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La trente
et unième conférence de la Région du Canada de l'Association parlementaire du
Commonwealth s'est déroulée à Victoria (Colombie-Britannique) du 10 au 14 août
1991. Plus de cent législateurs fédéraux, provinciaux et territoriaux et
représentants de toutes les assemblées législatives canadiennes y ont assisté.
La séance
d'ouverture, qui portait sur la Constitution, a été dirigée par le président Edward
Clark, de l'Île-du-Prince-Édouard. Stan Schumacher (député
provincial de l'Alberta) et Bill Domm, de la Chambre des communes, ont
présenté des exposés. M. Domm a énoncé quelques-uns des principes qui
sous-tendent l'approche du gouvernement conservateur face à la réforme
constitutionnelle. Pour sa part, M. Schumacher a décrit les travaux du Comité
spécial de l'Alberta chargé d'étudier la Constitution. La discussion générale
qui a suivi leurs exposés a été passionnée et a donné matière à réflexion. Elle
a également montré qu'il reste à régler certains problèmes qui ont abouti à
l'échec de l'Accord du lac Meech, dont la quête d'un processus de consultation
approprié.
La séance
qui a porté sur la Charte et sur le droit électoral, dirigée par le Président David
Carter, de l'Alberta, a également suscité un débat considérable. Ce fut le
cas notamment de l'exposé de Bud Smith (député provincial de la
Colombie- Britannique), qui a soutenu que l'adoption de la Charte, en 1982,
imposait des éléments de gouvernement provenant de la France et des États-Unis
et qu'elle conduirait inévitablement à une forme républicaine de gouvernement
au Canada. Il a laissé entendre que l'accroissement du pouvoir des juges serait
compensé par l'augmentation des pouvoirs de sélection de ces derniers par les
assemblées législatives ainsi que par l'adoption d'autres mécanismes
d'équilibre que l'on associe habituellement aux États-Unis. L'autre
participant, John Britton (député provincial de la Saskatchewan), a
examiné le rôle des tribunaux qui ont d'abord rejeté, puis maintenu la loi sur
les circonscriptions électorales de la Saskatchewan (voir l'article à ce
propos, ailleurs dans le présent numéro).
La séance
portant sur « Le Parlement et les tribunaux -- Quel est le plus haut
tribunal du pays ? », présidée par le sénateur William Doody,
avait pour conférencier invité William McIntyre, ancien juge de la Cour
suprême. Ce dernier a soutenu que, en dépit de l'adoption de la Charte, la
souveraineté du Parlement n'a pas été laissée pour compte. Les tribunaux et les
assemblées législatives ont toujours participé à l'élaboration des politiques
et, bien qu'un nouvel équilibre s'impose peut-être, fondamentalement, rien n'a changé.
Un autre
conférencier invité ne faisant pas partie de la délégation parlementaire était Ted
Hughes, membre de la Commission chargée d'étudier les lignes directrices
concernant les conflits d'intérêts en Colombie-Britannique. Il a décrit la
législation de la province dans ce domaine, ainsi que sa conception personnelle
des principes qui sous-tendent la notion de conflit d'intérêts. Il a soutenu
entre autres choses que les députés qui font carrière en politique devraient
comprendre que leur rémunération de député devrait être le seul traitement
qu'ils reçoivent pendant qu'ils sont en fonction. Al Mosher (député
provincial de la Nouvelle-Écosse) a donné des renseignements au sujet de la
législation portant sur les conflits d'intérêts dans cette province, mais s'est
également demandé si l'on ne dépassait pas les bornes et si des lignes
directrices et des lois complexes trop nombreuses n'auront pas uniquement pour
effet de décourager des personnes qualifiées de se présenter à des élections. Ernie
Eves (député provincial de l'Ontario) a mentionné plusieurs cas précis de
violation des lignes directrices concernant les conflits d'intérêts en Ontario.
Il a également soulevé certaines questions au sujet de la gestion et de
l'application de ces lignes directrices. Cette séance était dirigée par le
Président Tom Lush, de Terre-Neuve.
Le groupe
portant sur les droits des autochtones, dirigé par le Président Denis Rocan,
du Manitoba, se composait de trois législateurs du Nord : Richard
Nerysoo, Président de l'Assemblée législative des Territoires du
Nord-Ouest, Piers McDonald (député provincial du Yukon) et Dan Lang,
chef de l'opposition officielle du Yukon. M. Nerysoo a exposé l'historique
lointain et récent des revendications des autochtones des Territoires du Nord-Ouest
et a laissé entendre que, dans tout processus de négociation, toutes les
parties devaient faire des compromis. M. McDonald a dit des revendications
territoriales qu'elles constituaient un nouveau contrat social entre les
autochtones et ceux et celles qui sont arrivés plus tard. M. Lang a fait une
mise en garde contre les nombreuses questions difficiles à régler, y compris le
sens de l'expression « autonomie politique », les répercussions des
revendications transfrontalières et les droits des non-autochtones qui vivent
dans ces régions.
La
conférence s'est terminée sur une note plus légère, par un débat présidé par Mark
Rose (député provincial de la Colombie-Britannique) et opposant John
MacKay (député provincial du Nouveau-Brunswick) et le sénateur Lorne
Bonnell. Le sujet de ce débat était l'enseignement de la politique. M.
MacKay a soutenu que seuls les politiciens comprenaient réellement la politique
et, partant, pouvaient enseigner quoi que ce soit dans ce domaine. Le sénateur
Bonnell a affirmé pour sa part que, en dernière analyse, les électeurs étaient
les meilleurs professeurs.
Au cours
de la séance portant sur les derniers travaux, soit les rapports des sections
de l'APC, Michel Bissonnet (député provincial du Québec) a informé les
délégués que, pour marquer le bicentenaire du gouvernement représentatif dans
le Haut et le Bas-Canada, l'Ontario et le Québec avaient récemment créé un
groupe interparlementaire qui tiendrait, de temps à autre, des réunions avec
des législateurs afin de discuter de questions d'intérêt mutuel. Il s'agit,
pour les législateurs, de la deuxième tribune régionale de la sorte, les quatre
provinces de l'Atlantique ayant décidé, il y a plusieurs années, de tenir
régulièrement des réunions de législateurs. D'autres groupes interparlementaires
se sont réunis de façon ponctuelle au fil des ans.
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