois plus tard, soit le 4 mars, immédiatement après
avoir présenté un rapport provisoire sur l’utilisation de cet additif à
l’essence. Le gouvernement avait appuyé la motion inusitée proposant que le
Comité rédige un rapport provisoire pour accélérer l’examen du projet de loi en
deuxième lecture, mais il avait rejeté la prétention de l’opposition selon
laquelle ce rapport devait être débattu et mis aux voix avant le début du débat
de troisième lecture sur le projet de loi. Le 4 mars, ce différend a amené le
sénateur Noel Kinsella à invoquer le Règlement.
Le
président du Sénat, le sénateur Gildas Molgat, s’est prononcé sur la question
le lendemain, 5 mars. En dépit des arguments présentés pour l’amener à examiner
l’objet de la motion d’adoption du rapport provisoire, le président a décidé
que la motion ne demandait pas expressément que l’on débatte du rapport avant
de passer à la troisième lecture du projet de loi C-29 et que, par conséquent,
c’est au Sénat, et non au président, qu’il incombait de décider quand il
étudierait ces deux affaires. Il a par la suite été appelé de cette décision
devant le Sénat, mais elle a été maintenue par 34voix contre 22. Dans les
faits, cependant, le Sénat a effectivement adopté le rapport provisoire avant
de donner la troisième lecture au projet de loi : le rapport a été adopté le 20
mars, tandis que le projet de loi a reçu la troisième lecture le 9 avril.
Le projet
de loi C-32, modifiant la Loi sur le droit d’auteur, est une autre
mesure digne de mention à avoir été adoptée au cours de cette période. La
Chambre des communes l’a envoyé au Sénat le 20 mars, et il en a été débattu
pendant deux jours, les 8 et 10avril. Dans son intervention, le sénateur Philippe
Gigantes, qui parrainait la mesure, a signalé que le projet de loi
améliorerait le régime d’indemnisation des auteurs et des artistes sans pour
autant compromettre les entreprises culturelles. Le projet de loi, a-t-il dit,
réglerait aussi le problème complexe du droit d’auteur dans le contexte des
nouvelles technologies, y compris l’autoroute de l’information. Après moins de
deux semaines d’examen, soit le 21 avril, le Comité permanent des transports et
des communications a fait rapport du projet de loi sans amendement. Lors du
débat de troisième lecture, cependant, le sénateur Kinsella a déploré la hâte
avec laquelle on procédait à l’examen du projet de loi. Il jugeait que ses
dispositions, qui étaient complexes, n’étaient ni équilibrées, ni équitables.
Pour illustrer ses arguments, il a proposé un train d’amendements qui ont
cependant tous été défaits à la majorité des voix. Le projet de loi a été
adopté en troisième lecture sans amendement le 24 avril.
Malgré
toute cette activité législative, le Sénat a réussi à faire de nouveau la
preuve qu’il s’intéressait toujours aux questions relatives aux droits des
minorités lorsqu’il a débattu d’une résolution appuyant l’hôpital Montfort,
hôpital universitaire francophone d’Ottawa que le gouvernement provincial de
l’Ontario menace de fermer. Le débat s’est ouvert sur une motion du sénateur Jean-Maurice
Simard. Pendant deux jours, plus de dix sénateurs se sont portés à la
défense de l’hôpital et ont, en substance, demandé instamment, selon les termes
de la motion, que les gouvernements fédéral et provincial travaillent ensemble
à rechercher une solution juste et généreuse garantissant que l’hôpital
Montfort puisse continuer de servir la collectivité locale de langue
minoritaire et les minorités de langue française des autres provinces
canadiennes.
La
lourdeur de la charge de travail législative a empêché la plupart des comités
sénatoriaux d’étudier autre chose que des projets de loi. Mais il y a eu une
exception notable, quoique de courte durée. En février, le sénateur Lowell
Murray avait présenté une motion proposant d’instituer un comité spécial
chargé d’examiner les activités du maintenant défunt Régiment aéroporté en
Somalie. L’objet de la motion était de permettre au Sénat d’enquêter sur des
aspects des incidents survenus en Somalie que la Commission royale d’enquête
n’aurait pas le temps de tirer au clair. Le 20 mars, le sénateur Murray a
retiré sa motion afin de permettre à la sénatrice Joyce Fairbairn,
leader du gouvernement, de présenter une motion similaire, laquelle motion a
été rapidement adoptée.
Le
Comité, présidé par le sénateur William Rompkey, a tenu sa première
séance le 17avril. En dépit de la bonne volonté dont les sénateurs du gouvernement
et ceux de l’opposition se disaient animés, les rapports entre eux se sont
détériorés et les ont amenés à s’affronter au sujet de l’intention qu’avait le
gouvernement de citer des témoins à comparaître la semaine suivante plutôt que
d’engager, comme l’opposition le souhaitait, des conseillers juridiques qui
auraient évalué la documentation reçue par le Comité. Il n’est rien ressorti
des délibérations du Comité avant la dissolution de la législature, mais les
deux côtés se sont dits disposés à rétablir le Comité au cours de l’automne, au
retour du Sénat, après l’ouverture de la prochaine législature.
Comme
cela s’était déjà produit par le passé, le fait que le Sénat ait été obligé
d’examiner des projets de loi à la hâte à la toute fin de la législature a
suscité des observations et des objections. Certains comités avaient été forcés
de siéger presque en permanence pour respecter les délais ingrats imposés par
le gouvernement. Par exemple, le sénateur Michael Kirby, président du
Comité permanent des banques et du commerce, a fait état de l’exaspération des
sénateurs, à qui on avait demandé d’étudier des projets de loi importants sans
leur donner le temps de bien faire leur travail. Lors de son intervention du 25
avril au Sénat, il a fait savoir que son comité n’aimait pas que la Chambre des
communes compte sur lui pour adopter à toute vapeur des projets de loi qu’elle
avait envoyés au Sénat à la dernière minute parce qu’elle était incapable de
gérer ses affaires comme il se devait. Il a mis le gouvernement en garde contre
la tentation de tenir la coopération du Sénat pour acquise et de compter qu’il
examinerait à toute vitesse des mesures législatives trop importantes pour être
adoptées à la hâte.
Le 12
mars, le Sénat a rendu hommage au sénateur Maurice Riel, qui devait
prendre sa retraite pendant l’ajournement de Pâques, soit le 3 avril, jour de
son 75e anniversaire, âge de la retraite obligatoire au Sénat.
Appelé au Sénat en 1973, le sénateur Riel a été actif à la Chambre rouge, qu’il
a même présidée pendant un certain temps. Le Sénat a aussi rendu hommage, le
dernier jour de la législature, à trois autres sénateurs qui devaient prendre
leur retraite au cours de l’été. Le premier à quitter le Sénat a été le
sénateur Joseph Landry, du Nouveau-Brunswick, qui a eu 75 ans le 19
juin. Il a été suivi plusieurs jours plus tard par le sénateur Guy
Charbonneau, du Québec, qui, ayant été président du Sénat de 1984 à 1993, a
été le titulaire à avoir occupé le poste le plus longtemps dans l’histoire de
l’institution. Enfin, la sénatrice Doris Anderson, de
l’Île-du-Prince-Édouard, a également dû quitter le Sénat le 5 juillet, ayant
atteint, elle aussi, l’âge de la retraite obligatoire.
Charles
Robert
Greffier
principal adjoint
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