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Michael Ferrabee

My Dear Legs ... Letters to a Young Social Democrat, Alex MacDonald, Vancouver (Colombie-Britannique), New Star Books, 187 pages.

Alex MacDonald, c.r., a consacré plus de 25 années de sa vie à la politique britanno-colombienne. Il a été au cœur de la Fédération du commonwealth coopératif (CCF), devenue par la suite le Nouveau Parti démocratique (NPD). Successivement procureur général, ministre de l’Industrie et responsable du ministère de l’Énergie, il a les plus longs états de service comme député à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique.

My Dear Legs ... est une série de lettres que M. MacDonald a commencé à écrire en 1983 à son jeune ami et partenaire de squash, Hugh Legg. Il y examine la situation du mouvement social-démocrate au Canada. Sa prose colorée et son style irrévérencieux amènent le lecteur à jeter un œil critique sur le Nouveau Parti démocratique et le plongent aux racines de nombreux problèmes auxquels le mouvement social-démocrate est confronté, non seulement en Colombie-Britannique, mais dans l’ensemble du Canada. À la fin des années 1940, M. MacDonald a été secrétaire du chef de la CCF, M. J. Coldwell puis, pendant une brève période, député à la Chambre des communes, l’année qui a précédé le balayage national de Diefenbaker en 1958.

Dans ses lettres, MacDonald traite sans détour des nombreux problèmes qu’a connus le NPD dans les années 1980. En ce qui concerne le régime d’assurance-maladie et la rémunération des médecins à l’acte par l’État, MacDonald propose une nouvelle approche, soit des cliniques locales où les médecins seraient payés pour garder les gens en santé, au lieu de simplement dispenser des services. Tout au long de ses lettres, il parle de la nécessité d’avoir une politique de revenus qui influerait sur les rapports du parti avec les entreprises et les travailleurs, mais il ne propose jamais de plan ou de mode de mise en œuvre précis. Quant à l’énergie et aux droits de la personne, MacDonald se fonde sur son expérience à titre de ministre pour proposer de modestes changements à la position du parti.

Sur la question des « manœuvres électorales », M. MacDonald semble être en profond désaccord avec le parti, exprimant les doutes éprouvés par d’autres au sujet des objectifs fondamentaux du NPD. Il s’inquiète du fait que le NPD commence à couiner, à se dandiner et à jacasser comme n’importe quel autre parti dont l’objectif ultime est de remporter les élections. Il admet à contrecoeur, à la fin de ses lettres, que le mouvement social-démocrate est formé de deux courants, l’un idéaliste et l’autre pragmatique, et que le parti a besoin d’un peu des deux.

MacDonald parle aussi fréquemment de la nécessité de proposer des politiques de rechange. Après avoir donné un certain nombre d’exemples, il conclut en disant que la leçon que le parti doit retenir, c’est d’avoir suffisamment de politiques en réserve pour ne pas se sentir démuni si on lui en vole quelques-unes. Mis à part les quelques suggestions ci-dessus, MacDonald propose peu de solutions tangibles pour combler cette lacune.

En plus d’être un examen politique sérieux du NPD, My Dear Legs ... est une série d’historiettes et d’anecdotes politiques de lecture agréable, colorées et parfois irrévérencieuses. Lorsqu’il décrit la fin d’une session à l’Assemblée de la Colombie-Britannique, MacDonald avoue qu’historiquement, les législatures canadiennes ajournent leurs sessions lorsque les raseurs commencent à ennuyer les raseurs ... et qu’il préfère les filles.

MacDonald ne peut pas non plus s’empêcher de s’en prendre à une cible favorite du NPD dans une lettre plus récente. Il y décrit sa convalescence à l’hôpital et dit qu’à son réveil de l’anesthésie, à la vue des infirmières et des fleurs partout autour de lui, il s’est cru mort et rendu au Sénat.

Les lettres d’Alex MacDonald sont très amusantes à lire. L’auteur se montre sous un jour agréable et spirituel. Je serais porté à croire que la plupart des gens aimeraient en entendre davantage ou saisiraient l’occasion de déguster un bon cigare et une bonne bouteille de vin en sa compagnie au Union Club de Victoria. Au cours des prochaines années, et peu importe la destinée du NPD, ce livre pourrait se révéler une excellente perception de la situation actuelle du mouvement social-démocrate au Canada : franc et honnête, mais qui ne propose aucune solution à certains problèmes fondamentaux graves.

Michael Ferrabee, Ottawa


Canadian Parliamentary Review Cover
Vol 9 no 1
1986






Dernière mise à jour : 2020-09-14