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Diane Leblanc
Il y a quelques mois à peine, soit en juin 2004, un important exercice
de réforme parlementaire a été entamé à lAssemblée nationale du Québec
par le dépôt, presque simultané, de deux documents contenant de nombreuses
propositions. Un de ces documents émanait du ministre délégué à la Réforme
des institutions démocratiques et leader du gouvernement, et lautre, du
président de lAssemblée. Cet article est un résumé des propositions contenues
dans chacune de ces demarches ainsi que quelques réflexions sur léthique
parlementaire.
Il ne sagissait pas du premier effort de réforme depuis ladoption, en
1984, du Règlement actuellement en vigueur à lAssemblée. En effet, quelques
démarches ont déjà été entreprises par le passé afin daplanir certaines
des difficultés rencontrées dans son application. Ainsi, un premier processus
de réforme a été mis en branle en 1996 par le président Jean-Pierre Charbonneau
qui, sans avoir pour but de changer en profondeur le fonctionnement de
lAssemblée, poursuivait lobjectif de valoriser le rôle des députés et,
par le fait même, celui de linstitution.
Les deux projets présentés en juin dernier ont comme point de départ la
précédente réforme de 1996 en raison, notamment, de la nécessité de faire
des réformes parlementaires un processus continu et soutenu. Même si les
propositions contenues dans ces deux projets diffèrent considérablement,
elles peuvent être regroupées au sein de 4 grands thèmes, identifiés tant
par le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques que
par le président de lAssemblée :
-
Rapprocher le citoyen de lAssemblée;
-
Favoriser lautonomie et linitiative des députés;
-
Accroître lefficacité de leur travail, notamment en modernisant le fonctionnement
de lAssemblée et;
-
Réaffirmer léquilibre démocratique dans le cadre des délibérations parlementaires.
La volonté de rapprocher lAssemblée des citoyens, qui constitue le premier
thème, a été affirmée à de nombreuses reprises, tant au niveau politique
quadministratif. En raison du développement des moyens de communication
et des attentes grandissantes de la population en ce qui a trait à sa participation
dans les affaires publiques, lAssemblée doit sadapter rapidement et transformer
cette volonté de rapprochement en actions concrètes.
Les deux projets de réforme proposent ainsi une révision de lexercice
du droit de pétition. Larticle 21 de la Charte des droits et libertés
de la personne du Québec reconnaît le droit de toute personne dadresser
une pétition à lAssemblée en vue du redressement dun grief. La procédure
relative à lexercice de ce droit est prévue dans le Règlement de lAssemblée.
Or, les dispositions actuellement en vigueur restent muettes quant au suivi
à assurer aux pétitions qui sont présentées à lAssemblée. Cest pourquoi
le président de lAssemblée propose de rendre permanentes les règles temporaires
relatives aux pétitions qui étaient en vigueur du 6 décembre 2001 jusquà
la fin de la 36e Législature. En vertu de ces règles, le gouvernement serait
obligé de répondre par écrit à une pétition dans un délai de soixante jours
suivant sa présentation à lAssemblée. Le président suggère également linstauration
dun système de démarrage de pétitions en ligne et de participation à celles-ci
à partir du site Internet de lAssemblée.
Pour sa part, le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques
propose de créer une sous-commission permanente des pétitions, chargée
de décider de leur recevabilité et dentendre, le cas échéant, des représentants
de pétitionnaires avant de faire rapport. Les pétitions seraient admissibles
aussi bien par voie électronique que sur papier.
Afin délargir laccès aux consultations publiques tenues par les commissions
parlementaires, les deux projets de réforme proposent le recours à la vidéoconférence
lorsque les circonstances le justifient, ainsi que la possibilité, lors
de consultations générales, dentendre de brèves interventions de la part
de citoyens qui auraient signalé leur désir de sadresser à la commission,
sans lui avoir transmis un mémoire. Le président de lAssemblée propose
également de poursuivre les expériences de consultations en ligne qui ont
débuté en 2000.
Le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques, pour sa
part, suggère également quune commission qui étudie une matière touchant
une région ou une localité particulière doive se déplacer pour recueillir
des témoignages sur place.
Une autre proposition du président a trait à la possibilité de mettre en
cause la conduite dun citoyen. En effet, de nombreux députés et citoyens
ont fait état de la nécessité détablir des balises à lencontre de ladoption
par lAssemblée de motions susceptibles de brimer les droits de citoyens.
Afin de répondre à ces préoccupations, le projet de réforme du président
propose deux options distinctes :
-
la première interdirait la présentation, à lAssemblée, de toute motion
mettant en cause la conduite dune personne autre quun député pour des
paroles prononcées ou un acte accompli en dehors de lexercice dune charge
publique, sauf en cas de violation de droits ou de privilèges;
-
la deuxième ferait en sorte quune telle motion ne pourrait être débattue
sans que la personne ait dabord eu la possibilité de se faire entendre
par la commission de lAssemblée nationale.
L'initiative des députés
Le deuxième thème abordé concerne lautonomie et linitiative des députés,
qui ont toujours été au cur des réformes parlementaires. Cette préoccupation
démontre une volonté continue de rendre lAssemblée elle-même plus autonome
face au gouvernement en vue dun meilleur équilibre entre les pouvoirs
législatif et exécutif. Le présent thème regroupe plusieurs modifications
visant à donner plus dautonomie et dinitiative aux députés, afin de leur
permettre dexercer de façon plus libre leurs rôles de législateur et de
contrôleur sans se sentir constamment limités par les contraintes de la
« ligne de parti ». On y retrouve aussi la proposition détablir un code
déthique pour les députés, proposition qui sera abordée à la fin de cet
exposé.
Lautonomie des députés devrait débuter par la capacité délire eux-mêmes
la personne qui conduira leurs travaux et protègera leurs droits et privilèges.
Selon les règles actuellement en vigueur, tout député peut proposer le
nom dun de ses collègues pour remplir la charge de président. Il sagit
toutefois dun pouvoir théorique, puisque lAssemblée doit se prononcer
en premier lieu sur la proposition du premier ministre, laquelle découle
généralement dune entente entre les groupes parlementaires. Le président
propose donc de rendre permanentes les règles temporaires en vigueur pendant
la 2e session de la 36e
Législature permettant lélection au scrutin secret
du président de lAssemblée nationale.
Le président de lAssemblée et le ministre délégué à la Réforme des institutions
démocratiques ont tous deux formulé des propositions afin de favoriser
la tenue de votes libres.
Si, en théorie, les députés sont libres de voter comme ils lentendent,
ce droit restera théorique tant que son exercice sera limité par les contraintes
découlant de la convention constitutionnelle du gouvernement responsable.
Les deux projets de réforme cherchent donc à donner aux députés une plus
grande marge de manuvre, mais de deux manières différentes.
Le président propose que la confiance de lAssemblée à lendroit du gouvernement
puisse uniquement être mise en cause dans certaines circonstances expressément
prévues dans le Règlement, soit lors dun vote sur une motion de censure,
sur une motion du ministre des Finances proposant ladoption de la politique
budgétaire du gouvernement, sur une motion dadoption dun projet de loi
de crédits annuels et, enfin, sur toute motion au sujet de laquelle le
gouvernement a expressément engagé sa responsabilité. Toute autre affaire
pourrait, en principe, donner lieu à un vote libre.
Pour sa part, le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques
propose que le leader du gouvernement signale à son caucus si une affaire
particulière engage la responsabilité du gouvernement et requiert donc
ladhésion de tous ses députés. Il devrait également signaler à son caucus
si une affaire constitue un élément important de la politique du gouvernement
que seuls les ministres et les adjoints parlementaires sont obligés de
soutenir ou bien sil sagit dune affaire qui nest pas essentielle à
la cohérence du programme gouvernemental et si, par conséquent, tout député,
y compris tout ministre, peut voter selon son entendement.
Le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques propose
également quune motion de confiance soit réputée demandée par le premier
ministre, et inscrite en son nom au Feuilleton et préavis à titre daffaire
prioritaire, lorsque lAssemblée sest prononcée en faveur dune motion
de censure ou dune motion à laquelle le gouvernement soppose, ou contre
une motion ou un projet de loi de celui-ci. Cette motion de confiance ferait
alors lobjet dun débat restreint de deux heures à la séance suivante.
Les deux projets de réforme contiennent également des propositions en vue
dencourager linitiative de tous les députés. Depuis lentrée en vigueur
du Règlement en 1984, seules les motions présentées par les députés de
lopposition peuvent être débattues le mercredi. Or, le règlement en vigueur
entre 1972 et 1984 permettait la présentation de motions par tous les députés,
à lexclusion des ministres, lors dune période de temps aux affaires du
jour du mercredi. Par souci déquité, le président de lAssemblée propose
de redonner aux députés du groupe parlementaire formant le gouvernement
la possibilité de présenter des motions et de les faire débattre. Afin
de ne pas empiéter sur lespace réservé aux affaires inscrites par les
députés de lopposition, un débat sur une telle motion aurait lieu deux
fois par année, un mardi ou un jeudi.
De son côté, le ministre délégué à la Réforme des institutions propose
plutôt de consacrer une heure à chaque séance aux affaires des députés,
tant du côté ministériel que de lopposition. Les affaires à débattre seraient
sélectionnées par tirage au sort et pourraient comprendre des projets de
loi aussi bien que des motions.
L'efficacité de l'Assemblée
La revalorisation du rôle des députés est une préoccupation constante au
sein de lAssemblée, la crédibilité de linstitution en étant en partie
tributaire. Puisque lefficacité et la visibilité du travail des députés
constituent deux éléments essentiels de cette démarche, cest sous ce troisième
thème que se retrouvent le plus grand nombre de propositions. Il regroupe
tous les éléments qui visent une meilleure organisation et une plus grande
efficacité du travail des députés et ceux qui donnent aux commissions des
moyens denrichir les débats parlementaires.
Les deux projets de réforme entendent poursuivre la rationalisation du
calendrier et de lhoraire de lAssemblée entamée dans les années 90. Tous
deux proposent daugmenter le nombre de séances de lAssemblée, en commençant
à siéger, au printemps, à la mi-février plutôt quà la mi-mars et en automne,
à la mi-septembre plutôt quà la mi-octobre. Quant aux périodes de « travaux
intensifs », dont chacune dure environ quatre semaines, au cours desquelles
lAssemblée se réunit du mardi au vendredi de 10 heures à minuit, le ministre
délégué à la Réforme des institutions démocratiques les abolirait alors
que le président les réduirait à environ deux semaines chacune.
Une autre proposition formulée par le ministre délégué à la Réforme des
institutions démocratiques concerne la reconnaissance dun groupe parlementaire.
Selon le règlement en vigueur, un groupe parlementaire est constitué dun
groupe dau moins douze députés élus sous la bannière dun même parti politique,
ou dun groupe de députés élus sous la bannière dun parti politique qui
a obtenu au moins 20 % des voix aux plus récentes élections générales. À
lexception du président, les députés nappartenant à aucun groupe siègent
à titre dindépendants. Ces dispositions ne permettent aucune modification
au statu quo au cours dune législature, peu importe lévolution de la
composition de lAssemblée.
Le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques propose
dassouplir ces règles. Ainsi, il réduirait de 20 à 15 % le pourcentage
de voix obtenues aux plus récentes élections générales, qui seraient nécessaires
pour que les députés dun même parti politique puissent être reconnus comme
groupe parlementaire. De plus, il serait désormais possible de constituer
un groupe parlementaire du moment où un parti politique serait représenté
par au moins six députés, peu importe que ce soit à la suite dune élection
générale ou dun changement survenu au cours dune législature.
Dans un autre ordre didées, il serait exact daffirmer que nos commissions
natteignent toujours pas le degré dindépendance et defficacité escompté
par létablissement du Règlement en 1984, sans pour autant nier les progrès
réalisés au cours des vingt dernières années. Cet écart sexplique, notamment,
par la répartition fort inégale de leurs charges respectives de travail,
les limites importantes fixées sur les moments où les commissions peuvent
siéger, lemprise du leader du gouvernement sur lorganisation de leurs
travaux et le manque de ressources, surtout en personnel de soutien.
Ainsi, les deux projets remanieraient la répartition des compétences entre
les commissions, notamment en créant une nouvelle commission appelée « Commission
des relations avec les citoyens ». Le président propose également de retourner
aux commissions sectorielles, selon leurs domaines de compétence respectifs,
la vérification des engagements financiers et les exercices de reddition
de comptes exécutés en vertu de la Loi sur ladministration publique. De
fait, depuis plusieurs années, ces derniers mandats sont confiés à la Commission
de ladministration publique qui nest pas en mesure de les mener à terme
toute seule.
Léquilibre démocratique
L'équilibre démocratique au sein des délibérations est un principe fondamental
de notre droit parlementaire. Sa protection est essentielle pour lAssemblée
si elle veut assurer la crédibilité des débats qui sy déroulent. Afin
de réaffirmer ce principe, les deux projets de réforme contiennent plusieurs
mesures qui visent à protéger, voire accroître, dans certains cas, le droit
de parole des députés. Ces propositions constituent le quatrième et dernier
thème de la présente réforme.
Selon les dispositions du Règlement présentement en vigueur, le recours
à la motion de suspension des règles de procédure nest soumis à aucune
balise, ce qui fait que ses effets sont presque sans limite. Cette procédure
exceptionnelle permet au Leader du gouvernement de proposer à lAssemblée
de suspendre les règles en vigueur pour les remplacer par les règles de
son choix. Cette situation peut parfois conduire à ladoption de mesures
importantes sans que cela ne fasse lobjet au préalable dun véritable
débat à lAssemblée. Ainsi, il arrive régulièrement que le gouvernement
se serve dune telle motion pour faire adopter de façon accélérée plusieurs
projets de loi.
Dans un esprit de continuité avec leffort de réforme entrepris pendant
la dernière législature, le président propose que lAssemblée adopte de
façon permanente les règles temporaires relatives à la procédure dexception
qui étaient en vigueur du 6 décembre 2001 jusquà la fin de la 36e Législature.
En vertu de celles-ci, un temps minimal de débat serait garanti pour chaque
étape dun projet de loi et le gouvernement ne pourrait y avoir recours
que pour régler une seule affaire à la fois. La solution proposée par le
ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques consiste plutôt
à faciliter le recours à la motion de clôture, qui oblige une commission
à terminer ses travaux sur létude détaillée dun projet de loi et à faire
rapport à lAssemblée, qui complète alors létude à sa place. De plus,
à linstar de ce que propose le président, une motion de suspension des
règles de procédure ne pourrait sappliquer quà légard dun seul projet
de loi à la fois.
Des propositions ont également été formulées relativement à la présence
des ministres en commission. Actuellement, le Règlement prévoit quun ministre
auteur dun projet de loi est membre de la commission qui étudie ce projet
de loi et ce, pour la durée de létude. Le Règlement permet également à
tout ministre dêtre membre dune commission pour la durée de létude dune
matière, lorsque la motion denvoi en commission le prévoit. Les précédents
efforts de réforme entrepris par le passé ont tous plaidé en faveur dune
réduction considérable de la présence des ministres en commission, notamment
à lintérieur du processus législatif.
Le projet de réforme du président poursuit dans la même voie sans toutefois
remettre en question le statut de membre que détient un ministre auteur
dun projet de loi au sein de la commission qui létudie. Cependant, il
est proposé que ce statut soit expressément limité au processus législatif
en commission et à la poursuite du débat sur le discours du budget. Le
ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques propose, pour
sa part, quun ministre ne puisse en aucun cas être membre dune commission,
mais quil puisse participer, sans droit de vote, aux travaux de toute
commission, au même titre dun député qui nest membre daucune commission.
La question de léthique parlementaire
La transparence privilégiée par la société médiatique et la crise de confiance
du public à légard de la politique renforcent chaque jour lexigence déthique
et de déontologie à lendroit de ceux qui sont investis dune charge publique,
dont au premier chef les parlementaires.
Dans ce contexte, le ministre délégué à la Réforme des institutions démocratiques
a proposé, dans le cadre de la réforme parlementaire, ladoption dun code
déthique et la création dun commissaire à léthique relevant de lAssemblée
nationale et nommé par les deux tiers de ses membres. Parallèlement à cette
proposition, le président de lAssemblée a, pour sa part, proposé la mise
en place dun comité de travail sur léthique et la déontologie parlementaire.
Ce comité, qui regroupe députés, juristes et fonctionnaires de lAssemblée,
a débuté ses travaux en octobre 2004.
Dores et déjà, une étude comparative des législations dans les assemblées
de tradition britannique a permis de récapituler lensemble des outils
dont se sont dotées toutes ces législatures pour prévenir, et le cas échéant
réprimer, les comportements contraires à la déontologie.
Cependant, au moment où laction parlementaire est souvent remise en question,
il a semblé nécessaire daller plus loin et de réfléchir sur les valeurs
et principes essentiels susceptibles de constituer une « éthique parlementaire ».
Lexamen des démarches engagées par certaines assemblées de type britannique,
afin de définir léthique parlementaire, permet de dégager certains enseignements.
Le premier est que ces entreprises sont, en définitive, assez nombreuses.
Le deuxième est que ces précédents se caractérisent par quelques traits
communs, mais surtout par une grande hétérogénéité. En effet, certaines
législatures se limitent au rappel succinct de quelques principes abstraits,
alors que dautres proposent des codes déthique extrêmement détaillés,
encadrant très précisément le comportement des parlementaires.
À la suite de ce travail danalyse, le comité de travail sur léthique
et la déontologie parlementaire a tenté, dans un premier temps, didentifier
les valeurs éthiques propres à lAssemblée nationale. Certaines des valeurs
formulées jusquà maintenant sont liées à la fonction représentative des
parlementaires québécois. En plus des notions de responsabilité, dintégrité,
et dhonnêteté, ces valeurs englobent la promotion et le respect de la
dignité de lAssemblée et de ses membres, ainsi que le respect du mandat
confié par les électeurs. Dautres valeurs ont trait au rôle de législateur
et de contrôleur de laction gouvernementale. Il sagit de la primauté
de lintérêt général, de lindépendance dans la prise de décision, et de
la transparence. La confidentialité des informations obtenues dans le cadre
des fonctions parlementaires, ainsi que lutilisation des moyens mis à
la disposition de lAssemblée aux seules fins de lexercice du mandat de
député sont également liées à ces valeurs.
À ce stade, le comité de travail sinterroge maintenant sur lopportunité
dun rappel explicite de ces valeurs et de leur hiérarchisation, sur le
support le mieux adapté pour les regrouper, sur leur accompagnement par
des mesures normatives et, enfin, sur leur application aux députés occupant
des fonctions ministérielles.
Conclusion
Il y a beaucoup de matière dans ces deux projets : il ne serait pas exagéré
daffirmer que si une grande partie de ces mesures était adoptée, nous
verrions notre Assemblée profondément transformée.
Quant au processus détude de ces projets de réforme et ladoption éventuelle
dun Règlement modifié, cest la Commission de lAssemblée nationale (CAN)
qui est compétente pour établir nos règles de procédure, quelle soumet
à lAssemblée par la suite pour son approbation ultime. La CAN a une sous-commission
permanente de la réforme parlementaire dont la mission consiste à étudier
les questions de réforme parlementaire. Cette sous-commission est composée
du président de lAssemblée, qui la préside, des vice-présidents de lAssemblée,
des leaders et whips des groupes parlementaires et de trois présidents
de commissions, dont un doit provenir de lopposition. Pour les fins du
présent effort de réforme, la composition de cette sous-commission a été
élargie, afin de permettre aux députés indépendants dy être représentés.
La sous-commission a déjà été saisie de ces deux projets de réforme et
sest dotée dun comité technique composé du Secrétaire général et de ses
adjoints ainsi que de représentants des cabinets des leaders parlementaires
pour laider dans sa démarche. Lorsque son travail sera complété, la sous-commission
fera rapport à la Commission de lAssemblée nationale des fruits de ses
délibérations et celle-ci déposera alors à lAssemblée les modifications
quelle propose à notre Règlement.
Je ne ferai aucune prédiction concernant laboutissement de ce processus.
Toutefois, les similarités des thèmes identifiés dans chacun des deux projets
de réforme laissent entrevoir la possibilité den arriver à des consensus
sur certains points, dont plusieurs sont majeurs. Par ailleurs, rien ne
nous empêcherait de procéder par étapes, en mettant divers éléments de
réforme à lessai progressivement, selon un ordre jugé logique.
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