Gary Levy
Élections au Nouveau-Brunswick 1784-1984, Bibliothèque
législative du Nouveau-Brunswick, Fredericton (Nouveau-Brunswick), 1984, 311 pages.
The Premiers of New Brunswick, Arthur T. Doyle, Brunswick Press, Fredericton,
Nouveau-Brunswick, 1983, 76 pages.
L'an dernier a marqué le bicentenaire de la province
du Nouveau-Brunswick. Les deux livres précités, quoique très différents l'un de
l'autre, constituent des acquisitions que toute personne qui s'intéresse à la
politique provinciale au Canada trouvera utiles.
Le premier est essentiellement un ouvrage de référence
qui donne la délimitation des circonscriptions électorales ainsi que les
résultats des élections générales et complémentaires tenues depuis 1785. Ces
résultats figurent par ordre chronologique pour chaque circonscription. Même si
cet ouvrage renferme surtout des cartes et des tableaux, sa courte introduction
sur les élections et sur la loi électorale révèle quelques détails intéressants
et amusants sur les débuts de l'histoire politique du Nouveau-Brunswick et
ailleurs au Canada. Au début, l'affiliation à un parti ne se faisait pas comme
aujourd'hui. Le choix d'un parti dépendait de bien des facteurs personnels. La
religion du candidat, son lieu de naissance, sa classe sociale, sa consommation
d'alcool et ses liens familiaux jouaient tous un rôle déterminant dans le choix
de son affiliation politique (p. 3). En 1854, un journal essaya de répartir les candidats du comté de
York suivant les catégories suivantes : « Orange; catholique romain : tempérance, Orange et tempérance,
catholique romain et protestant, catholique
romain, tempérance et chantier; Catholique romain, presbytériens et chantier; les intérêts ruraux : les
intérêts agricoles et l'élimination des ours et des loups.
L'étude minutieuse, par un historien attentif, des
rapports d'élections mettrait en évidence de nombreux points qui mériteraient
un examen plus approfondi. Citons, entre autres exemples, le recomptage
effectué dans la circonscription de St Jean, à l'occasion de l'élection de
1785, à la suite duquel les cinq candidats qui avaient recueilli le plus de
voix s'étaient vu déclasser par ceux qui en avaient obtenu le moins au cours du
premier comptage.
Cet ouvrage est publié en version bilingue. Bien qu'il
ne soit pas aussi luxueux que des livres semblables publies par d'autres
provinces plus nanties, les auteurs de cet ouvrage peuvent quand même
s’enorgueillir de leur contribution aux célébrations du bicentenaire de leur
province.
L'ouvrage sur les premiers ministres du Nouveau-Brunswick est un compte rendu anecdotique de la carrière des vingt-cinq hommes
qui ont présidé aux destinées de cette province depuis 1867. Chacun d'eux y a
sa photographie et chacun y a droit à un article de même longueur, peu importe
le nombre de ses années de service ou son importance politique. L'auteur s’est
volontairement efforcé de cerner la personnalité de chaque premier ministre en
quelques mots, ce qui rend la lecture de son livre intéressante quoiqu'un peu
trop répétitive. Le manque de références bibliographiques nous porte à nous
demander si la plupart des renseignements fournis ne sont pas tirés du bottin
mondain ou de la rubrique nécrologique. Quoi qu'il en soit, ce livre est tout
indiqué pour celui qui veut avoir une bonne vue d'ensemble de l'histoire du
Nouveau-Brunswick au cours des quelque cent dernières années.
Gary Levy
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