Charles Robert
Speakers of the Legislative Assembly of Ontario
1867-1984, par Kathleen Finlay, Toronto, Bibliothèque de l'Assemblée
législative, Services de recherche et d'information, 1985, 134 pages.
L'auteure signale dans l'avant-propos qu'il existe peu
d'information sur les hommes qui ont présidé la vie législative de la province
et elle explique que son recueil de biographies vise à combler cette lacune.
Malheureusement, elle ne s'est penchée que sur quelques questions qui ont été
soulevées au sujet des fonctions du président, et s'est surtout attachée à la
carrière politique de ces hommes. Le livre nous présente donc brièvement trente-et-un hommes politiques qui, incidemment, ont occupé le poste de président de
l'Assemblée législative.
L'auteur décrit par exemple John Stevenson, premier
président de l'Assemblée législative de l'Ontario, comme un homme qui ne doit
sa réussite qu'à lui-même et qui a fait de bonnes affaires dans les secteurs du
bois-d’œuvre et du transport avant de s'engager en politique comme réformateur
modéré. Inopinément élu président, il a, semble-t-il, été à la hauteur de la
tâche, assumant la présidence d'une assemblée législative souvent turbulente
« avec un mélange de fermeté et de souplesse ». L'auteur ne mentionne que
brièvement les problèmes auxquels il a dû faire face et qui ne semblent pas
exceptionnels : l'hostilité entre le gouvernement et les partis d'opposition et
les exigences des députés qui voulaient que leurs projets de loi soient
étudiés. L'auteur ne dit cependant pas comment le président a résolu ces
problèmes. Son successeur, Richard Scott, a connu beaucoup moins de succès,
n'occupant le poste que deux semaines avant de démissionner et d'accepter un
poste de commissaire des terres de la Couronne. Sa démission a coïncidé avec la
chute du gouvernement de coalition Sanfield Macdonald et a donné lieu à de
vives accusations de parti pris qui ont sérieusement porté atteinte à
l'intégrité de la présidence. Les présidents suivants, James Currie, Rupert
Wells et Charles Clarke, sont cependant parvenus à redonner au poste son
prestige. Toutefois, l'auteur n'explique pas suffisamment comment ils y sont
arrivés. Elle décrit Currie comme populaire, Wells comme digne et Clarke comme
ferme. Et ainsi de suite.
La plus intéressante anecdote relatée est peut-être
celle concernant le président William Stewart. L'auteure le décrit comme un
personnage coloré au tempérament souvent impétueux et, en quelque sorte, une énigme
pour ceux qui le connaissaient bien. Il a assumé les fonctions de président de
1944 à 1947, jusqu'à ce qu'il y ait confrontation entre lui et le ministre de
la Voirie sur une question sans importance ayant trait à un invité se trouvant
dans la tribune du président. Offusqué par les railleries du ministre, Stewart
a jugé qu'il ne pouvait plus exiger le respect de la Chambre et a aussitôt
donné sa démission.
Paradoxalement, la belle prose de l'auteure ne fait que
nous décevoir et nous frustrer. La biographie de chaque président met l'eau à
la bouche du lecteur qui voudrait souvent en savoir plus long. Comme il existe
peu d'information sur les présidents de l'Assemblée législative de l'Ontario,
il y a lieu de traiter ce sujet beaucoup plus en détail que ne le fait ce
livre. Pour sortir ces présidents de l'obscurité et de l'oubli, il faudrait
fournir plus de renseignements sur leur mandat respectif.
Charles Robert,
Direction des recherches pour le bureau, Chambre des communes
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