PDF
| Alberta
| Colombie-Britannique
| Manitoba
| Québec
| Territoires du Nord-Ouest
| Sénat
| Chambre des communes
|
Alberta
Conformément
au protocole d’entente que les leaders du gouvernement et de l’opposition à
l’Assemblée ont signé après les élections générales provinciales de 1993, l’Assemblée
tient deux séances par année, l’une commençant avant le 15 février et l’autre
avant le 21 octobre. Cette année, la période d’ajournement a été plus brève que
d’habitude, l’Assemblée s’étant ajournée le 23 mai pour se réunir à nouveau le
14 août. Cette séance d’été a cependant été assez brève puisque l’Assemblée
s’est ajournée dès le 27 août. À cause de la séance d’août, elle n’a pas été
convoquée en octobre.
Délimitation des circonscriptions électorales
Si
l’Assemblée s’est réunie en août, c’est en grande partie pour donner suite aux
recommandations du rapport final en date du 21 juin 1996 de la Commission de
délimitation des circonscriptions électorales, dont le président était M. Edward
R. Wachowich, juge en chef de la Cour provinciale de l’Alberta. Après la
nomination de ses membres le 28 juin 1995, la commission a tenu deux séries
d’audiences publiques. Elle a recommandé, entre autres, d’ajouter une
circonscription électorale à Edmonton et à Calgary et, en compensation, de
fusionner les circonscriptions électorales de Cardston-Chief Mountain, dans le
sud de la province, et de Chinook, dans l’est, avec les circonscriptions
environnantes. Elle a également proposé plusieurs changements aux limites des
circonscriptions existantes.
Déposé
à l’Assemblée le 14 août 1996 par M. Brian Evans, ministre de la Justice
et Procureur général, le projet de loi 46, Electoral Divisions Act,
donne suite aux recommandations de la commission. Même si plusieurs députés lui
reprochaient, entre autres, de réduire la représentation de l’Alberta rural, le
projet de loi n’a pas été modifié sinon pour changer le nom de certaines
circonscriptions. Adopté le 27 août 1996, il entre en vigueur aussitôt que
proclamé.
Projets de loi d’initiative gouvernementale
Pendant
la brève séance d’été, le gouvernement a soumis le budget supplémentaire des
dépenses à l’examen et à l’approbation du Comité des subsides. Le budget
affectait notamment 20 millions de dollars au ministère de la Santé. Outre le
projet de loi 46 et l’Appropriation (Supplementary Supply) Act, le
gouvernement a déposé pendant la séance d’été les projets de loi 49, Gas
Utilities Amendment Act, 1996, et 47, Reinvestment Act. Le projet de
loi 47 modifiait le Balanced Budget and Debt Retirement Act en
accélérant le remboursement de la dette nette de l’Alberta en vue de l’éliminer
d’ici 2010, créait un crédit d’impôt familial et réduisait la taxe sur le
carburant pour les avions et les trains. Les deux projets de loi ont été
adoptés avant l’ajournement.
L’Assemblée
a également adopté les projets de loi 41, Water Act, et 44, Motor
Vehicle Accident Claims Amendment Act, deux projets de loi d’initiative
gouvernementale reportés de la séance du printemps.
Projets de loi d’initiative parlementaire
Depuis
la modification du Règlement de l’Assemblée en septembre 1993, les projets de
loi d’initiative parlementaire doivent faire l’objet d’un débat de 120 minutes
à l’étape de la deuxième lecture et en comité plénier (à moins d’avoir été déjà
mis aux voix). Le comité plénier doit en être saisi dans les huit jours de
séance suivant la deuxième lecture. S’il en fait rapport, ils doivent être lus
pour la troisième fois dans les 4 jours de séance et être alors débattus
pendant 60 minutes à moins d’avoir déjà été mis aux voix. Le premier projet de
loi d’initiative parlementaire d’un député de l’opposition à être lu pour la
deuxième fois est le projet de loi 216, Victims of Domestic Violence Act,
de Mme Alice Hanson. Lu pour la deuxième fois le 15 mai 1996,
ce projet de loi donne des recours supplémentaires aux personnes victimes de
violence familiale.
Comme
l’Assemblée s’est ajournée le 23 mai 1996, le comité plénier n’en a été saisi
que le 21 août suivant. La députée a proposé plusieurs amendements à son projet
de loi en comité plénier. Après un débat, Mme Jocelyn Burgener
(députée progressiste-conservatrice de Calgary-Currie) a proposé que «le
président quitte maintenant le fauteuil», motion qui, aux termes de l’article
64 du Règlement, est toujours recevable et doit être mise aux voix sans débat.
La motion ayant été adoptée, le comité n’a pas fait rapport du projet de loi,
lequel a été retiré du Feuilleton. Cette procédure rarement utilisée a attiré
l’attention des médias et fait l’objet d’un rappel au Règlement de la part du
leader de l’opposition à l’Assemblée le 22 août 1996. Tout en hésitant à se
prononcer sur les travaux du comité plénier, le vice-président a déclaré que le
projet de loi avait été retiré du Feuilleton conformément aux usages
parlementaires.
Dépôts de documents
L’Assemblée
législative de l’Alberta a toujours été très large en ce qui concerne les
dépôts de documents, lesquels se font pendant l’étude des affaires courantes
avant la période de questions. Les 14 et 15 août 1996, l’opposition officielle
a déposé ainsi plus de 100 documents. Le vice-président, M. Don Tannas,
est intervenu à plusieurs reprises pour rappeler aux députés qu’il était
interdit de faire des déclarations au moment de déposer des documents, sauf à
en faire une brève description. Le 20 août 1996, en réponse à un rappel au
Règlement de M. Stan Woloshyn, ministre des Travaux publics, des
Approvisionnements et des Services, le vice-président a statué que certains des
documents déposés n’étaient que des messages dactylographiés et que cela ne
devait pas être permis. Il a reproché aux députés de déposer des documents plus
d’une fois et leur a rappelé que les lettres déposées devaient être signées et
datées. Pendant le reste de la séance d’été, les dépôts de documents n’ont pas
été aussi nombreux.
Allées et venues
Le
5 octobre 1996, M. Stanley Schumacher, président de l’Assemblée, a
annoncé qu’il ne se représenterait pas aux prochaines élections provinciales.
Sa circonscription de Drumheller a été fusionnée à celle de Chinook en vertu de
l’Electoral Divisions Act. M. Schumacher a été élu à la présidence le 30
août 1993. Il est le premier président de l’Assemblée de l’Alberta à avoir été
élu par ses pairs dans le cadre d’un scrutin secret. Il est député de
Drumheller depuis les élections générales de 1986. Il a été député de la
circonscription fédérale de Palliser de 1968 à 1979.
Plusieurs
ministres ont annoncé récemment qu’ils ne se représenteraient pas aux
prochaines élections. Ce sont M. Jim Dinning, Trésorier provincial, M. Brian
Evans, ministre de la Justice et Procureur général, M. Ken Rostad,
ministre des Affaires fédérales et intergouvernementales, M. Jack Ady,
ministre de l’Enseignement supérieur et du Perfectionnement professionnel, et Mme
Dianne Mirosh, ministre responsable des Sciences et de la Recherche.
Avant
la séance d’été, Mme Mary Anne Balsillie a été assermentée
comme députée de Redwater. Elle a été élue le 21 mai 1996 dans le cadre d’une
élection partielle rendue nécessaire par la démission de M. Nick Taylor,
qui a été nommé au Sénat le 7 mars 1996.
Robert Reynolds, Conseiller parlementaire
Québec
L’événement
marquant de ce début d’automne a été le décès, le 2 octobre 1996, de l’ancien
premier ministre du Québec, M. Robert Bourassa, à la suite d’une lutte
tenace et courageuse contre le cancer.
Au
cours de sa carrière politique longue d’un quart de siècle, M. Bourassa a été
le plus jeune premier ministre de l’histoire du Québec, ayant été élu pour la
première fois à ce titre en avril 1970, à l’âge de 36 ans. Il siégeait déjà à
l’Assemblée nationale depuis quatre ans lorsqu’il fut choisi comme chef du
Parti libéral du Québec quelques mois avant que son parti ne forme le
gouvernement. Il demeura premier ministre jusqu’en novembre 1976.
Outre
les fonctions de premier ministre et de président du Conseil exécutif, il
cumulait également, à cette époque, celles de ministre des Finances et de
ministre des Affaires intergouvernementales.
Après
avoir amorcé en novembre 1976 une période d’études et de réflexion, au cours de
laquelle il a été professeur invité et conférencier autant au Québec qu’à
l’étranger, soit aux États-Unis, en France et en Belgique, M. Bourassa faisait
un retour sur la scène politique en 1983 en étant élu une seconde fois chef de
son parti. À la suite d’une élection partielle tenue en juin 1985, il faisait
de nouveau son entrée à l’Assemblée nationale, cette fois comme chef de
l’opposition officielle, en attendant de reprendre le pouvoir le 2 décembre
suivant et de l’exercer sans interruption jusqu’à sa retraite définitive de la
vie politique au début de 1994.
Auteur
de plusieurs ouvrages portant, entre autres, sur l’énergie du Nord, son nom
demeure étroitement lié au développement hydro-électrique de la région de la
baie James. C’est donc pour souligner ses réalisations dans ce secteur
névralgique que l’Assemblée nationale a adopté, dès la reprise des travaux
parlementaires, le 15 octobre, une motion, présentée conjointement par le
premier ministre, M. Lucien Bouchard, et le chef de l’opposition
officielle, M. Daniel Johnson, visant à donner son nom aux principaux
aménagements reliés à la centrale hydro-électrique La Grande 2. Cette séance a
d’ailleurs été consacrée exclusivement à rendre un dernier hommage à
l’ex-premier ministre.
Dans
le domaine de la législation, près d’une quarantaine de projets de loi publics
et privés ont été présentés à l’Assemblée pour adoption possible d’ici à
l’ajournement des Fêtes, tandis qu’un certain nombre de projets de loi
présentés antérieurement demeurent à l’ordre du jour. Parmi ces derniers,
signalons qu’un projet de loi sur l’équité salariale, qui a fait l’objet d’une
consultation particulière, en est présentement au stade de son étude détaillée
en commission parlementaire. Ce projet de loi vise à corriger la discrimination
salariale faite aux personnes qui occupent des emplois dans des catégories de
travail à prédominance féminine.
Afin
de concrétiser son désir de venir en aide aux populations des régions reconnues
comme sinistrées à la suite des pluies diluviennes survenues au Québec en
juillet 1996, le gouvernement a présenté un projet de loi qui prévoit la
constitution d’un fonds d’assistance financière. L’étude détaillée de ce projet
de loi est complétée.
Mentionnons
également qu’un projet de loi sur l’élimination du déficit budgétaire du
gouvernement d’ici à l’an 2000 et sur le maintien de l’équilibre budgétaire au
cours des années subséquentes a franchi l’étape de l’adoption du principe.
Depuis
la reprise d’octobre, un nombre restreint de questions de procédure ont été
soulevées. Il est à noter, cependant, que, à deux occasions, un amendement du
gouvernement à une motion présentée dans le cadre des affaires inscrites par
les députés de l’opposition a été jugé irrecevable par la Présidence en raison
du fait que, dans chacun des cas, l’amendement introduisait un principe qui
n’était pas inclus dans la motion principale.
Dans
le cadre d’un projet de réforme parlementaire, le président de l’Assemblée
nationale, M. Jean-Pierre Charbonneau, a déposé en Chambre un document
contenant ses propositions pour une première phase de réforme concernant
l’organisation du temps de l’Assemblée et des commissions parlementaires.
Plusieurs
événements ont souligné, en novembre, le 125e anniversaire de la
Tribune de la presse parlementaire du Québec, dont le lancement d’un recueil de
témoignages et le dévoilement d’un monument à proximité de l’édifice qui
regroupe les quelque 90 membres actuels de cette association, qui compte parmi
les plus anciens organismes de presse au monde.
À
cette même période, six députés de l’aile parlementaire du Parti québécois
célébraient, quant à eux, leur vingtième anniversaire de vie politique
ininterrompue, tandis que le doyen de l’Assemblée, le député libéral de
Mont-Royal, M. John Ciaccia, y siège depuis 1973. Les députés ainsi
honorés sont MM. Jacques Brassard, Guy Chevrette, Jean Garon,
François Gendron, Jean-Pierre Jolivet et Denis Perron.
D’autre
part, M. Jean-Louis Roux, qui avait été assermenté au poste de
lieutenant-gouverneur du Québec le 12 septembre 1996, a démissionné de cette
fonction le 5 novembre 1996.
Finalement,
soulignons que le Secrétariat de l’Assemblée vient de publier le volume relié
des Procès-verbaux de l’Assemblée nationale, en versions française et anglaise,
pour la période couvrant la 1re session de la 35e
Législature, soit du 29 novembre 1994 au 12 mars 1996.
De
plus, pour les adeptes de l’informatique, les procès-verbaux, de même que le
feuilleton de l’Assemblée, publiés en français et en anglais, sont maintenant
diffusés sur le réseau Internet, les rendant ainsi rapidement accessibles à une
clientèle plus vaste.
Nancy Ford, Secrétariat de l’Assemblée
Activités des commissions
Conformément
au Règlement, le 19 juin, l’Assemblée nationale ajournait ses travaux jusqu’au
14 octobre. La période qui suit est traditionnellement, du moins depuis une
douzaine d’années, l’occasion pour les députés de s’engager dans les travaux
des commissions après quelques jours de vacances et d’activités auprès de leurs
électeurs. À compter d’août, les commissions parlementaires entreprennent
divers mandats et profitent de l’inactivité de la Chambre pour exécuter des
mandats qui relèvent de leur pouvoir d’initiative.
L’été
et le début de l’automne 1996 n’ont pas fait exception. Toutefois, l’ampleur et
l’intensité des activités des commissions ont été peu communes. D’août à
novembre 1996, les commissions ont rempli 8 mandats d’étude détaillée, 5
consultations générales, 4 consultations particulières, 5 mandats de
vérification d’engagements financiers, 6 d’imputabilité et de surveillance
d’organismes publics et 8 séances de travail. Ces 36 mandats, soit 14 de
l’Assemblée et 22 dits d’initiative, ont fait l’objet de 80 séances en tout.
Parmi ces mandats mentionnons les suivants :
La
Commission de l’aménagement et des équipements a étudié deux projets de loi
publics concernant la fiscalité municipale et l’environnement et trois projets
de loi d’intérêt privé visant autant de municipalités. Cette commission a
également consacré deux séances à l’audition du sous-ministre des Transports et
six autres à une consultation générale sur un projet de loi modifiant le Code
de sécurité routière.
La
Commission de l’Assemblée nationale s’est réunie en séance de travail dont le
sujet principal était une proposition détaillée de réforme du Règlement de
l’Assemblée, mise de l’avant par le Président, M. Jean-Pierre Charbonneau.
Cette proposition vise l’organisation du temps de l’Assemblée et de ses
commissions, soit l’horaire et le calendrier des travaux ainsi que les
temps de parole et la gestion de certains types de débats. Cette réforme
mettrait fin aux séances régulières en soirée, toujours en vigueur à Québec. La
Commission a convenu de former un groupe de travail composé de députés et de
conseillers pour étudier la question. La proposition du président Charbonneau
prévoit trois autres phases ayant pour thème le fonctionnement de
l’Assemblée et des commissions, les grands processus parlementaires et
la composition de l’Assemblée et le statut de ses membres. Un document de
travail élaborant le contenu de chacune des phases subséquentes est annoncé
pour le printemps 1997.
La
Commission de l’agriculture, des pêcheries et de l’alimentation a entrepris et
complété un mandat d’initiative sur la commercialisation des produits de la
pêche sportive dans la région du lac St-Pierre, tandis que la Commission des
affaires sociales réalisa deux consultations particulières, soit l’une sur la
fixation des pensions alimentaires pour enfants et l’autre sur le projet de loi
35, Loi sur l’équité salariale, projet qui a été l’un des points forts
de la session parlementaire. La même commission a tenu six séances dans le
cadre d’une consultation générale sur la réforme du régime de rentes du Québec.
La
Commission du budget et de l’administration a surtout été active à compter de
septembre, en débutant par l’étude de la première partie du rapport du
Vérificateur général, suivie d’une surveillance d’organisme à l’endroit de la
Société immobilière du Québec et de l’étude d’un projet de loi modifiant la Loi
sur les impôts. Elle a terminé le mois par l’examen du rapport quinquennal
de la mise en oeuvre de la Loi sur les intermédiaires de marché. Pour sa
part, la Commission de la culture a tenu une première consultation générale sur
le projet de loi 40, Loi modifiant la Charte de la langue française,
puis une deuxième sur Les enjeux du développement de l’inforoute québécoise,
qui accapara dix séances. À l’occasion de ce mandat d’initiative, la Commission
a diffusé un document de consultation également accessible sur le site web de
l’Assemblée nationale (www.assnat.qc.ca). La Commission de l’éducation réalisa
elle aussi un mandat d’initiative par voie de consultations particulières sur
les conditions de la réussite scolaire au secondaire.
Après
avoir procédé à la vérification d’engagements financiers, la Commission de
l’économie et du travail a choisi d’examiner la Société Hydro-Québec en vertu
de son pouvoir de surveillance des organismes publics. Ce mandat est en
préparation et devrait débuter sous peu. C’est également en vertu des pouvoirs
de contrôle des commissions à l’égard des organismes publics et de leurs
administrateurs que la Commission des institutions a entendu le sous-ministre
de la Justice ainsi que les dirigeants du Bureau du Coroner et de la Régie des
alcools, des courses et des jeux. Elle a de plus entrepris l’étude du projet de
loi 130, Loi sur la justice administrative tout en réalisant une
consultation générale sur l’avant-projet de Loi sur l’application de la Loi sur
la justice administrative.
C. A. Comeau, Secrétaire de la Commission de l’éducation,
Secrétariat des commissions
Territoires du Nord-Ouest
Les
membres de la 13e législature se sont réunis à Yellowknife le 2
octobre pour entendre le premier ministre Don Morin déclarer que le
gouvernement était en voie de respecter l’objectif qu’il s’est donné de
maintenir le déficit à 43 millions de dollars pour l’exercice 1996-1997.
M.
Morin a dit que le gouvernement avait pour priorité d’assurer l’avenir
financier des Territoires du Nord-Ouest. Il a ajouté que, même si bon nombre
des décisions que son gouvernement a prises sont impopulaires, il importait de
maintenir le cap afin de jeter des bases solides pour l’avenir.
Il
a également dit que le gouvernement et les simples députés devaient collaborer
pour améliorer l’efficacité et l’efficience de l’administration tout en
assurant un avenir économique meilleur aux habitants des Territoires du
Nord-Ouest.
Les
députés ont fait écho aux observations de M. Morin sur le besoin de
collaboration. Après avoir consacré les trois premiers jours de la session à
des questions concernant la décision du Cabinet de réaménager les dépenses
d’investissement, ils ont adopté une motion de censure contre le Cabinet. Ils
ont soutenu que le Cabinet aurait dû les consulter avant de modifier des
projets d’investissement au milieu de l’année financière.
Il
a été adopté une autre motion demandant au Cabinet d’adopter avant le 1er
novembre 1996 une politique en vertu de laquelle il serait interdit de lancer
des projets d’investissement de plus de 250 000 $ qui ne sont pas prévus dans
les dépenses d’investissement d’une année financière sans consulter les députés
et les comités permanents.
Par
ailleurs, le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement
économique, M. Stephen Kakfwi, a annoncé que le gouvernement avait
conclu un accord socio-économique avec Broken Hill Proprietary Co. Ltd. (BHP).
La compagnie a reçu l’autorisation d’ouvrir la première mine de diamants du
Canada, qui sera située à 310 km au nord-est de Yellowknife.
M.
Kakfwi a déclaré que l’accord garantissait l’accès des habitants du Nord aux
occasions de formation, d’emploi et d’affaires que suscitera la mine de
diamants.
Le
ministre des Affaires autochtones, M. Jim Antoine, a déposé un projet de
document constitutionnel pour le nouveau Territoire de l’Ouest, document
intitulé Partners in a New Beginning. Il a déclaré espérer que le
projet, qui prévoit une structure gouvernementale alliant le gouvernement
populaire à l’autonomie gouvernementale des autochtones, inciterait les
habitants du nouveau Territoire de l’Ouest à discuter du contenu de leur
constitution avant la division en 1999.
Projets de loi
Cinq
projets de loi ont reçu la sanction royale pendant la session d’octobre :
Loi sur la Commission de délimitation des circonscriptions électorales : prévoit
l’établissement de deux commissions de délimitation des circonscriptions
électorales chargées d’examiner les limites des circonscriptions électorales du
Nunavut et du nouveau Territoire de l’Ouest.
Loi modifiant la Loi sur l’accès à l’information et la protection de la
vie privée : prévoit que le mandat d’un commissaire à
l’information et à la protection de la vie privée nommé avant le 31 mars 1999
expire le 31 mars 1999. Ce projet de loi abroge une disposition qui faisait des
employés du Bureau du commissaire à l’information et à la protection de la vie
privée des membres de la fonction publique ainsi qu’une disposition qui
exigeait que le répertoire produit aux termes de la loi contienne une
description générale des diverses catégories de fichiers contrôlés par des
organismes publics.
Loi portant affectation supplémentaire de crédits no 1,
1996-1997 : prévoit des affectations de crédits supplémentaires pour
le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest pour l’année financière se
terminant le 31 mars 1997.
Loi modifiant la Loi sur le curateur public : prévoit
que les intérêts excédentaires du placement du fonds commun seront versés au
Trésor plutôt que dans un fonds de réserve spécial.
Loi sur les sociétés par actions : remplace
la Loi sur les compagnies et la Loi sur la
liquidation des compagnies, qui resteront en vigueur jusqu’au 31 mars 1999
afin de permettre aux sociétés existantes une transition ordonnée au nouveau
régime.
Activité des comités
Après
la prorogation de la 3e session, il y a eu deux semaines de réunions
de comités consacrées en majeure partie à l’examen des plans d’affaires des
ministères pour l’année financière 1997-1998.
La
prochaine session, qui est censée se poursuivre dans la nouvelle année, sera
dominée par la discussion du développement constitutionnel des deux nouveaux
territoires, le Nunavut et le nouveau Territoire de l’Ouest, après la division
des Territoires du Nord-Ouest en 1999.
Ronna S. Bremer, Coordonatrice, Information publique
Colombie-Britannique
Depuis
que l’Assemblée législative s’est ajournée pour l’hiver, les législateurs se
consacrent aux travaux des comités permanents, tandis que le gouvernement a
pour principale préoccupation le déficit budgétaire prévu.
Après
avoir déposé le budget provincial peu après les élections de mai, le ministre
des Finances, M. Andrew Petter, a annoncé que, contrairement à
l’information contenue dans le budget même, un déficit était à prévoir. Dans
les semaines qui ont suivi, le déficit a été estimé à environ 750 millions de
dollars. Les députés de l’opposition ont demandé au gouvernement pourquoi il
avait prétendu, jusqu’aux élections et même après, que le budget serait
équilibré. Le premier ministre Glen Clark et M. Petter ont répondu que,
à cause notamment de la diminution des droits de coupe payés par les compagnies
forestières, les recettes s’avéraient inférieures aux prévisions et que c’était
là la principale cause de la réévaluation.
En
réaction au déficit anticipé, le gouvernement a annoncé que 3 500 postes de
fonctionnaires disparaîtraient par suite de départs naturels, de licenciements
et de retraites anticipées, que les déplacements en service commandé des
fonctionnaires seraient restreints et que les achats de véhicules et de meubles
seraient gelés à l’échelle de l’administration publique.
Indépendamment
de la question budgétaire, le ministère des Services sociaux a été dissous et
ses fonctions ont été réparties entre deux nouveaux ministères. Le ministère
des Ressources humaines, sous la direction de l’ancien ministre des Services
sociaux, M. Dennis Streifel, restera responsable des programmes d’aide
au revenu tandis que le nouveau ministère de l’Enfance et de la Famille, sous
la direction de Mme Penny Priddy, s’occupera de la santé, du
bien-être et de la protection de l’enfance. On a transféré à ce nouveau
ministère des programmes des ministères de la Santé et du Procureur général
dans un effort de centralisation des services à l’enfance et à la jeunesse. Ces
changements ont été préconisés par Mme Cynthia Morton,
l’ancienne sous-ministre nommée commissaire de transition aux services à
l’enfance et à la jeunesse. Son rapport contenait également une recommandation
concernant le processus d’examen des décès d’enfants confiés aux soins du
gouvernement. C’est ainsi qu’un nouveau commissaire à l’enfance, qui sera
indépendant des organismes d’aide à l’enfance, examinera dorénavant tous les
décès d’enfants et enquêtera sur ceux qui s’avèrent suspects ou insolites.
Après la publication du rapport, Mme Morton a été nommée commissaire
à l’enfance.
Comités
Plusieurs
comités permanents et spéciaux poursuivent leurs travaux. Le Comité des affaires
autochtones a amorcé un ambitieux programme d’audiences publiques dans le cadre
duquel il se rendra dans 17 localités en novembre et en décembre. D’autres
audiences sont prévues dans la nouvelle année. Le comité est chargé de recevoir
des témoignages et de formuler des recommandations sur l’accord de principe
intervenu entre les gouvernements fédéral et provincial et le peuple Nisga’a,
qui habite la vallée de la Nass dans le nord-ouest de la province. En outre, le
comité reçoit des témoignages sur l’ensemble du processus de négociation des
traités autochtones.
Le
Comité de la réforme parlementaire poursuit son examen de la législation sur
les conflits d’intérêts, notamment le processus de nomination du commissaire
aux conflits d’intérêts et la structure de son bureau. Il est également
autorisé à rechercher un nouveau commissaire après la publication de son
rapport.
Parmi
les autres comités actifs, mentionnons le Comité des forêts, qui examine le
plan d’affaires annuel de Forest Renewal BC, société d’État chargée de
réinvestir les redevances forestières dans le secteur forestier; le Comité des
comptes publics; et le Comité spécial de la réponse au rapport Gove, qui se
familiarise avec les travaux de l’ancienne commissaire de transition aux
services à l’enfance et du nouveau ministère de l’Enfance et de la Famille.
En
outre, le Comité de régie de l’Assemblée législative a chargé un comité de cinq
citoyens issus de divers horizons professionnels d’examiner les niveaux de
rémunération des députés. Le comité doit déposer ses recommandations avant la
fin de janvier 1997.
Direction des partis
Le
chef du Parti réformiste de la Colombie-Britannique et député, M. Jack
Weisgerber, a annoncé qu’il ne comptait pas diriger son parti lors des
prochaines élections provinciales. L’ancien ministre du Crédit social est
devenu chef du Parti réformiste provincial après les élections de 1991. Pendant
la majeure partie de la législature précédente, le caucus réformiste a compté
quatre députés, mais, depuis les élections de mai dernier, il n’en compte plus
que deux. M. Weisgerber compte rester à la Chambre jusqu’à la dissolution dans
quatre ou cinq ans.
Neil Reimer, Greffier des comités
Chambre des communes
Tout
de suite après la reprise des travaux de la Chambre le 16 septembre, M. Jack
Ramsay a soulevé une question de privilège concernant la décision du Comité
permanent de la justice et des questions juridiques de ne pas faire rapport du
projet de loi C-234 de M. John Nunziata après l’avoir examiné et rejeté
article par article. En rendant sa décision le 23 septembre, le Président a
déclaré qu’il s’agissait non pas d’une question de privilège, mais d’un «grief
de fond».
Il
a fait remarquer que la Chambre disposait d’un recours puisqu’un député pouvait
donner avis d’une motion exigeant d’un comité qu’il fasse rapport d’un projet
de loi dans un délai donné et proposer cette motion pendant les affaires
courantes sous la rubrique «Motions».
M.
Ramsay a donné avis d’une motion de ce genre le 24 octobre après que sa motion
portant de faire rapport du projet de loi d’initiative parlementaire eut été
rejetée par le Comité de la justice. Lorsqu’il a proposé sa motion pendant les
affaires courantes le 4 novembre, le gouvernement a invoqué le Règlement parce
qu’il estimait qu’elle n’était pas recevable à ce moment-là. Le Président a
pris l’affaire en délibéré et ordonné que la motion reste à sa place au
Feuilleton jusqu’à ce qu’il rende sa décision.
Le
22 octobre, M. Myron Thompson a soulevé une question de privilège parce
qu’on lui avait refusé la permission de donner avis d’une motion à une réunion
de comité. M. Thompson figurait sur la liste des membres associés du Comité
permanent de la justice et des affaires juridiques et avait, à ce titre, été
nommé membre substitut à la réunion du 21 octobre. Comme le Comité exige d’être
averti 48 heures à l’avance de toute nouvelle affaire, la présidente a refusé
l’avis de M. Thompson parce que, en tant que substitut, il pouvait ne pas être
présent à la prochaine réunion pour proposer la motion. Le Président a promis
d’examiner l’affaire.
M.
Chuck Strahl est intervenu à propos de la même affaire le 28 octobre,
étant donné que, comme whip du Parti réformiste, il est chargé de nommer les
membres substituts des comités. Il avait discuté de la question avec la
présidente du Comité, mais celle-ci était restée sur ses positions. Le
Président a statué le 7 novembre que, en établissant le statut de membre
associé, le Règlement de la Chambre ne créait pas deux catégories de membres
ayant des droits différents. Un comité ne doit donc pas dans son règlement
interne faire une distinction entre un membre permanent et un membre associé
agissant comme substitut.
Le
28 octobre, le leader du gouvernement à la Chambre a proposé que M. Peter
Milliken soit nommé vice-président des Comités pléniers en remplacement de
M. Bob Kilger, nommé whip en chef du gouvernement. Le Parti réformiste a
immédiatement prétendu que la motion était irrecevable sans préavis. Le
Président a statué que c’était l’usage de la Chambre. Le Parti réformiste a
ensuite proposé un amendement substituant au nom du candidat du gouvernement
celui de Mme Daphne Jennings, en soutenant que le
gouvernement avait promis pendant la dernière campagne électorale de nommer un
député de l’opposition à la Présidence. À la reprise du débat le lendemain, le
gouvernement a invoqué la clôture. L’amendement a été défait et la motion
principale adoptée avec dissidence.
Comités
Le
Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre étudie deux projets
de loi qui modifieront la façon dont sont menées les élections fédérales. Le
projet de loi C-63, Loi modifiant la Loi électorale du Canada et
la Loi référendaire, a été déposé par le gouvernement le 21 octobre et
renvoyé au Comité avant la deuxième lecture le même jour. Et le projet de loi
déposé par Mme Anna Terrana, le C-307, Loi modifiant la
Loi électorale du Canada (heures du scrutin), a été lu pour la deuxième
fois et renvoyé au Comité le 28 octobre. Le projet de loi du gouvernement vise
à établir une liste électorale permanente et à raccourcir la campagne
électorale de 47 à 36 jours minimum. Le projet de loi d’initiative
parlementaire vise à décaler les heures du scrutin de manière que l’issue des
élections ne soit pas connue avant que l’Ouest ait fini de voter. Le
gouvernement a déclaré qu’il appuyait le principe du projet de loi de Mme
Terrana.
Des
comités permanents ont mené des consultations à l’extérieur d’Ottawa sur un
large éventail de sujets. Le Comité de la justice a tenu des audiences sur la Loi
sur les jeunes contrevenants dans de nombreuses régions du pays,
tandis que le Comité des transports et le Comité des ressources naturelles ont
chacun pendant deux semaines tenu des audiences ici et là au pays, l’un sur les
transports, le commerce extérieur et le tourisme, l’autre sur les ressources
naturelles et le développement économique des régions rurales. Le Comité des
finances a passé une semaine à voyager dans le cadre des consultations
pré budgétaires, qui en sont à leur troisième année. Le Comité des affaires
étrangères s’est rendu dans plusieurs pays d’Europe dans le cadre du dossier
des affaires circumpolaires. Quant au Comité des droits de la personne, il a
recouru à la vidéoconférence pour entendre des témoins à Bruxelles, Washington,
Londres et Vancouver.
Autres affaires
Comme
il l’avait promis au printemps, le Parti réformiste s’est opposé à
l’affectation de crédits du Sénat lors de l’étude, le 18 septembre, de la
demande d’approbation du budget principal des dépenses 1996-1997. Il s’en est
suivi un débat sur le rôle du Sénat et la nécessité de le réformer, après quoi
l’affectation de crédits du Sénat a été approuvée avec dissidence.
Le
23 septembre, le projet de loi C-216 de M. Roger Gallaway, qui modifie
la Loi sur la radiodiffusion de manière à interdire aux
câblodistributeurs de recourir à l’abonnement par défaut, a été approuvé de
justesse à l’étape du rapport et adopté en troisième lecture avec dissidence.
Il
s’est déroulé récemment aux Communes une cérémonie hors de l’ordinaire. Le 1er
octobre, la Chambre s’est transformée par consentement unanime en comité
plénier après la période de questions pour rendre hommage à quelque 80
médaillés des Jeux olympiques d’été et des Jeux paralympiques de 1996. Les
athlètes ont été invités dans l’enceinte de la Chambre, où le Président les a
présentés l’un après l’autre et brièvement commenté leurs exploits.
La
5e édition du Précis de procédure est parue en septembre.
Cette édition a été révisée par la Direction des recherches pour le bureau en fonction
des modifications apportées à la procédure de la Chambre depuis la 4e
édition parue en 1991. On peut s’en procurer des exemplaires en s’adressant au
Groupe Communication Canada-Édition. On peut également y accéder par le site
Internet du Parlement (http://www.parl.gc.ca).
Thomas Hall, Greffier à la procédure, Direction du Service de
la séance et des échanges parlementaires
Le Sénat
Le
Sénat a repris ses séances le 24 septembre, après l’ajournement estival. Bien
qu’il ait débattu un certain nombre de projets de loi et que ses comités aient
présenté plusieurs rapports, deux questions ont surtout retenu l’attention du
Sénat cet automne : la résolution proposant de modifier la Constitution
relativement au système scolaire à Terre-Neuve, soit la condition 17 des
Conditions de l’union de Terre-Neuve au Canada; et le projet de loi C-42, une
mesure législative visant à modifier la Loi sur les juges.
Les
deux mesures, rapidement adoptées aux Communes, avaient été envoyées au Sénat
en juin, alors que les deux Chambres devaient s’ajourner pour l’été à peine
quelques jours plus tard. Néanmoins, il était déjà manifeste avant
l’ajournement que le Sénat n’entendait les adopter qu’après les avoir examinées
à fond.
Le
24 septembre, Mme Sharon Carstairs, présidente du Comité
sénatorial permanent des affaires juridiques et constitutionnelles, informait
le Sénat qu’elle avait déposé le rapport sur la résolution constitutionnelle de
Terre-Neuve devant le greffier le 17 juillet précédent, au terme de plusieurs
jours de séance du Comité, à St. John’s. Le débat sur la recommandation, faite
dans le rapport, d’adopter la résolution sans amendement a débuté deux jours
plus tard, lorsque M. Bill Rompkey a proposé l’adoption du rapport. Dans
son intervention au sujet des événements qui avaient conduit à la proposition
de modifier la Condition 17, notamment le référendum tenu dans la province, il
a expliqué pourquoi le gouvernement de Terre-Neuve demandait ces modifications
et comment elles allaient altérer, sans l’abolir, le droit aux écoles
confessionnelles garanti dans la Constitution.
Le
débat sur la résolution s’est poursuivi le 1er octobre, lorsque M. William
Doody s’est opposé à son adoption. Ses observations ont surtout porté sur les
préoccupations qu’elle suscitait à l’égard des droits constitutionnels des
minorités religieuses. À son avis, «aucun gouvernement ne devrait avoir le
droit d’abolir, de réduire ou de miner les droits des minorités sans le
consentement des minorités visées». Dans l’espoir d’amener la Chambre des
communes à réviser sa position, il a proposé d’amender la résolution en y
prévoyant une mesure de protection propre à préserver les droits acquis en
matière d’écoles confessionnelles «là où le nombre le justifie».
Le
débat sur la résolution relative à la Condition 17 s’est poursuivi pendant tout
octobre et tout novembre, et plus de quinze sénateurs y ont participé. Le 31
octobre, M. Michel Cogger a présenté un sous-amendement dont l’objet
était de rendre plus explicite le droit des écoles confessionnelles à
«déterminer» et à «régir» elles-mêmes leurs affaires aux plans de l’éducation
et de l’administration. Le 7 novembre, M. Michael Kirby est aussi
intervenu pour contester la nécessité, pour permettre à Terre-Neuve de réformer
son système scolaire, de modifier la Constitution et pour dénoncer le fait
qu’on risquait de créer un précédent en réduisant les droits des minorités qui
sont garantis dans la Constitution. Le même jour, le leader suppléant du
gouvernement annonçait au Sénat que le gouvernement et les partis de
l’opposition s’étaient entendus pour mettre aux voix toutes les questions
relatives à l’étude de la résolution sur la Condition 17 au plus tard le 27
novembre. Lorsque le vote a finalement eu lieu, le sous-amendement et
l’amendement ont tous deux été adoptés par 47 voix contre 35, alors que la
motion principale modifiée l’était par 46 voix contre 35, avec une abstention.
L’autre
question qui a monopolisé une grande partie du temps du Sénat au cours de la même
période était le projet de loi C-42, Loi modifiant la Loi sur les juges.
Au début, le projet de loi donnait l’impression d’être une simple mesure de
régie interne, mais il est vite devenu évident que certains sénateurs ne
l’entendaient pas de cette oreille. Mme Anne Cools a été la
première à exprimer des réserves lorsqu’elle est intervenue en deuxième
lecture, avant l’ajournement estival, et M. Pierre Claude Nolin a dit
nourrir les mêmes doutes lorsqu’il a pris la parole, le 26 septembre.
Le
projet de loi a notamment pour objet de permettre aux juges nommés par le
gouvernement fédéral de prendre un congé autorisé non rémunéré dans certaines
circonstances afin de travailler avec des institutions ou des organismes
internationaux. Il semblait surtout viser à sanctionner dans la loi la décision
du gouvernement d’autoriser un juge de la Cour de l’Ontario à travailler pour
les Nations Unies dans le cadre des enquêtes sur les crimes de guerre commis en
ex-Yougoslavie et au Rwanda. En fait, comme il semblait y avoir un rapport
direct entre le projet de loi et ce cas particulier, on a invoqué le Règlement
au sujet de la possibilité que le projet de loi C-42 soit en réalité un projet
de loi d’intérêt privé plutôt que public.
Le
président du Sénat s’est prononcé sur ce rappel le 1er octobre. M. Gildas
Molgat s’est dit d’avis que le projet de loi, même s’il semblait viser une
personne identifiable, était une mesure d’intérêt public parce qu’il était
libellé de manière à apporter des modifications de fond spécifiques à la Loi
sur les juges.
Suite
à la décision du Président, M. Raynall Andreychuk a dit craindre que le
projet de loi ne mine l’indépendance du judiciaire. La mesure a par la suite
été adoptée en deuxième lecture et déférée au Comité des affaires juridiques et
constitutionnelles, lequel en a fait rapport au Sénat sans amendement le 21
octobre. Le débat de troisième lecture a commencé le lendemain, et il est tout
de suite apparu clairement que certains sénateurs avaient encore des réserves
au sujet de certaines de ses dispositions. Au troisième jour du débat, le
sénateur Nolin a présenté un amendement exigeant que toutes les demandes de
congé présentées par des juges souhaitant exercer des fonctions
quasi-judiciaires auprès d’organismes internationaux soient approuvées par le
Conseil canadien de la magistrature et autorisant le gouvernement à défrayer
ces juges, en sus de leur rémunération normale et dans des limites
raisonnables, de tous leurs frais de déplacement et de déménagement. Le 7
novembre, au terme de quelques jours de débat supplémentaires, l’amendement a
été retiré et un autre a été présenté. Ce nouvel amendement, adopté le même
jour, avait pour effet de limiter sa portée à la juge Arbor. Le projet de loi
a été adopté et renvoyé aux Communes ainsi amendé.
Rapports de comités
Le
rapport sur la Condition 17 n’est pas le seul rapport de comité à avoir été
déposé devant le greffier au cours de l’ajournement estival. Il y en a eu deux
autres, soit le septième rapport du Comité sénatorial permanent des banques et
du commerce, qui était un rapport provisoire sur le gouvernement d’entreprise,
et le deuxième rapport du Comité sénatorial permanent des affaires étrangères,
qui portait sur les perspectives de l’intégration européenne du point de vue du
Canada. Le sénateur Kirby, président du Comité des banques et du commerce, a
pris la parole au sujet du premier de ces rapports le 25 septembre.
Au
cours de son intervention, il a expliqué que son comité avait rédigé le rapport
après que le ministre de l’Industrie lui eut demandé d’examiner des questions
connexes aux modifications sur le point d’être apportées à la Loi sur les
sociétés par actions. Dans le cadre de cet examen, le Comité avait entendu
50 témoins du monde des affaires de toutes les parties du pays. Ensuite, à la
lumière des témoignages reçus, il avait formulé des recommandations dont,
estimait le président, le gouvernement allait probablement tenir compte dans la
rédaction de la nouvelle loi.
Le
rapport du Comité des affaires étrangères a été mis en délibération le 5
novembre par M. Peter Stiller, membre du Comité. Le sénateur a dit que,
de toute évidence, plus l’intégration de l’Europe avançait, plus elle évinçait
le Canada, depuis longtemps allié et partenaire commercial de l’Europe. Le
sénateur s’interrogeait de plus sur les perspectives menaçantes de cette union,
compte tenu de l’histoire des pays situés à l’est et à l’ouest du Rhin et même
si le souvenir de cette histoire n’est plus aussi vivace qu’il l’a déjà été.
Les
événements récents survenus en Europe, et surtout en Russie, donnent aussi
l’occasion de tisser des liens nouveaux. Fait sans précédent dans l’histoire du
Parlement canadien, le chef d’une assemblée étrangère a été invité, pendant les
délibérations, à prendre la parole devant le Sénat. En effet, le 25 septembre,
M. Egor Stroke, président du Conseil de la Fédération, la Chambre
haute du Parlement russe, a entretenu le Sénat des changements profonds que vit
son pays, de ses perspectives de démocratisation et des liens de plus en plus
étroits qui existent entre les parlements canadien et russe grâce au programme
d’échanges parlementaires Canada-Russie.
Nominations
Le
2 octobre, un nouveau sénateur a été présenté au Sénat. Il s’agit de M. Wilfred
Moore, de la Nouvelle-Écosse, appelé au Sénat pour combler la vacance créée
par la démission de M. Allan Macache, qui a pris sa retraite en
juillet à l’âge de soixante-quinze ans.
Charles Robert. Greffier principal adjoint, Direction des
recherches pour le Bureau et des journaux, Le Sénat
Manitoba
La
deuxième session de la 36e législature a repris le 16 septembre 1996
pour les séances de l’automne. À ce moment-là, plus de 60 projets de loi se
trouvaient toujours à l’étape de la deuxième lecture. Par conséquent, le gros
des travaux de la Chambre a été consacré à des débats en deuxième lecture sur
ces projets de loi. Deux jours ont aussi servi à l’étude des nouvelles motions
présentées dans le cadre des journées de l’opposition. La première reprenait
une motion déjà proposée au printemps concernant la grève des préposés aux
soins à domicile de la province, tandis que la deuxième concernait le statut
d’office de commercialisation unique de la Commission canadienne du blé. Ces
deux motions ont été débattues lors de journées différentes, après les affaires
courantes, lorsque l’a demandé le leader parlementaire du gouvernement, et
elles ont toutes deux été rejetées.
On
a tout de suite remarqué le caractère controversé de certains projets de loi du
gouvernement après que des renvois à plusieurs mois eurent été proposés par
l’opposition pour trois d’entre eux lors de leur deuxième lecture; ce type
d’amendement n’est pas fréquent au Manitoba. En outre, plus de 600 personnes
ont demandé à être entendues sur les divers projets de loi à l’étude en comité.
Les projets de loi qui ont attiré le plus d’intervenants sont les suivants :
- le projet de
loi 67 - Loi concernant la réorganisation de la Société de téléphone du
Manitoba et apportant des modifications corrélatives,
- le projet de
loi 26 - Loi modifiant la Loi sur les relations du travail,
- le projet de
loi 72 - Loi no 2 modifiant la Loi sur les écoles publiques,
- le projet de
loi 49 - Loi concernant les offices régionaux de la santé et apportant
des modifications corrélatives,
- le projet de loi
32 - Loi sur le Conseil de l’enseignement postsecondaire,
- le projet de
loi 36 - Loi modifiant la Loi sur l’aide sociale et apportant des
modifications corrélatives.
Les
comités permanents ont tenu plus de 50 séances durant la session d’automne.
Certaines ont été consacrées à l’étude de rapports annuels de sociétés d’État,
mais la majorité d’entre elles visaient l’étude d’un projet de loi.
La
séance d’automne de l’Assemblée législative du Manitoba s’est poursuivie
au-delà de la date prévue. À la suite de discussions tenues plus tôt cette
année concernant la révision du Règlement de la Chambre, un accord avait été
conclu par les leaders parlementaires et il prévoyait que la séance d’automne
commencerait le 16 septembre et se terminerait le 7 novembre 1996. La session
d’automne devait ainsi durer huit semaines comme le prévoyait le Règlement
provisoire. Ce dernier stipulait également que la session d’automne devait se
terminer au plus tard le dernier jeudi de novembre. (Le Règlement provisoire a
été en vigueur jusqu’au 30 novembre 1996).
Deux
jours avant le 7 novembre, le Comité permanent tenait toujours des audiences
publiques sur le projet de loi 67. Aux petites heures du matin, après que les
témoins eurent été entendus, le gouvernement a exprimé le vœu d’entreprendre
l’étude article par article du projet de loi. Les membres du Comité
représentant l’opposition ont alors refusé parce qu’ils n’avaient reçu que
récemment les amendements que le ministre proposait d’apporter au projet de loi
et qu’ils souhaitaient avoir le temps de les étudier.
Après
des discussions, M. Steven Ashton, porte-parole de l’opposition pour la
Société de téléphone du Manitoba, a présenté une motion proposant de lever la
séance et de reprendre l’étude article par article du projet de loi le
lendemain, à 9 heures. M. Ashton a ensuite pris la parole pendant près de six
heures au sujet de cette motion, c’est-à-dire jusqu’à 9 heures, le lendemain
matin. À ce moment-là, la Présidente a jugé la motion superflue. Par la suite,
le Comité a levé la séance et s’est réuni de nouveau le lendemain pour
poursuivre l’étude du projet de loi.
Ainsi,
le 7 novembre, alors que la Chambre entreprenait l’étude des affaires restantes
(motions de condoléances, étape du rapport et troisième lecture des autres projets
de loi), le Comité a obtenu la permission de siéger en même temps afin de
tenter de terminer l’étude du projet de loi 67. Une fois de plus, le Comité n’a
pas terminé cette étude à la fin de cette journée et la Chambre a elle-même
dépassé l’heure normale de l’ajournement. Après quelques discussions en Chambre
concernant la date d’une dernière séance du Comité pour le projet de loi 67, le
leader parlementaire du gouvernement a proposé l’ajournement. La motion a été
adoptée après un vote par appel nominal. Le Comité s’est réuni le jour suivant
et a terminé l’étude du projet de loi 67 en adoptant plus de 50 amendements.
La
Chambre n’avait pas terminé ses travaux dans la période de huit semaines prévue
pour la session d’automne, mais elle a quand même repris ses activités le jour
de séance suivant. M. Ashton a alors pris la parole après la prière afin de
déclarer qu’il doutait que la Chambre ait le droit de siéger. Selon son
interprétation de la disposition pertinente du Règlement provisoire, son parti
aurait dû convenir de prolonger la session au-delà des huit semaines prévues et
il ne l’avait pas fait. La Présidente a statué que le Règlement prévoyait
plutôt que la session devait se terminer au plus tard le dernier jeudi de
novembre et que la Chambre pouvait donc continuer à siéger puisqu’on n’était
pas encore rendu à cette date. Cette décision a été contestée, puis maintenue
avec dissidence.
Ainsi,
la Chambre a continué à siéger et tous les autres projets de loi ont reçu la
sanction royale, sauf le projet de loi 67. Le gouvernement a dû ajourner la
Chambre plus tôt au cours de deux jours différents parce qu’il n’avait pas
obtenu la permission de poursuivre l’étude du projet de loi 67. Ce dernier est
maintenant rendu à l’étape du rapport, l’opposition a donné avis de 39
amendements et le débat sur ceux-ci est commencé.
Judy White, Adjointe au greffier, Assemblée législative du
Manitoba
|